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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
René-Daniel Dubois est un acteur, scénariste, et dramaturge québécois. Il est aussi un pamphlétaire sur différents sujets touchant la société québécoise.
- Est-ce qu'il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Pour moi les deux ne se séparent pas. Ici on sépare souvent l’émotion de la pensée. Pour moi c’est deux facettes d’une même chose.
- Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Pourquoi pas si c’est bien fait. Tous les outils peuvent être utilisés à condition que ce ne soient pas des gadgets.
- Croyez-vous à la ressemblance ou la différence au niveau interpersonnel et de la société en général?
La différence. Je suis fasciné par la multiplicité de la chose humaine. Ça te remet en question. Tant qu’à la ressemblance, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de pire combattants que des frères ennemis.
- Est-ce que l'habillement en dit long sur les gens?
Un maître d’hôtel parisien avait dit, ‘’c’est à la valeur des souliers que l’on voit à quelle classe sociale quelqu’un appartient.’’ Moi je porte des vêtements parce que l’on a pas le droit de se promener nu.
- Êtes-vous plutôt dans l'acceptation ou la confrontation?
Par rapport au temps, à l’âge, à la maladie, la mort, aux déceptions, je suis dans l’acceptation. Ce qui peut m’amener à la confrontation, c’est soit l’arrogance, ou le jeu de pouvoir. Je peux sembler agressant pour certaines personnes. Mais tout ce que je veux dire c’est que l’on peut voir les choses autrement.
- Souffrez-vous de la rage au volant?
Non. Je marche. Mais depuis environ 15 ans, je sens l’agressivité des conducteurs de voitures.
Qu'est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service ou la nourriture?
J’essaie d’aller dans des places où je n’ai pas à choisir. Je dirais que dans une certaine mesure la gentillesse joue pour beaucoup. Il y a des endroits où on devrait faire tremper les serveurs tellement ils sont raides.
- Croyez-vous que les gens sont plus intéressants dans un bar fumeur et alcool que dans un bar non-fumeur sans alcool?
Etant consommateur de boucane et de boisson, j’aurais tendance à dire que c’est le premier. Mais depuis que ça ne fume plus dans les bars, c’est quand même plus agréable. L’alcool joue beaucoup dans la chaleur des contacts et des échanges.
- Jusqu'où la liberté d'expression, selon vous, peut- elle aller?
C’est une question piégée. Nos façons de cohabiter n’ont pas été conçues pour des sociétés aussi complexes que celles de maintenant. Il va falloir trouver une nouvelle définition. Une nouvelle façon de fonder le civisme.
- Votre but dans la vie est-il d'être heureux?
Non. Ce que je recherche, c’est davantage une vie fertile qu’une vie heureuse. C’est de devenir soi. Ce que l’on a à devenir.
- Est-ce que le bonheur est relié au malheur des autres?
Je crois que le contexte peut être révélateur mais ce n’est pas lui qui le crée. Il faut le talent pour le bonheur. Le malheur des autres ne peut-être qu’un renforcement.
- Qu'est-ce que l'amour?
La définition qui me convient le mieux, c’est "l’effet que le monde nous fait". Je pense que ce que l’on découvre en amour en dit beaucoup sur comment on vit sa vie. Il y a des gens pour qui c’est un refuge. Ils peuvent croire que la vie est dangereuse. Pour d’autres, c’est un repos, un tremplin, etc.
- L'être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Les deux de front. On est très ambivalent avec les histoires de bien et de mal. Ils sont indissociables. Ils se répondent.
- Croyez-vous que vous seriez prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Je suis incapable de répondre à ça. Je ne me crois pas si je dis oui. Et je ne me crois pas si je dis non.
- Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
Non. Je ne crois pas qu’une société puisse reconnaître cela dans les valeurs du vivre ensemble.
- Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s'exprimer artistiquement? Iriez-vous le voir?
Je ne vois pas en vertu de quoi on pourrait lui refuser le droit de s’exprimer.
- Un défaut un vrai?
C’est le "un" qui est difficile. L’emportement dans certaines situations.
- Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Le problème, c’est le contrôle des résultats de ces recherches. On n’a pas ce qui faut pour retenir la force que l’on est capable de déployer.
- Croyez-vous que l'homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement?
Encore une fois ça prend les deux. Et les deux doivent s’équilibrer. Il faut apprendre à tenir la bride.
- Croyez-vous à une vie après la mort?
Non. Mais l’espoir qu’il y ait une vie après la mort a été une grande force pour l’humanité, pour le meilleur et pour le pire. La peinture de la renaissance et l’inquisition.
- Avez-vous peur de la mort?
Non
- Est-ce qu'il y a un avenir pour le français au Québec?
Il y a la moitié des adultes au Québec qui ont de la difficulté à lire ce qui est écrit sur une pinte de lait. Il est là le problème. Ce n’est pas les Etats-Unis, les immigrants, les anglais. On ne peut clamer que l’on se définit par sa langue et ignorer une telle chose. Je trouve cela invraisemblable. Ce n’est pas un jugement sur les Québécois mais sur les institutions. En plus des coupures dans la culture. Si ça ne tombe pas, c’est qu’il n’y a personne qui pousse.
- Sur quoi travaillez-vous présentement?
Je viens de terminer trois livres qui sortent cet automne. Cela semble beaucoup mais ils se répondent. J’ai fais une traduction. Le poisson de Tim Garlick . C’est un bonheur assez extraordinaire. Le roman Vestibule. C’est le deuxième tome inachevé de L’orgueil des rats qui vient de sortir chez Leméac. Il y a aussi des essais avec Marie-France Bazzo De quel média le Québec a-t-il besoin?. Les entretiens ont été réalisés par Marie-France Bazzo et Nathalie Collard et je suis éditeur et rédacteur. Donc, c’est trois exercices totalement différents qui se complètent.