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Toujours fidèle à sa devise « Semons la beauté », la Société Pro Musica clôt sa série Cartes Blanches avec un trio du tonnerre composé du violoniste Kerson Leong, du violoncelliste Stéphane Tétreault, et du pianiste Serhiy Salov. Le concert - disponible en webdiffusion du 11 au 25 avril sur la plateforme Livetoune - est consacré à deux œuvres de Sergeï Rachmaninov et Antonín Dvorák.
La vidéo – d’une durée totale d’un peu plus de 56 minutes – s’amorce par une discussion, d’environ cinq minutes, entre les trois virtuoses, concernant la teneur et la structure des deux œuvres au programme. Le tout dans un charmant décor hivernal qui rappelle que l’événement a été enregistré le 19 janvier dernier au Domaine bavarois de Dunham.
Lors de critiques antérieures, j’ai déjà mentionné l’impressionnante feuille de route de chacun des émérites musiciens réunis pour ce concert. Je ne vais donc pas récidiver ici, dans le but d’alléger mon texte et d’éviter la redondance; je vous invite plutôt à visiter le site internet de chacun d’entre eux pour en apprendre davantage sur leur étoffé parcours.
Au programme, d’abord le Trio élégiaque no 1 en sol mineur de Rachmaninov, suivi du Trio pour piano et cordes no 4 en mi mineur, opus 90 B, «Dumky» de Dvorák. Avant de poursuivre, souvenons-nous que « l’adjectif élégiaque désigne un ton, un thème, un poème exprimant une plainte douloureuse, la mélancolie, ou un poète qui a écrit des élégies. »
Le trio, non pas d’enfer et damnation, mais plutôt de tonnerre et d’exception, aborde donc son opération charme et conquête avec une oeuvre de jeunesse de Rachmaninov, qui propose quelques quatorze minutes de planant lyrisme onirique qui s’écoulent beaucoup trop rapidement. Du Rachaninov on en prendrait bien davantage, et avec gourmandise.
N’étant ni musicologue ni musicien, mais simplement un irréformable mélomane, je ne cherche pas les petites bêtes noires d'interprétation, en supposant qu’il y en ait, ce que je serais bien incapable de détecter de toute façon, à moins qu’elles ne soient monumentales et donc évidentes. Je ne suis donc pas minutieusement l'exécution d'une oeuvre musicale d'un oeil scrutateur, et d'une oreille inquisitrice, avec partition en main. En somme, comme je ne suis pas outillé pour chercher de poux aux puces, mon attention indivise peut être dirigée vers la musique et les sensations et images mentales qu’elle me procure, ainsi que vers le jeu des instrumentistes dont la manifeste maestria ne cessera jamais de m’époustoufler. Et les trois concertistes en présence en ont à revendre. Leur virtuosité est patente. L’émotion est palpable et ils la transmettent passionnément et à torrents. Pour moi, c’est un ravissement sans cesse renouvelé que de voir s'exécuter de tels surdoués.
La pièce de résistance finale, de Dvorák, nous offre 35 mémorables minutes de musique fascinante, voire envoûtante, dans une atmosphère de planante sérénité. En fait, elle se compose d’une suite de six pièces contrastées, alternativement lentes et passionnées, puis rapides et fougueuses, qui invariablement nous transportent en favorisant la rêverie éveillée. Le dialogue entre les trois instruments est quasi constant, et on ressent facilement la complicité qui unit les trois interprètes.
Si le trio de choc décidait éventuellement d’enregistrer ces deux œuvres sur CD, je me précipiterais l’acheter pour en faire un de mes disques d’ambiance favoris. Toutes deux ont cette particularité de créer l’accoutumance dès la première écoute. La musique est une drogue douce et intoxicante dont il est fortement déconseillé de se priver, et une tentation permanente à laquelle il faut succomber le plus souvent possible.
Ah! si seulement, un jour, ma propension pour l’écriture pouvait prendre allure de talent s’approchant, même de très loin, de l’exceptionnel talent musical de ces trois consommés maestros, peut-être ma critique parviendrait-elle alors à leur rendre pleinement justice. Ces Messieurs ont déjà amplement fait leurs preuves, démontré leur valeur, et n’ont certes pas fini de nous épater, de nous émouvoir, et de nous en mettre plein la vue et les oreilles. Paroles d’un irrécupérable accro de la musique classique de haute voltige qui se complaît dans sa bienfaisante dépendance.
En terminant, je reprends à mon compte ces vers de Charles Baudelaire que je me fais un plaisir de citer :
« La musique souvent me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile. »
Amateurs de musique classique, injectez de la couleur dans la morne grisaille de l’actuelle pandémie en vous offrant le cadeau d’un concert qui va vous requinquer, vous mettre du pep dans le soulier, et vous faire rêver à autre chose qu’aux liberticides mesures sanitaires qui nous sont présentement imposées. Vous pouvez vous procurer un billet électronique en accédant au site internet de la Société Pro Musica. Quant à Kerson, Stéphane et Serhiy, un simple clic sur leur prénom et vous serez transportés dans leur univers virtuel respectif. Tous sont également présents sur Facebook.