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Mercredi 4 octobre 2023, le groupe légendaire de rap IAM était enfin (!) de visite tout droit venu de Marseille à la Maison symphonique pour un concert accompagné de l’Orchestre symphonique de Montréal. Un concert qui était prévu initialement en avril 2020 puis qui a dû être reporté trois fois en raison de la Covid-19. Une chose que nous pouvons dire à l’issue du concert : l’attente de plus de 3 ans en valait vraiment la peine! Compte-rendu.
C’est une audience beaucoup plus jeune, beaucoup plus festive et beaucoup plus portée sur les maillots de football de l’OM (Olympique de Marseille) que sur les costumes-cravates - si on la compare avec le public habituel de l’OSM - qui remplit ce soir-là, la fabuleuse salle de concert à la dominante boisée dédiée habituellement à accueillir à un autre genre de Classique que celui du rap français représenté par le groupe IAM. Salle comble. Public chauffé à blanc avant même le début du concert. Il flottait un petit brin de folie dans l’air, nous pouvions toutes et tous les sentir.
Dès leur apparition sur scène, après une magistrale introduction instrumentale jouée par les musiciens de l’OSM sous la direction de la cheffe d’orchestre Dina Gilbert, les 6 membres du groupe IAM (Akhenaton, Shurik’n, Dj Kheops, Kephren, Saïd & Dj Daz) n’avaient pas besoin de beaucoup d’efforts pour chauffer la salle, elle était brûlante! D’ailleurs, les deux leaders (Akhenaton & Shurik’n) ont dit et redit plusieurs fois leur plaisir sincère et intense de venir jouer à chaque fois devant leur public montréalais: « Ça fait plus de 30 ans qu’on vient jouer ici à Montréal et c’est la folie à chaque fois… On revient quand vous voulez! ». Au vu de l’énergie que la salle échangeait avec les artistes sur scène, nous les croyons sur parole.
Une ambiance tellement folle qu’il faut le dire : nous avions parfois de la peine à entendre l’orchestre tellement le public scandait haut et fort, en plus des habituels et classiques « Allez l’OM! », les paroles de chansons devenues depuis des classiques absolus et indétrônables du rap français: L’école du micro d’argent, Petit frère, Nés sous la même étoile, Demain c’est loin, etc. Mais dès qu’on pouvait entendre de manière plus limpide la musique jouée par l’orchestre, il devenait clair que l’orchestrateur Blair Thomson, auteur des arrangements classiques, avait choisi en grande majorité de respecter de manière scrupuleuse les instrumentaux d’origine. Choix un peu trop sage? Peut-être. En tout cas, on aurait aimé, à titre personnel, être plus surpris en termes d’orchestrations…
Dans son style caractéristique de musique instrumentale typique du rap samplant majoritairement de la funk et du rock puis en y mêlant des sonorités arabes et orientales, le groupe IAM (notamment leur Dj historique: Kheops) est resté fidèle à lui-même: un mix d’influences qui fonctionne parfaitement (à l’image de leur ville d’origine) et qui a permis au groupe de se classer tout en haut dans le classement des groupes de rap français les plus respectés et les plus adulés par le public et ce, depuis le début de leur carrière il y a de cela plus d’une trentaine d’années.
Quant à la scénographie du spectacle, celle-ci était d’une simplicité désarmante: les 4 rappeurs debout devant l’orchestre, micro en main, interagissant entre eux (incluant la cheffe d’orchestre) avec beaucoup de naturel et de décontraction. Nous pouvions sentir que les artistes prenaient beaucoup de plaisir sur scène. Deux exceptions à cette sobriété en termes de mise en scène: pendant L’Empire du côté obscur, les membres du groupe débarquent sur scène armés de sabres laser (les fanatiques de la Guerre des Étoiles apprécieront le clin d’oeil) puis lors du dernier morceau de la soirée, Demain c’est loin, un banc public est installé sur scène et les 4 rappeurs y sont assis puis Shurik’n et Akhenaton se lèvent durant leur partie pour accomplir la prouesse de chanter ce monument historique du rap français que représente cette chanson, depuis sa sortie en 1997: plus de 9 minutes de durée, sans aucun refrain et avec des paroles d’une profondeur sociopolitique inégalée dans le milieu.
Bref, un grand moment avec beaucoup d’émotion… à l’image de cette soirée à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du rap et de la musique classique à Montréal. Le public ne s’y est pas trompé et a offert à la fin de la chanson et donc, du concert, une (très) longue ovation debout aux marseillais et aux montréalais.e.s présent.e.s sur scène.