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Jeudi le 23 janvier, à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, l’orchestre de chambre I Musici de Montréal, sous la baguette du maestro Jean-Marie Zeitouni, accueillait le violoniste virtuose Kerson Leong et présentait un programme composé de la Suite du « Violon rouge » de Corigliano, et la Symphonie no 4, « Los Angeles » de Pärt.
Le violon rouge s’est distingué par de nombreuses nominations et en remportant une vingtaine de prix, dont l’Oscar pour la meilleure musique, décerné au compositeur américain John Corigliano, en l'an 2000. Le film raconte l’histoire d’un violon qui a beaucoup voyagé, changeant de propriétaires et de pays à quelques reprises durant trois siècles.
La Suite du Violon rouge étant constituée de 11 pièces, je m’attendais à ce qu’il y ait brève pause entre chacune d'elles, de façon à ce que l’auditeur puisse se situer, mais le tout a été joué d’une seule traite par l'orchestre et le soliste invité qui a brillé de tous ses feux. D’une durée de quelque 30 minutes, l'oeuvre m’est donc apparue comme une longue bande continue, de tissu musical, composée de pièces contrastées, sans couture apparente.
Incidemment, en suivant ce lien, vous pouvez voir et entendre l’Orchestre de chambre du Kremlin lors de son interprétation de cette Suite en mars 2003.
Quant à la Symphonie no 4, « Los Angeles », du compositeur Estonien Arvo Pärt, elle a été en nomination aux Grammy Awards, en 2010, à titre de meilleure composition classique contemporaine sans toutefois remporter la palme. Kerson Leong n'était pas de la partie pour ce deuxième et dernier opus au programme, mais I Musici s'y sont magistralement distingués. À mon oreille, cette œuvre en trois mouvements, d’une durée totale de 35 minutes, a été dominée par la douceur, la lenteur et une langueur propice au recueillement quasi religieux, ou à la méditation. Vous pouvez l’entendre, ici, interprétée par le Los Angeles Philharmonic.
Je ne vais très certainement pas faire l’unanimité en affirmant que j’ai davantage apprécié le spectacle visuel offert par des musiciens qui se surpassaient que la musique qui en a résulté. En effet, la prestation de I Musici et de Kerson Leong, le soliste invité, ne fût rien de moins qu’époustouflante et mémorable, alors que le répertoire m’a laissé plutôt perplexe. À ce point-ci, je crois bon de rappeler que tous les goûts sont dans la nature et que la musique classique « moderne » ne plaît pas nécessairement à tous.
Avec Le violon rouge et la Symphonie no 4 « Los Angeles », on est à des années-lumière de l’extraordinaire lyrisme jouissif et racoleur de l’ « Intermezzo » de l’opéra Cavalleria Rusticana de Pietro Mascagni, par exemple, ou de la « Bacchanale » de Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns, ou de l’ouverture des opéras La Traviata, Rigoletto ou Guillaume Tell, pour ne nommer que celles-ci. Chacune des pièces que je viens de mentionner est à elle seule responsable de millions d’infestations par des vers d’oreille. Par contraste, lorsque je suis sorti de la salle Bourgie, je ne me suis aucunement senti habité par une quelconque mélodie indélogeable, que j'aurais possiblement pu entendre durant le concert, parce que ce n’est tout simplement pas le genre de musique spontanément accrocheuse que l’on peut ramener « dans sa tête » à la maison et qui nous hantera des lustres durant.
J’aurais probablement plus apprécié la musique du Violon rouge, film que je n’ai d’ailleurs jamais visionné, si des images en avaient été projetées pendant que les musiciens s’exécutaient. Le contexte visuel aurait donné sens à la musique que j’entendais pour la 1re fois et qui m’est apparue plutôt abstraite et sévère. Sans support visuel, j’ai trouvé que cette musique ne se suffisait pas à elle-même, qu’elle semblait n’aller à la fois nulle part et dans toutes les directions. Ça ne demeure toutefois que l’opinion d’un seul homme, moi.
C’est la toute 1re fois, en au moins une centaine d’événements auxquels j’ai eu le plaisir d’assister, que la salle n’a pas servi d’ovation debout à des musiciens qui se sont pourtant visiblement surpassés. En scrutant la salle, je n’ai compté que trois personnes debout. Bizarre! Je croyais la tradition de « l'ovation debout systématique » pourtant bien implantée au Québec. Mais rassurez-vous, les musiciens ont cependant été très légitimement, profusément et chaleureusement applaudis.
La soirée s’est finalement soldée par un autre incontestable succès pour les réputés I Musici et pour l’émérite violoniste Kerson Leong. N’hésitez surtout pas à fréquenter le site internet de l’orchestre, ici, ou celui de Kerson Leong, là, pour en apprendre davantage sur ces très talentueux, méritants et versatiles musiciens, et pour consulter le calendrier de leurs prochaines prestations.