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Dimanche le 31 juillet, à l’amphithéâtre Fernand-Lindsay de Joliette, le Festival de Lanaudière présentait Rossinimania, un feu roulant de musique et de chant classique sous la baguette de la cheffe française Ariane Matiakh. L’extravaganza mettait en vedette l’Orchestre Métropolitain, les très en voix ténors américains Michael Spyres et Lawrence Brownlee, ainsi que la soprano Meagan Sill.
C’est donc par un magnifique après-midi ensoleillé, devant un parterre certes pas comble, mais devant un public certainement comblé que les réputés ténors sont venus nous époustoufler par leur technique à toute épreuve et leur maîtrise du souffle à couper... le souffle. Qualités qui ont largement été mises à profit dans le riche répertoire opératique du génial compositeur Gioachino Rossini (1792-1868) où les longs phrasés musicaux, les fioritures et les notes suraigües abondent.
C’était un retour au Festival de Lanaudière pour Michael Spyres, venu s’y produire en 2019, et une première pour Lawrence Brownlee et Meagan Sill (venue en remplacement de la mezzo-soprano Rihab Chaieb initialement prévue à la distribution).
Le programme a offert à chacun des chanteurs ses moments de gloire personnelle où il a été seul en scène pour nous faire apprécier la qualité de sa voix et le réalisme de son jeu; et, bien sûr, les duos et trios leur ont permis de simultanément s’illustrer dans de magnifiques et amicaux affrontements vocaux où les deux ténors prenaient plaisir à se relancer. C’était à qui chanterait le plus haut et tiendrait la note le plus longtemps, sans toutefois abuser du procédé. Leur amitié et leur complicité sont manifestes. Ce n’était certes pas la première fois que ces deux gentlemen s’affrontaient cordialement sur scène, et les récidives sont plus que prévisibles. D’ailleurs, sur YouTube, vous trouverez aisément nombre de leurs prestations antérieures en duo.
Le concert a débuté en grande pompe avec la charmante et enlevante ouverture de l’opéra La gazza ladra (La pie voleuse), une pure délectation musicale, d’une durée de près de dix minutes, conduite de main de maître par maestro Matiakh.
Michael Spyres s’est ensuite emparé de la scène pour nous livrer un monumental et enjoué « Largo al factotum » extrait de Il barbiere di Siviglia. Et du même opéra, la très élégante soprano Meagan Sill nous a offert l’envoûtante et très célèbre aria « Una voce poco fa » qu’elle a rendue avec maestria.
Et puis nous avons eu le grand plaisir d’assister aux deux premiers duos-duels de la soirée alors que Michael et Lawrence se sont affrontés dans « Deh! Scusa i transoporti » de l’opéra Elisabetta, regina d’Inghilterra, et « Donala a questo core... Teco or sarà » de Ricciardo e Zoraide.
La première partie s’est conclue par un solo de Lawrence qui a expertement livré « Cessa di più resistere » de Il barbiere di Siviglia.
Après l’entracte l’orchestre nous a offert Bacchus et Ariane, Suite no 2, op. 43 d’Albert Roussel (1869-19378). Pourquoi avoir choisi cette suite - d’une durée d’environ dix-neuf minutes - de Roussel, dans le cadre d’un concert intitulé Rossinimania? Mystère! D’autant plus que l’œuvre de Rossini est des plus vastes et variées! Pourquoi pas, entre autres, la magnifique et inoubliable ouverture de Guillaume Tell ou celle du Barbier de Séville? La pièce de Roussel – qui a néanmoins été grandement appréciée et applaudie - sonne trop moderne à mes oreilles, est quelque peu étrange et mouvementée, parfois cacophonique, et détonne dans un contexte rossinien. Mais elle a tout de même plu, même hors contexte. Que la réaction populaire soit donc souveraine! Amen.
S’en est suivi un air de bravoure des plus difficiles, un solo qui cumule les notes aiguës et dont Michael Spyres s’est acquitté avec brio, soit « Mentre qual fiera ingorda » de Zelmira.
Et les trois chanteurs ont joint leurs efforts pour nous impressionner, encore une fois, avec « Nume! Se a’ mieie sospiri... Qual pena in me gia desta » de La donna del lago, avant que Meagan Sill, seule en scène, nous envoûte avec la longue et spectaculaire aria « Tanti affetti in tal momento », extrait du même opéra.
Lawrence Brownlee est revenu en solo nous en mettre plein les oreilles avec son interprétation de la fameuse aria « Asile héréditaire » de Guillaume Tell, qui se termine habituellement sur une impressionnante note haute longuement tenue, sur les mots « aux armes ». Bien que j’aie entendu des finales plus impressionnantes de cette aria – notamment par feu le vivement regretté ténor suédois Nicolai Gedda – je dois avouer que Lawrence s’en est fort bien tiré.
Le concert se terminait officieusement par le spectaculaire trio « Ah! Vieni, nel tuo sangue vendicherò le offese... » d’Otello (de Rossini, à ne pas confondre avec l’Otello de Verdi).
En réaction, l’ovation debout de la foule a été spontanée. Les bravos et les applaudissements ont longuement retenti, ce qui nous a valu un rappel lui aussi suivi d’une autre ovation debout des plus chaleureuses. Ce concert – durant lequel ces trois spécialistes de la haute voltige vocale nous en ont mis plein les oreilles – a remporté un vif et incontestable succès auprès d’un public appréciatif, ravi et conquis.
Le Festival de Lanaudière se poursuit jusqu’au sept août. Vous êtes invités à fréquenter son site internet pour consulter le calendrier des prochains concerts et vous procurer des billets. Comme tout un chacun de nos jours, tous ces artistes sont actifs sur Facebook. De plus, Ariane Matiakh, Michael Spyres, Lawrence Brownlee et Meagan Sill ont leur propre site internet auquel vous pouvez accéder en cliquant simplement sur leur prénom. Ils ont déjà tous un parcours des plus impressionnants.