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Mardi 18 juin, à la Maison symphonique, l’Orchestre Classique de Montréal (OCM), très efficacement dirigé par le chef principal et directeur artistique Jacques Lacombe, recevait la soprano Aline Kutan, la mezzo-soprano Mireille Lebel, le ténor Éric Laporte, et le baryton-basse Philippe Sly, pour rendre un hommage posthume au chanteur d’opéra Joseph Rouleau (1929-2019), célèbre basse québécoise, étoile du monde lyrique qui, entre autres faits d’armes, a fièrement représenté le Québec sur la scène internationale durant de nombreuses années.
Comme le soulignait la revue L'Opéra du 17 septembre 2015, sous la plume de Frédéric Cardin, Joseph Rouleau «a participé à la création de l’Opéra de Montréal et de Québec, de même que de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Il a aussi participé à la mise sur pied du Concours musical international de Montréal, en plus d’avoir enseigné pendant de nombreuses années, tout cela en poursuivant l’une des plus brillantes carrières internationales du chant lyrique québécois et canadien.» Il a notamment chanté, et s’est grandement distingué, au Covent Garden (maintenant le Royal Opera House) de Londres dans quelque 40 productions sur une période de 20 ans d’une prolifique carrière qui s’est étalée sur 5 décennies.
L’hommage a duré quelque 120 minutes, incluant un entracte de 20 minutes et trois interventions, d’environ 5 minutes chacune, de Mme Sylvia L’Écuyer, animatrice de la soirée, dont le rôle consistait à nous entretenir des faits saillants de la carrière du regretté disparu.
Le programme proposait autant des pièces purement orchestrales que des arias allant du solo au quatuor. La 1re partie se divisait en deux blocs, un consacré à W.A. Mozart et l’autre à Giuseppe Verdi, tandis que la 2e partie se subdivisait en quatre blocs respectivement consacrés à Georges Bizet, Léo Delibes, Jacques Offenbach et Félix Leclerc.
Et pourquoi donc Félix Leclerc dans un programme rendant hommage à un chanteur d’opéra? Parce qu’en 1990, Joseph Rouleau, accompagné de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières (OSTR), a sorti un CD intitulé Joseph Rouleau chante Félix, sur étiquette Amplitude.
Après l’entraînante ouverture de l’opéra Le Nozze di Figaro, Philippe Sly et Mireille Lebel se sont illustrés dans deux extraits de Don Giovanni (Mozart). Le grand Philippe joue très bien en plus de posséder une ronde et puissante voix de baryton-basse. Quant à Mireille Lebel, elle étincelait dans sa longue robe verte à paillettes et elle nous en a mis plein les oreilles avec sa riche voix de mezzo-soprano parfaitement contrôlée.
Le ténor Éric Laporte, doté d’une voix volumineuse à souhait, a ambitieusement attaqué le bloc Verdi avec la redoutable aria Celeste Aïda. La finale, rendue en voix de tête, n’a pas été impeccable, mais tout de même fort respectable. Éric m’a immédiatement mis en appétit d’en entendre plus de sa part et j’ai éventuellement été largement servi.
Et puis c’est la soprano Aline Kutan qui est venue nous en mettre plein les oreilles avec «È strano... sempre libera» (La Traviata). Jusqu’alors je ne la connaissais que de nom et ne l’avais jamais entendu chanter en personne, malgré qu’elle cumule déjà 20 ans de carrière, et... elle m’a littéralement laissé bouche bée. Sa voix est puissante, cristalline, et articulée. Elle excelle dans la gymnastique vocale (vocalises et fioritures) et ses aigus sont franchement impressionnants. Ouf!
Après le «Prélude de l’Acte III» de La Traviata, nous avons retrouvé Aline Kutan et Éric Laporte dans «Parigi, o cara», du même opéra, avant que Mireille Lebel revienne nous éblouir avec «Oh, dischiuso è il firmamento» (Nabucco), et que Philippe Sly continue de nous impressionner de sa belle voix grave, et par son jeu, dans «Elle ne m’aime pas» (Don Carlos).
La 1re partie s’est conclue avec un des plus beaux quatuors du répertoire, le mémorable et fort bien rendu «Bella figlia dell’amore» (Rigoletto).
En début de 2e partie, de Carmen de Bizet on nous a offert deux pièces orchestrales, une dirigée par Jacques Lacombe, chef principal, et l’autre par l’assistante-cheffe, altiste et pédagogue Emmanuelle Lambert-Lemoine, entrecoupées d’un charmant duo, «Séguedille», brillamment interprété par Mireille Lebel et Éric Laporte.
Ensuite, Léo Delibes a été admirablement bien servi quand Aline Kutan a interprété «Où va la jeune indou» (Lakmé). Elle a encore une fois démontré la maîtrise totale de sa voix, de ses aigus et de ses vocalises, dans une époustouflante interprétation qui aurait tout aussi bien pu faire partie d’une classe de maître, et qui lui a d’ailleurs valu la toute première ovation debout de la soirée. Et elle a admirablement remis ça, en duo avec la très solide Mireille Lebel, dans «Viens, Malika... Sous le dôme épais». Ces dames se sont investies dans des prestations spectaculaires qui ont été vivement appréciées. Je les applaudis à tout rompre.
Malgré ce show-stopper d’Aline et Mireille, Éric Laporte a dû revenir en scène pour nous offrir l’incontestable tube opératique «Va pour Kleinzach» (Les Contes d’Hoffman de Jacques Offenbach) qu’il nous a efficacement livré avec théâtralité, panache, et maestria. Je lui lève mon chapeau!
La soirée s’est conclue avec les chansons Moi mes souliers et Hymne au printemps de Félix Leclerc, dans des arrangements de Gilles Bellemare, interprétées en quatuor par Aline, Mireille, Éric et Philippe. Pour en apprendre davantage sur chacun de ces émérites chanteurs, cliquez simplement le prénom de votre choix pour être aussitôt transporté à un site internet où l’information vous attend.
Une légitime et balistique ovation debout, accompagnée d’une vague déferlante d’applaudissements, a récompensé l’ensemble de cette méritante distribution.
Alors, que penser de cet hommage à Joseph Rouleau? Mission accomplie! Dans le foyer de la Maison symphonique, avant le concert et durant l’entracte, on retrouvait un grand montage photo de Joseph Rouleau ainsi qu’une bannière invitant les spectateurs à profiter, sur place, d’une expérience de réalité virtuelle, création de Hubblo.
À mon humble avis, une photo géante (ou affiche) de Joseph Rouleau, «hommagé» de la soirée, aurait pu être suspendue bien en vue derrière l’orchestre ou en périphérie de la scène.
Étant donné que Joseph Rouleau avait une voix de basse, et que son répertoire était aussi vaste qu’impressionnant, c’eut été pertinent, je crois, qu’une basse fasse partie de la distribution pour nous offrir quelques titres provenant du répertoire opératique de Joseph.
Ça aurait également été intéressant que des collègues chanteurs l’ayant côtoyé, à l’opéra ou au concert, viennent nous relater quelques anecdotes le concernant.
L’Orchestre Classique de Montréal a beaucoup à offrir et vous invite à fréquenter sa page Facebook et son site internet pour consulter son calendrier, en apprendre davantage à son sujet et même vous procurer des billets. Apprenez-en davantage sur l'incomparable artiste lyrique Joseph Rouleau en cliquant ici. Pour consulter le programme digital complet, rendez-vous sur ce lien.