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Il y a encore, à l'aube de 2022, une pression sociale tenace sur les femmes afin qu'elles performent dans tous les domaines. La fatigue, sujet tabou et controversé, est omniprésente chez la femme d’aujourd’hui dite «libre» malgré les lourdes responsabilités qui lui incombent. Le recueil Maganées paru chez Québec Amérique en octobre dernier donne la parole à 9 auteures, sans censure, pour exprimer leur grande fatigue, cette fatigue du corps et du mental qui draine la moindre parcelle d’énergie en elles.
« Mon corps n’arrive plus à contenir sa propre détresse.»
Au-delà de la pression extérieure, la femme moderne se soumet d’elle-même à un rythme de vie indécent qui, à la longue, l’enchaine à un quotidien où elle doit sans cesse performer. La femme se compare, abuse de ses forces, s’épuise. À qui peut-elle confier cette lancinante fatigue, à quoi peut-elle s'accrocher pour éviter de sombrer, d'où lui vient cette obsession de devoir tout faire, tout réussir, tout accepter?
Les femmes n’ont pas le droit d’être fatiguées? Les femmes ne se donnent pas le droit d’être fatiguées. Elles portent la fatigue comme un vieux jeans magané, effiloché, dans lequel elles sont parfois à l’étroit, parfois confortables, une seconde peau à laquelle elles se sont habituées, par habitude, par automatisme.
« Je me jette au sol, face contre terre, je place mes mains de chaque côté de mon visage et m’avale la noirceur. Ce qui me dépasse, que je ne peux nommer, broie mon corps aveugle, enragé, triste. Je reste ainsi jusqu'à épuisement de la charge.»
Peu importe l’âge, la culture, le statut, la femme est multitâche et s’encombre dans l’organisation de son temps, de ses besoins et de ses désirs.
« Dans l’organisation des journées à la minute près, de 6h le matin à 11h du soir, l’usure des choses à faire, la fatigue, l’anxiété, l’amour quitte Katherine comme ses envies, le désir devient une obligation, la flamme s’éteint et devient une habitude (...) »
La femme doit être désirable et doit désirer, la femme doit être mère et maternelle, la femme doit travailler et performer, la femme ne peut être fatiguée, sinon elle est lâche. Et on n’aime pas les lâches.
Femmes, soyez douces avec vous
Maganées est un recueil de nouvelles qui se lit avec appréhension et nous fait craindre le pire: allons-nous reconnaître notre propre fatigue entre les lignes?
Les 9 auteures s’expriment sans filtre sur la fatigue, leur fatigue, celle des femmes, la fatigue tenace qui s’installe un jour, qui s'accumule, qui ne partira jamais. Les femmes sont fortes et ne plient l’échine que lorsque l'épuisement devient inévitable. La fatigue ne se dit pas, elle se vit. Il y a des fatigues que l’on n’ose nommer; la fatigue de l’âme et la noirceur qui peut parfois nous engloutir, la fatigue du corps physique à des périodes charnières de la vie comme l’enfantement, la fatigue mentale qui décroche notre attention sur l’essentiel, la vie, simplement la vie.
« Des pancartes nous préviennent le long des autoroutes: la fatigue n’est pas sans conséquence, il arrive qu’elle tue. Pour mesurer l’étendue de son influence sur le cours d’une vie, il faudrait faire le compte des rendez-vous manqués en son nom, exercer sa mémoire à se souvenir de ce qui n’a pas eu lieu. Je n’ai pris conscience de la profondeur de la mienne qu’à mon accouchement (...) »
Que l’on soit mère, étudiante, artiste, en santé, en mauvais état, en couple, célibataire, la fatigue brime les attentes irréalistes des femmes. Soumises au silence par crainte d’être jugées, elles vivront seules leur lassitude, loin des regards, à moins que leur état ne soit plus possible à cacher.
Le corps malade et l’âme déchirée qu’on tente d’apprivoiser, d’accepter, d’accueillir avec bienveillance nous sont parfois difficiles à tolérer. Mais les femmes sont des guerrières qui luttent chaque jour contre leurs fracas. Elles se lèvent, marchent la tête haute, vainquent les obstacles, elles sont belles et fortes!
Si l’homme vaincu attire l’empathie, la femme devra se relever seule. Toujours! Et elle le fera. Dans chaque nouvelle de Maganées, les femmes sont porteuses d’espoir malgré le débat social, culturel et stéréotypé de la fatigue. Par leurs voix, elles dénoncent leur propre jugement envers elles, elles proclament le désir de se libérer de leur combat, de cesser de se culpabiliser et d’être ce qu’elles sont, dans tous leurs états.
Chaque auteure possède une plume unique, une voix frappante, douce, des mots qui se confient singulièrement. Maganées est un recueil de nouvelles qui ne laisse aucunement indifférent. Ce livre est un merveilleux cadeau à offrir avec une bouteille de vin ou une boite de chocolats aux femmes qui vous entourent!
Maganées
Éditions Québec Amérique
Vanessa Courville, Fanie Demeule, Gabrielle Giasson-Dulude, July Giguère, Mélanie Landreville, Marie-Christine Lemieux-Couture, Karine Rosso, Roxane Guérin et Marie-Pier Lafontaine.