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Vendredi soir le 25 octobre, la Maison Symphonique a été soulevée par la transcendante musique de l’opéra Fidelio de Beethoven. Sans aucun décor ni costume, dans une version concert dépouillée, la production nous en a néanmoins mis plein les oreilles et les yeux. Je pourrais aisément résumer mon appréciation globale par ce simple mot : grandiose!
À propos de l’œuvre
Sur une période de 10 ans, le génial et très romantique Ludwig van Beethoven a produit trois versions consécutives de son œuvre en collaboration avec autant de poètes différents. Mal reçu à sa création en 1804, ce seul et unique opéra de Beethoven a par la suite été revu et retravaillé par le maître qui en a ainsi produit une version définitive en 1814.
L’action se déroule dans l’Espagne du XVIIIe siècle alors que Léonore, épouse du prisonnier politique Florestan, se déguise en homme et se fait engager comme aide-geôlier, sous le nom de Fidelio, à la prison où son mari est détenu dans des conditions exécrables et est sur le point d’être exécuté par le puissant et abject Don Pizarro. Avec l’aide du geôlier Rocco et grâce à l’intervention du ministre Don Fernando, Florestan est secouru in extremis et libéré, avec tous les autres prisonniers, alors que Don Pizzaro est arrêté. C’est le triomphe de l’amour conjugal, de la justice et de la liberté.
La distribution
Je reconnais d’emblée que, pour l’occasion, l’Opéra de Montréal a réuni une distribution de haute voltige qui comprenait, outre le prestigieux Orchestre Métropolitain et son illustre et inspiré chef Yannick Nézet-Séguin, l’impressionnant chœur de l’Opéra de Montréal ainsi que de surdoués solistes invités.
À mon humble avis qui n'engage que moi, dans le rôle de Léonore-Fidelio, la soprano norvégienne Lise Davidsen - par sa présence, sa prestance, son jeu et surtout sa voix immense et impressionnante - s’est tout particulièrement illustrée au sein d’une distribution, par ailleurs fort relevée, qu'elle a carrément dominée. En fait, c'est sans la moindre hésitation que je qualifie sa prestation d'extraordinaire et de quasi inégalable. De surcroît, la basse américaine Raymond Aceto a très brillamment et efficacement incarné un Rocco convaincant et des plus articulé avec sa voix chaude, ronde et franchement volumineuse. Les voici tous deux dans la photo ci-dessous.
Les barytons-basses italien et américain Luca Pisaroni et Alan Held ont respectivement habité un Don Pizarro et un Don Fernando avec autorité et en grande voix.
La soprano canadienne Kimy McLaren et le ténor canadien Jean-Michel Richer nous ont proposé une Marcelline (fille du geôlier Rocco) et un Jaquino (assistant de Rocco) des plus honnêtes et vocalement à la hauteur, bien que j'aurais souhaité des voix nettement plus volumineuses.
En Florestan, le ténor canadien Michael Schade, considéré comme « l’un des plus grands ténors du monde » selon une note au programme, a sans doute livré une excellente performance, bien que ma préférence personnelle, qui ne fait naturellement pas unanimité, m’aurait plutôt fait attribuer le rôle à une voix moins légère que la sienne. Quand il a chanté et joué le fameux aria « In Des Lebens », je n’ai pas pu me chasser de l’esprit l’extraordinaire prestation de 1974 de feu le heldentenor (ténor héroïque) John Vickers, à la voix plus dramatique, costaude et stentorienne. Incidemment, vous pouvez vous régaler en allant voir et entendre le vivement regretté John Vickers dans son inoubliable et intimidante interprétation de cet aria.
L'orchestre
L’Orchestre Métropolitain a sonné fabuleusement bien, à mes oreilles, durant les 2 h 15 qu’a duré sa monumentale prestation. Fidèle à lui-même, le charismatique maestro Nézet-Séguin a dirigé avec fougue et passion des musiciens qui se sont encore une fois surpassés en peignant une fresque musicale des plus colorée, éloquente et évocatrice du drame et de l’émotion humaine. L’orchestre a tout particulièrement impressionné au 2e et dernier acte durant la partie purement orchestrale où une des ouvertures de Beethoven a été insérée et rendue avec brio et absolue maestria. Yannick a ainsi inscrit à son palmarès une flamboyante prestation qui sera désormais très difficile de surpasser. À noter que lorsque je critique une performance musicale, ce n’est jamais à titre de musicien ou de musicologue, puisque je n’en ai ni l’étoffe ni le bagage, mais toujours à titre de mélomane amoureux d’opéra et de classique qui s’est formé l’oreille durant plus de 50 ans d’écoute aussi attentive qu’intensive.
L’ovation debout finale a été aussi interminable et chaleureuse qu’amplement méritée par une distribution du tonnerre.
Apprenez-en davantage sur cette production et sur la programmation de l’Opéra de Montréal, ici .