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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
ENTRETIEN AVEC Christine Beaulieu,
comédienne et auteure de la pièce J'aime Hydro.
Est-ce qu’il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Je ne vois pas de disciplines, à part des ouvriers dans une usine, ou des trucs comme ça, où on ne doit pas être passionné. Je ne pourrais pas faire un travail qui ne m’anime pas. Ce que je fais, me passionne certainement. Les disciplines des autres me touchent, lorsqu’elles sont faites avec engagement, et passion. Je dirais que les deux sont indissociables.
Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Cela me fait rien pantoute. Si quelqu’un joue avec une oreillette, c’est qu’il en a besoin.
Recherchez-vous davantage la ressemblance ou la différence dans vos relations personnelles et dans votre vie en général? Et le monde, vers quoi devrait-il tendre selon vous?
Ce sont deux mots très tranchés. Mais je suis certainement à la recherche du nouveau. L’inconnu m’attire beaucoup plus que le confort. D’ailleurs mon projet, J’aime Hydro, a pour but de faire se rencontrer les différences. Et pour moi, c’est là qu’il se passe quelque chose.
Est-ce que l’habillement en dit long sur les gens?
C’est certain que l’on s’exprime à travers ses vêtements. Je ne m’en fous pas. Mais entre nous, les humains, il faut vraiment aller au-delà du vêtement. Sinon on est ridicule.
Souffrez-vous de la rage au volant?
Non. Je suis impatiente. Surtout avec les policiers qui me donnent des tickets, comme aujourd’hui, que je ne mérite pas. Et je sais le reconnaître lorsque c’est le cas. J’ai eu à réagir à une nouvelle signalisation et j’ai opté pour la prudence. Parfois, on devrait privilégier le discernement au règlement.
Qu’est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service ou qualité de la nourriture?
Ce qui compte le plus pour moi, c’est la mentalité de la place. Comment est faite cette bouffe-là. Qu’est-ce qu’il y a dans mon assiette.
Êtes-vous davantage attiré par des gens pour qui la vie coule de source ou par ceux qui sont davantage tourmentés?
Je suis attirée par les gens créatifs. Les gens qui aiment. Aimer a nécessairement sa part de tourment. On est inquiet lorsque l’on aime. On a peur de perdre, d’être blessé. Et je vais vers des gens qui se permettent d’aimer.
Jusqu’où la liberté d’expression selon vous peut-elle aller?
Respire! Respire! Si ta liberté d’expression est irrespectueuse envers quelqu’un, ce ne doit plus être considéré comme de la liberté d’expression. Tu peux dire ce que tu veux, en respectant l’autre dans ses différences. Pour moi, le respect prend le dessus sur la liberté d’expression.
Votre but dans la vie est-il d’être heureuse?
Non. On ne peut pas juste être heureux. C’est faux de penser cela. C’est ridicule. C’est impossible. Mon but n’est pas d’être heureuse. Mon but est d’aimer et d’être aimé. Faire évoluer le respect de tout ce qui est vivant. C’est ça mon but dans la vie. Rire! C’est ce que j’essaie de faire à chaque jour.
Le dicton « Le malheur des uns fait le bonheur des autres » s’applique-t-il à vous?
Pantoute! Dans mon métier, si tu commences à te comparer, c’est malheureux ce que tu vas vivre. Non! Mes parents n’étaient pas là-dedans. Je n’ai pas été élevé là-dedans. Je me compare aux autres, car ils m’animent. Je suis allé voir mon amie Alice Pascual dans Terminus à la Licorne. Elle était tellement bonne. Elle m’a seulement donné le goût de me dépasser. C’est une décision. Je ne me réjouis pas du malheur des autres. J’aime les gens qui se lancent, qui prennent des risques.
Qu’est-ce que l’amour?
L’amour, c’est la vie. Sans amour, il n’y a rien qui a du sens. L’amour, c’est le centre de tout. Les mal-aimés peuvent faire des choses absolument horribles. On est aussi responsable des choses, des gens, de la nation, que l’on aime. C’est très, très risqué d’aimer. Mais bon, si on veut vivre de grandes choses...
L’être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Foncièrement bon. Je commence mon spectacle en disant cela.
Seriez-vous prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Si mon ami est coupable, il mérite d’être condamné. Voyons donc! Pantoute.
Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
L’humain a la capacité de se tuer lui-même. Et il ne va pas avoir besoin d’assistance pour le faire. L’animal n’a pas la capacité de se tuer. J’ai des gens autour de moi qui se sont suicidés. C’est triste, mais c’est leur choix. Les malades qui n’ont plus la force d’en finir eux-mêmes devraient avoir droit à une assistance. On ne peut pas enlever à l’humain la capacité de mourir.
Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s’exprimer artistiquement?
Je ne connais pas vraiment son histoire, mais je crois en la réhabilitation. Sinon notre système de justice ne tient plus.
Un défaut un vrai?
Je suis très impatiente, au point d'être bête.
Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Je m’excuse, je ne peux pas répondre à cette question-là. Je ne sais pas quoi dire là-dessus. Je ne veux pas dire n’importe quoi.
Croyez-vous que l’homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement?
Je ne crois pas qu'un va sans l’autre. Si l’on continue de se reproduire de cette façon, il va falloir aller vivre sur Mars. L’humain se transforme de toute façon sans le transhumanisme. Naîtra peut-être, dans un million d’années, une autre espèce que la nôtre. On dit que l'autisme pourrait amener à une nouvelle catégorie d’humains. Mais moi, personnellement, vivre éternellement, ce n’est pas quelque chose qui m’allume. C’est le fait que nous allons mourir qui nous fait bouger autant.
Croyez-vous à une vie après la mort?
On fait partie de la nature comme le reste. Je nourris la terre. Quand je meurs, je meurs. C’est fini.
Avez-vous peur de la mort?
Je ne vis pas avec la peur de la mort. Je ne suis pas hypocondriaque. Je suis plus peureuse qu’avant. Surtout de me blesser.
Est-ce qu’il y a un avenir pour le français au Québec?
Absolument. Il y a plein de langues dans le monde. Une langue c’est beau, c’est riche. On a la nôtre, et je crois que l’on va continuer à la protéger, comme une espèce animale.
Sur quoi travaillez-vous présentement?
Je travaille sur la suite de J’aime Hydro que je vais présenter en avril à l’Usine C. Je suis très absorbée par cela. J’aime comment les choses se passent. Les gens ont beaucoup aimé le spectacle, et cela m’a donné l’énergie d’écrire les épisodes 4 et 5. Je suis aussi porte-parole pour les rendez-vous branchés chez Equiterre. Je fais la promotion du transport électrique. J’ai aussi tourné sur Rupture 2 qui va sortir cet hiver. Je vais aussi jouer dans Lâcher prise de Stéphane Lapointe avec Sophie Cadieux. C’est également pour cet hiver à Radio-Canada. Enfin, j'ai joué dans les séries Victor Lessard, Blue moon et Web thérapie.