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À l’approche de la 30e édition des Francouvertes, atuvu.ca s’est entretenu avec sa directrice générale Sylvie Courtemanche et la co-porte-parole Stéphanie Boulay à propos du concours-vitrine. Au fil des ans, il s'est imposé comme un incontournable de la scène musicale québécoise, malgré les défis financiers.
Sylvie Courtemanche, la directrice générale des Francouvertes, souligne d’emblée que le 30e anniversaire sera ponctué de petites actions « un peu tout au long de l’édition ». Des surprises à venir, donc, qui seront annoncées en temps et lieu. Cependant, elle confie que le site Web fera l’objet d’une refonte.
Récemment, les Francouvertes ont organisé un spectacle dans Hochelaga-Maisonneuve réunissant le trio PRINCESSES, demi-finaliste en 2024, et Les Breastfeeders, finalistes de l’édition 2003.

Le concours-vitrine bénéficie certes d’un solide appui autant de la part des artistes qui y ont participé que de ceux qui les suivent. Mais le fait que l'événement soit classé comme un concours le prive d’un financement au fonctionnement, comme l'explique la directrice.
« Ce qui fait qu'on est très fragilisés, et qu'à chaque année, on est tout le temps en mode, “Mon Dieu, OK, on a une autre édition à faire, comment on va la faire?” », soutient-elle.
Derrière l’effervescence de cet anniversaire, la réalité financière refait donc vite surface. « Je travaille sur le 30e avec des bouts de chandelles pour essayer de faire une belle chandelle. »
« Au niveau de la petite organisation qu'on est, on veut vraiment se servir du 30e pour aller chercher cette reconnaissance-là auprès notamment des subventionneurs », explique-t-elle, en soulignant que l'organisation a un « baluchon plein de projets » qui pourraient mener les Francouvertes encore plus loin.
Pourtant, Les Francouvertes sont omniprésentes dans notre paysage culturel. Que ce soit dans les programmations de festivals, dans les autres concours ou dans des prix : beaucoup d'artistes sont passés par l’événement. À titre d’exemple, on pourra d'ailleurs penser à la courte liste du Prix de musique Polaris, qui, cette année, comptait Lou-Adriane Cassidy. L'artiste avait été finaliste de 22e édition des Francouvertes qui avait été remportée par LaF.
« C'est littéralement un bassin de showcase dans lequel les labels pigent depuis tout ce temps-là », martèle Stéphanie Boulay, qui est cette année la porte-parole de l’édition avec Ariane Roy. L’auteure-compositrice-interprète avait remporté avec sa sœur Mélanie la 16e édition avec leur duo Les sœurs Boulay. Pour l'anecdote, la formation avait déjà été porte-parole en 2014 aux côtés de Karim Ouellet. Ariane Roy, de son côté, avait été finaliste de la 24e édition.
Stéphanie affirme que le paysage musical québécois, francophone et autochtone ne serait pas aussi fort, identitaire et foisonnant sans le concours. « C'est vraiment un événement auquel je crois depuis longtemps que je trouve qu'il a vraiment sa place, qui est vraiment pertinent, et qui peut changer les choses pour vrai dans la vie d'un artiste. »

En plus d’être un concours, Les Francouvertes sont aussi une vitrine, un aspect que l’équipe essaye de mettre de l’avant, comme l’explique Sylvie Courtemanche. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un artiste ne se rend pas en demi-finale ou en finale qu’il n’a rien gagné.
« Je rencontre plein d'artistes qui me disent qu'ils ne sont même pas rendus à la finale, puis qu'ils me disent, moi, ce soir-là, il y avait telle personne dans la salle, puis elle est venue me voir après, puis on a travaillé », relate la directrice générale.
Après cette 30e édition, ce sont 615 artistes et formations qui auront passé par le concours. Parmi eux se trouvent des artistes tels que Loco Locass, Les Cowboys Fringants, Les Breastfeeders, Karkwa, Karim Ouellet, Sarahmée, Lou-Adriane Cassidy ou le duo Rau_Ze. Plus d’un demi-millier d'artistes ont laissé leur marque, alors qu’initialement, l’événement s'était arrêté après sa 8e édition.
À sa création en 1995, les Francouvertes étaient gérées par l’organisme Faites de la musique, qui avait lancé le projet. Sylvie, arrivée lors de la deuxième édition, a ensuite vécu la fermeture de l’organisme, et donc du concours, après sa huitième édition.
« Je me ramassais sur le chômage, puis j'ai décidé que je repartais Les Francouvertes, se remémore-t-elle. C'est devenu mon bébé par la force des choses, même si ce n'est pas moi qui étais dans l'équipe qui a initié le projet. »
Elle avoue qu’elle craignait, à l’époque, que les Francouvertes soient révolues, que le milieu, les artistes ou le public soient tous passés à autre chose.
« Puis, finalement, on s'est rendu compte que ça avait créé vraiment un gros trou de les arrêter », complète-t-elle. « On s'est rendu compte que les artistes nous disaient qu'ils attendaient avec impatience que ça revienne. »
Lors de la pandémie de COVID-19, qui rendait impossible l’accueil du public, une solution s’est imposée : la diffusion en ligne. Une innovation toujours d’actualité et, depuis l’an dernier, offerte gratuitement sur YouTube. Il est toujours possible de payer pour voter en ligne.
Cette nouveauté a permis de rejoindre 11 000 personnes l’année dernière, incluant le public en salle et en ligne, contre 3 000 à 4 000 auparavant, estime la directrice. En plus de permettre aux familles, aux amis et aux curieux de suivre les artistes de partout dans la province, cette diffusion offre une visibilité supplémentaire aux participants.
L’événement s’est également ouvert à la musique autochtone dès la 26e édition. Deux ans plus tard, Soleil Launière était sacrée grande gagnante de la 28e.

L’an dernier, le public a eu l’occasion de découvrir Bryan André, que Stéphanie avait également remarqué. « Je me suis dit : “Oh my God, ce gars-là, il sait comment parler à une foule.” [...] C'était tellement hot. Mais c'est ça aussi qui est hot avec les Francouvertes : ça laisse la place à plein de monde dans l'ouverture et dans l'écoute. »
Maintenant que les inscriptions sont ouvertes, la co-porte-parole croit qu’il est « important de savoir qui on est avant de lancer son projet. C'est important d'avoir son identité musicale ».
« J'adore la bonne musique, mais j'aime aussi les gens qui sont drôles et attachants entre les chansons. Je pense que c'est ça qui va sceller le deal pour moi », affirme-t-elle. Elle se remémore la dernière finale à ce sujet avec Kat Pereira.

« J'étais comme, elle, ce qui l'a fait triper, c'est les atomes et la physique quantique. [...] En tant que spectatrice, c'est très important pour moi de sentir que j'ai accès à la personne en plus de sa musique. »
Les Francouvertes auront lieu du 9 mars au 11 mai 2026. Les préliminaires et les demi-finales se tiendront au Lion d’Or et la finale, au Club Soda. Les inscriptions pour les artistes sont ouvertes jusqu’au 28 octobre 2025.
*Depuis la publication de l'entrevue, les inscriptions ont été prolongées jusqu'au 2 novembre 2025.
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