Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Comme je travaille seul, j’ai cru que le type de party de bureau que je fais en solitaire depuis quelques années pourrait vous intéresser; spécialement en temps de pandémie. C’est une espèce de tournée des grands-ducs. Cela consiste à prendre un scotch au bar de chacun des grands hôtels du centre-ville. En plus, c’est le party rêvé pour une planète en péril. « Se déplacer à pied et voyager dans sa tête ». Cela pourrait même devenir le slogan d’un groupe écolo.
Je choisis la mi-décembre. C’est souvent le temps des bilans. Et l’adrénaline du temps des fêtes ne camoufle pas encore trop les névroses. J’observe les clients en m’enivrant doucement au fil des passants. Du coup, je me questionne en marchant d’un hôtel à l’autre, sur la source de mes réflexions concernant les différents comportements.
J’imagine que l’alcool aidant, à un hôtel donné, je décide d’y coucher. Je choisis toujours une chambre en hauteur, car en observant les lumières du centre-ville, j’ai l’impression d’être au bout du monde et presque libre. Je dis presque, car je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour le petit-déjeuner du lendemain; mon repas favori dans une salle à manger d’hôtel. Le défi, c’est de ne pas avoir la gueule de bois, afin de bien l’apprécier. En attendant, je mange des pistaches et j’attaque le minibar. L’an dernier à ce moment précis , je me suis moqué de ma vie entière. Et j’en ai ri jusqu’au hoquet. J’ai réalisé que je n’avais rien compris. Du coup, afin de ne pas oublier ce que je venais de saisir, j’ai photographié la ville, tout mon corps et un œil, afin d’atteindre le cortex de mon cerveau , grâce au nouveau téléphone Google Pixel (proscrit chez les complotistes). Pour le coup, j’ai même mis en marche l’enregistreur:
« Ce soir, j’ai perçu goûts, odeurs, émotions et frissons des gens sans même y faire attention. Un peu comme le vent qui prend le pouls de la vie en effleurant les aisselles des passants. Cela m'a rendu les choses tellement simples, nettes et claires que je n’aurai plus jamais besoin de souvenirs pour continuer à vivre.
J’ai faim. J’ai hâte à demain matin. Je vais finalement faire venir mon petit-déjeuner à la chambre. J’adore le bruit des dessertes et surtout l’odeur des œufs qui approchent. Bon, ça y est, je chiale. C’est sûrement les multiples fois où j’ai été hospitalisé enfant. Branché de partout, sans pouvoir manger pendant des jours et des jours. L’odeur de nourriture dans les corridors à l’heure des repas me rendait fou de rage. Je n’ai plus d'inanitions, mais la rage ne m’a jamais quitté.
Tiens il y a du rouge à lèvres sur mon verre. Suis-je un "genderfluid"? Il y a peut-être des étages spécifiques pour nous, comme il y avait des étages non-fumeurs, il n’y a pas si longtemps. À la réception, on vient de me dire que je n’aurai pas à changer de chambre. On va tout simplement venir remplacer mon verre et regarnir le minibar.
Je vois des nuages devant la lune toute noire. La prochaine fois, je ne prendrai pas une chambre du côté de sa face cachée. »
Joyeux Noël et bonne année à tous. Des A à Z