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J’ai avidement dévoré, d’un couvert à l’autre, et deux fois plutôt qu’une, OVNIS au Québec, le plus récent bouquin du très documenté et articulé Christian Page. Ce brûlot littéraire est redoutablement dévastateur pour une « certaine ufologie » qui considère toujours qu’un faible pourcentage de cas d’OVNIS (Objets Volants Non Identifiés) – pour lesquels aucune explication rationnelle n’a pu être trouvée, après investigation et étude de cas – est forcément imputable à des visiteurs extraterrestres.
Sans ambages, en page 9, l’auteur annonce ses couleurs en déclarant :
« Je ne crois plus que les ovnis sont des véhicules extraterrestres ni que les fantômes sont des manifestations de défunts. Je peux évidemment me tromper, mais les preuves scientifiques colligées au fil des années ne pointent pas dans ces directions ».
C’est clair, l’auteur exige plus que des témoignages, même lorsque rendus en toute bonne foi par des témoins honnêtes et sains d’esprit. Il exige des preuves matérielles irréfutables.
Qui est donc ce Christian Page qui vient ainsi jeter un pavé dans la mare ufologique?
Sa page Facebook nous informe qu’il est « Animateur de radio chez Cogeco – 98,5 FM » et qu’il « Travaille chez Radio X-files ». Surnommé « l’enquêteur du paranormal » – qualificatif créé par l’animateur Benoît Dutrizac, en blague sur les ondes du 98,5 FM, ensuite repris par son éditeur (Librex) pour une série de livres – Christian est un ex ufologue convaincu devenu « sceptique pragmatique ».
Habile communicateur, écrivain prolifique, journaliste, chroniqueur, conférencier, et animateur radio dont les intérêts débordent largement le seul champ de l’ufologie pour englober le domaine général de l’étrange et du paranormal. En page 346, il définit les « sceptiques pragmatiques » par leur credo et modus operandi :
«…nous n’avons aucune certitude, ne proclamons aucun dogme; nous avançons seulement une hypothèse. Et celle-ci répond au critère de réfutabilité de Popper : il suffit de trouver des cas non réductibles qui soient parfaitement documentés. Autrement dit, nous exigeons simplement des preuves dignes de ce nom! »
La quatrième de couverture nous apprend que Christian « […] s’intéresse aux phénomènes étranges depuis plus de 40 ans. Il a été président fondateur de l’Organisation de compilation et d’information sur les phénomènes étranges (OCIPE), directeur de MUFON-Québec, filiale de la plus importante organisation ufologique au monde, et directeur de SOS OVNI. Il a aussi créé en 2003 Enquête sur les ovnis, la seule série documentaire du genre produite au Québec et diffusée à Ztélé ».
Que reproche-t-il à l’ufologie en général?
Entre autres choses, qu’elle soit devenue un « star-système » et un « fric show », d'être « une foire tragi-comique » et « un panier de crabes dont il vaut mieux se tenir loin…»
Selon lui, à défaut de pouvoir soutenir ses allégations par la présentation de preuves matérielles – ce qu’il lui reproche vivement – l’ufologie erre en dérivant ses conclusions et en tirant sa certitude (quant à la présence de visiteurs extraterrestres) de l’analyse des seuls témoignages qu’elle a recueillis auprès de témoins oculaires, et d’enquêtes qu’elle a menées. Il cite Francis Bacon qui a jadis déclaré que « les preuves sont un antidote contre le poison des témoignages. »
Que reproche-t-il à certains ufologues, ces « soi-disant chercheurs de vérité » ?
Notamment leur amateurisme, leur manque de formation et de rigueur à titre d’enquêteurs sur le terrain, le recours à l’hypnose pour interroger des témoins à la mémoire éveillée défaillante, leurs mensonges, leur tromperies, leur propension à conclure trop facilement à une intervention extraterrestre en dépit d’absence de preuve matérielle coulée dans le béton.
Rassurez-vous cependant, car bien que ce bouquin soit une charge à fond de train sur une certaine ufologie et sur certains ufologues - que l’auteur s’emploie à dénoncer - il ne met néanmoins pas tous les ufologues dans le même panier. L'ufologie « élitiste » et certains ufologues trouvent grâce.
Au chapitre des reproches, le bouquin – dont j’ai trouvé la lecture franchement fascinante – regorge de propos percutants et décapants, aussi imagés que bien formulés par un auteur maniant fort bien la langue française. D’un point de vue strictement littéraire, sa prose est savoureuse; mais au chapitre des relations publiques, elle égratigne, ce qui forcément ne va pas le rendre des plus populaire auprès des principaux intéressés. Mais la franchise a son prix et ses exigences. Et il en est très conscient puisque la toute première phrase du livre se lit comme suit : « Vous tenez dans vos mains le livre qui, à coup sûr, deviendra le plus détesté des ufologues (spécialistes des ovnis) québécois ».
Incidemment, Christian ne se ménage pas lui-même dans le chapitre intitulé Vol au-dessus d’un nid de coucous. En effet, il nous révèle son propre parcours d’ufologue - un tant soit peu entaché par de demi-vérités et de silences complices - en relatant quelques-uns de ses faits d’armes les moins reluisants qui ont précédé son éveil, sa remise en question de 1997, et son changement de fusil d’épaule. Il déclare : « En 1997, j’ai compris qu’il était temps pour moi de quitter le monde de l’ufologie associative. Plus jamais… La règle d’or en journalisme est que le public a droit à une information objective, complète et impartiale. »
Justifications à l’appui, il s’en prend également à certains soi-disant experts, scientifiques et sceptiques, qu’il qualifie de « pourfendeurs des ovnis » ou de « fossoyeurs de l’ufologie ». Même les sceptiques du Québec ont droit à quelques flèches aux pointes acérées.
Il s’attaque aussi à « La Sainte-Trinité des mensonges », en démentant les trois affirmations les plus courantes des ufologues. C'est-à-dire que :
Il répond également à la traditionnelle objection soulevée par bon « nombre d’ufologues » qui, « Pour justifier la grande crédibilité qu’ils accordent aux témoignages, répètent que, sur la simple foi de déclarations de ce genre, des gens ont été envoyés à la chaise électrique. » En effet, pourquoi deux poids, deux mesures entre la valeur d'un témoignage en justice et un témoignage d'observation d'ovni?
Pourquoi les témoins mentiraient-ils ou inventeraient-ils de toutes pièces des histoires fantastiques, puisqu'ils ne cherchent ni la gloire ni l'argent, disent-ils, et qu'ils craignent même de passer pour des fous? Christian apporte réponse à cette autre importante question.
L’auteur se fait très explicite sur la valeur qu’il accorde aux témoignages dans le chapitre intitulé Que valent les témoignages? Il répond : « En fait, pas grand-chose, qui plus est si la source est unique ». Mais rassurez-vous, le très loquace et articulé Christian s’explique clairement et amplement sur cette question. Il n’est pas à court d’arguments et c’est à souhait qu’il explique et justifie sa position.
Autres notables points d’intérêt, au passage l’auteur s’attarde sur les pseudos(?) enlèvements de citoyens par des extraterrestres et révèle la fraude des cercles céréaliers (agroglyphes).
Dans sa conclusion, il précise que « Malheureusement, l’ufologie élitiste – et ses « artisans » – n’est pas ce qu’on trouve sur les tribunes populaires. [...] C’est l’autre ufologie, celle des « poubelles », que je dénonce : l’ufologie des charlatans et des profiteurs. »
Sans réserve, je recommande vivement la lecture de cet ouvrage à tous ceux qui, comme moi, sont curieux de découvrir la face cachée de l’ufologie, ses artisans et aspects les moins reluisants, et soucieux d’examiner les deux côtés de la médaille afin de mieux se forger une opinion sur le phénomène des ovnis. Pour en apprendre davantage sur Christian Page, et pour vous enquérir de sa bibliographie, vous êtes instamment invités à fréquenter son site internet ainsi que sa page Facebook.