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Vendredi 29 septembre, à la Salle Bourgie, un quintette de cuivres - réunissant cinq musiciens de l'Orchestre symphonique de Montréal (l’OSM) - présentait un éclatant programme composé de musique classique moderne qui nous en a mis plein les oreilles.
Préambule
J’ai assisté à ce concert deux fois plutôt qu’une, d’où mon choix de titre. Une première fois en plein air, le 9 septembre, au parc du Pied-du-Courant, dans une version écourtée perturbée par des rafales de vent – obligeant chaque musicien à solidement épingler sa partition au lutrin – et par les bruits de la circulation, des jappements de chien et des cris d’enfants qui s'amusaient, le tout sur persistantes effluves de chiens-chauds et de maïs en épi dont se régalaient certains spectateurs.
Et cette fois-ci, à la Salle Bourgie, en version longue, dans un environnement contrôlé beaucoup plus confortable, propice à la concentration et à la délectation musicale.
Composition du quintette
Paul Merkelo et Robert Weymouth à la trompette, Catherine Turner au cor, James Box au trombone, et Austin Howle au tuba.
Programme
Suite pour quintette de cuivres (1993) de Lauren Bernofsky (1967-) et Suite Brasileira (2004; extraits) de Fernando Morais (1966-), respectivement en quatre et trois mouvements; Street Song (1988) de Michael Tilson Thomas (1944-), West Side Story, suite pour cuivres (1957; arr. Jack Gale), et Libertango d’Astor Piazzolla (1921-1992), en rappel.
Pour en apprendre davantage sur les compositeurs, les œuvres et les interprètes, vous pouvez consulter le programme détaillé en version numérique en cliquant sur ce lien.
Déroulement
Le concert a duré précisément une heure et quart, incluant les généreuses explications fournies par l’un ou l’autre des deux trompettistes avant chacune des pièces, les pauses entre les pièces, et les rondes d’applaudissements. Le contenu musical seul s’est résumé à quelque soixante minutes.
Pas de favoritisme au chapitre des explications – concernant les œuvres au programme – qui ont été données, tour à tour, uniquement en français ou uniquement en anglais. Chez un spectateur friand de détails anecdotiques, le bilinguisme sera toujours un atout, surtout s’il n’est pas de rigueur chez les musiciens qui prennent la parole.
Appréciation
Avec les trois premières œuvres classiques « modernes » au programme, nous avons eu droit à un jouissif tsunami de notes claironnantes, de dolcissimo, pianissimo, fortissimo, glissando, et tutti quanti, qui nous a permis de découvrir ou de redécouvrir, avec grand plaisir, toute « la riche palette sonore des cuivres, chauds, brillants, profonds ou puissants. » J’adore les sonorités « cuivrées », et ce concert a certainement contribué à alimenter ma durable passion.
Dans la première œuvre au programme, la Suite pour quintette de cuivres de Lauren Bernofsky, le troisième mouvement, intitulé « Totentanz », a mis en vedette un instrument que l’on n'entend quasiment jamais en solo, le tuba, expertement joué par Austin Howle dans une pièce aussi inusitée qu’appréciée.
Seulement dans « Renata (Valsa Paulista) » de la Suite Brasileira de Fernando Morais, la deuxième œuvre au programme, avons-nous eu le plaisir de découvrir une exception, c’est-à-dire une mélodie susceptible d’engendrer un vers d’oreille. En effet, en dehors de l'exceptionnelle West Side Story, suite pour cuivres – qui n’est composée que de mélodies lyriques, enjôleuses et mémorables – tout le reste est certes éclatant, dynamique, inventif, entraînant, et plus encore, mais ne propose pas de mélodie « à emporter » avec soi, au sortir de la salle, sous forme de vers d’oreille. Pince-sans-rire je dirais que, bien qu’il ne s’agisse pas de musique accrocheuse à la Bernstein, elle tient néanmoins l’auditeur éveillé en évitant la répétition de la suite de notes fa-do-do. On passe franchement un très bon moment.
À mon humble avis, qui n’engage que moi et ne force donc l’adhésion de personne, bon nombre de compositeurs « classiques modernes » ont oublié, ou négligé volontairement, d’accoucher d’une mélodie inoubliable dans leurs œuvres. Composer un tube classique lyrique - aisément fredonnable par le commun des mortels - n’est ni une science exacte ni forcément le but de tout compositeur. Ce qui ne signifie pas nécessairement que l’absence de mélodie remarquable soit un empêchement d’apprécier ou de jouir d’une œuvre moderne. En fait, ce qu’on nous a proposé, lors de ce concert, était éminemment intéressant et agréable d’écoute, malgré sa patente modernité.
Le concert, qui se terminait officieusement par du Leonard Bernstein, c’est-à-dire de la musique d’un génial et racoleur compositeur moderne qui a produit des succès à profusion, s’est officiellement conclu par Libertango d’Astor Piazzolla, un incontestable vers d’oreille, une célèbre pièce que le quintette a magistralement rendue pour spectaculairement couronner une soirée de divertissantes et même planantes découvertes. Les cinq émérites virtuoses se sont amplement mérité une ovation debout bien sentie accompagnée de chaleureux applaudissements.
Au moment d’écrire ces lignes, j’ignore si le quintette projette ou pas de redonner ce concert – que je recommande vivement – à une date ultérieure. Vous êtes néanmoins invités à fréquenter les sites internet de l'OSM et de la Salle Bourgie, respectivement ici et là, pour consulter le calendrier des prochains concerts et vous procurer des billets. L’un et l’autre sont également actifs sur Facebook et leur offre est des plus généreuses en termes de variété et de qualité.