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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
LARRY TREMBLAY
Homme de théâtre et écrivain
Est-ce qu'il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Ma principale formation vient de l’Inde où j’ai étudié le kathakali, une danse-théâtre classique. On ne peut pas être un artiste de kathakali sans auparavant maîtriser les techniques corporelles de cet art complexe. Toutefois, cela ne suffit pas. La technique doit être intégrée à la personnalité de l’artiste et être nourrie constamment par sa volonté, sa passion et son questionnement.
Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Cela dépend du contexte. Il se peut qu’un artiste ait des difficultés, mais cela ne lui enlève pas son talent. Si c’est de la paresse, c’est autre chose.
Croyez-vous à la ressemblance ou à la différence au niveau interpersonnel et de la société en général?
Pour répondre, j'aimerais citer les quelques lignes qui terminent «Les Mots», le livre autobiographique de Jean-Paul Sartre, que j'endosse : «Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui.»
Est-ce que l'habillement en dit long sur les gens?
L’habit ne fait pas le moine. Et le débat actuel autour du niqab en dit long sur la difficulté de comprendre quelqu’un uniquement par ce qu’il porte.
Êtes-vous plutôt dans l'acceptation ou la confrontation?
Ni l’un ni l’autre. Je suis dans le défi.
Souffrez-vous de la rage au volant?
Je ne conduis pas.
Qu'est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service ou la nourriture?
La gentillesse mais je ne me gêne pas pour faire des commentaires si la nourriture laisse à désirer.
Croyez-vous que les gens sont plus intéressants dans un bar fumeur et alcool que dans un bar non-fumeur sans alcool?
Ça n’a aucun rapport. Ce n’est pas le fait de boire ou de fumer qui rend les gens intéressants. C’est ce qu’ils sont, ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent.
Jusqu'où la liberté d'expression selon vous peut- elle aller?
J’ai parfois l’impression que le « bon sens » se perd de plus en plus. La liberté c’est aussi être conscient de ses responsabilités. C’est aussi se mettre à la place de l’autre. C’est aussi partager un espace commun. Vu les tensions grandissantes dans le monde actuel, je crois qu’il faut dissocier le religieux du politique et du social. Pour ma part, je trouve plus de liberté dans le spirituel que dans le religieux.
Votre but dans la vie est-il d'être heureux?
La notion de bonheur est une invention assez récente dans l’histoire de l’humanité. Je recherche plutôt une paix intérieure. J’ai le sentiment que la recherche acharnée du bonheur ne peut conduire qu’à une amère déception.
Est-ce que le bonheur est relié au malheur des autres?
Ça dépend de la définition qu’on donne au bonheur. Si le bonheur, c’est d’accumuler de l’argent, du pouvoir, forcément il y aura des gens malheureux. On s’enrichit plus souvent qu’autrement en exploitant les autres. Si le bonheur, c’est le partage, l’entraide, alors mon bonheur génère celui de l’autre.
Qu'est-ce que l'amour?
Une force qui nous amène à construire une relation avec une personne, une famille, une société. Un don.
L'être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Je trouverais plus juste de le définir comme un être foncièrement tourmenté, déchiré, qui a toutefois la possibilité d’évoluer. Malheureusement l’histoire avec un grand H nous donne de trop nombreux exemples de défaites, de rechutes qui nous désespèrent de l’humanité.
Croyez-vous que vous seriez prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Je ne le ferais pas.
Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
Il faudrait définir ces « autres considérations »! En ce qui me concerne, je suis pour le suicide assisté en autant qu’il soit encadré correctement.
Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s'exprimer artistiquement? Iriez-vous le voir?
Oui, je le crois. Quand à aller le voir en spectacle, pas vraiment.
Un défaut, un vrai?
Je suis entêté.
Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Je ne suis pas un expert. Mais si elle permet de sauver des vies, c’est plutôt positif.
Croyez-vous que l'homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement ?
Les deux approches sont nécessaires. C’est un dialogue, une dynamique. La priorité demeure toutefois la protection de l’environnement vu les problèmes actuels, causés par les changements climatiques, et l’urgence d’agir.
Croyez-vous à une vie après la mort?
Je dirais qu’il y a quelque chose mais que ça ne correspond pas à ce qu’on entend par « une vie ».
Avez-vous peur de la mort?
Comme tout le monde, j’imagine. J’ai l’impression que les milliards de cellules vivantes de mon corps font tout ce qu’elles peuvent pour m’empêcher d’y penser.
Est-ce qu'il y a un avenir pour le français au Québec?
Je le veux. Je l’espère. J’y tiens. Les langues sont mortelles et fragiles. Il faut les protéger. Et le Québec, sans le français, ne serait plus le Québec.
Sur quoi travaillez-vous présentement?
Je termine un nouveau roman et deux textes de théâtre. Et bientôt je vais me concentrer sur l’adaptation théâtrale de mon roman « L’Orangeraie » qui sera mis en scène par Claude Poissant au Théâtre Denise-Pelletier ce printemps.