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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
RENCONTRE AVEC LORRAINE PINTAL
comédienne, metteur en scène et directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde.
Est-ce qu'il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
C’est un peu comme l’échelle Richter au niveau des séismes, cela prend un certain niveau de passion pour soulever des foules, pour bien incarner ton personnage. Si le sang de la passion ne coule pas dans les veines de l’acteur, il est clair que 80% de la nature même de l’artiste est absente. Dans mon cas , je carbure à la passion sinon je ferais autre chose.
Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
En théâtre, c’est très rare. C’est un soutien pour les acteurs qui ont des problèmes de mémoires. Personnellement je ne suis pas de cette école, entendre un chanteur chanter en playback. L’art vivant c’est l’art vivant, alors on est dans l’instant présent sur scène.
Recherchez-vous davantage la ressemblance ou la différence dans vos relations personnelles et dans votre vie en générale? Et le monde vers quoi devrait-il tendre selon vous?
Nous sommes dans une ère où la différence prend tous son sens. Ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. J’’aime rencontrer des gens qui font un métier différent. D'autres cultures, d'autres nationalités. C’est le propre de l’artiste d’être curieux et de vouloir découvrir l’autre.
Est-ce que l'habillement en dit long sur les gens?
Même si j’adore la mode et aime acheter des vêtements originaux, lorsque j’arrive dans un endroit, s’il y a une chose que je ne vois pas, c’est la façon dont les gens sont habillés.
Êtes-vous plutôt dans l'acceptation ou la confrontation aux gens, au temps, aux insuccès?
Non, moi je vais me révolter. Je crois que c’est une question d’éducation. Si quelque chose ne me convient pas, je conteste.
Souffrez-vous de la rage au volant?
Non. Mais je ne suis pas patiente non plus,
Qu'est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service ou la nourriture?
Je suis très sensible à la gentillesse du service. Un mauvais service peut gâcher un repas. Mais c’est la qualité de la nourriture qui prime pour moi.
Croyez-vous que les gens sont plus intéressants dans un bar fumeur et alcool que dans un bar non-fumeur sans alcool?
Moi j’adore le vin. L’alcool fait qu’il y a un esprit festif qui se dégage. Je te dirais que oui c’est plus intéressant.
Jusqu'où la liberté d'expression, selon vous, peut-elle aller?
Mon métier est basé sur la liberté d’expression. Par contre il y a des propos diffamatoires inacceptables. Je suis très sensibles à la cause de la femme et il y a trop souvent des propos désobligeants. Cela ne me fait pas rire. Et ceci est valable aussi pour les gais, les handicapés et autres minorités. Publiquement je mets des limites. Surtout que les tensions sont assez fortes en ce moment. Charlie hebdo n’a pas dépassé les limites envers les religions mais en ce qui a trait à la femme, je partage l’opinion de Nancy Houston: ça toujours été une revue macho et misogyne. Ceci dit ce sont de très bons dessinateurs.
Votre but dans la vie est-il d'être heureux?
Comment répondre "non" à cette question? Moi je crois que j'ai une propension pour le bonheur.
Est-ce que le bonheur est relié au malheur des autres?
Se nourrir du malheur des autres pour être heureux, ce n’est pas du tout ma personnalité. En plus, en vieillissant on développe davantage de compassion.
Qu'est-ce que l'amour?
Inconditionnel pour moi. Accepter l’autre tel qu’il est. Vouloir grandir avec la personne. Se réjouir de son succès. Être à ses côtés dans tout ce qui est épreuve. C’est presque l’amour idéal, mais cela existe.
L'être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Moi je suis très Jean-Jacques Rousseau. Je crois que l’être humain est bon, et que c’est la société qui le corrompt. Il faut être très fort, et donner d’excellentes valeurs à nos enfants.
Croyez-vous que vous seriez prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Jamais. Jamais je ne ferais condamner un innocent. J'essayerais de sauver mon ami autrement.
Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
Non. Je ne peux pas être d’accord avec le suicide assisté. J’ai côtoyé des gens qui se sont suicidé et je crois qu’il y a toujours une solution. Par contre j’ai une ouverture pour l’euthanasie.
Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s'exprimer artistiquement? Iriez-vous le voir si son art vous intéressait?
Sans problème. Je l’ai défendu sur la place publique. Il a payé sa dette à la société et je crois beaucoup à la réhabilitation. Bertrand Cantat a un talent artistique immense et j’irais voir un de ses spectacle.
Un défaut un vrai?
L'orgueil.
Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Si c’est pour guérir je suis pour. remplacer des cellules malades. Si cela nous amène au clonage je suis contre.
Croyez-vous que l'homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement ?
Je crois que l’être humain doit continuer à se battre pour protéger son environnement.
Croyez-vous à une vie après la mort?
Non. Malheureusement.
Avez-vous peur de la mort?
Oui.
Est-ce qu'il y a un avenir pour le français au Québec?
Oui. Même si les statistiques me prouvent le contraire. Mais ll y a dans certains pays des langues maternelles qui tombaient dans l’oubli et qui renaissent. Entre autre en Irlande, j’ai vu le Gaélique revenir à Dublin en affichage. Mais il doit y avoir des décisions politiques qui se prennent. Il faut l’apprendre et mieux l’apprendre.
Sur quoi travaillez-vous présentement?
On a deux spectacle qui ne sont pas en opposition mais presque. La divine illusion de Michel-marc Bouchard mis en scène par Serge Denoncourt, qui vient de commencer et, je le dis en toute humilité, qui est magistrale. Et une chose dont je suis très fière, c’est la venue après les fêtes de Christian Lapointe à qui on a octroyé la bourse Jean-Pierre Ronfard. Ce sera sa première mise en scène au TNM. Il s’agit de la pièce Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck qui est un auteur fascinant.