Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Un persistant préjugé voudrait que l'univers de la musique classique soit élitiste, voire carrément snob et soit surtout fréquenté par le gratin de la société. Ce ne serait donc pas pour tout le monde. Sur quoi cette conception, à mon sens parfaitement erronée, repose-t-elle? En fait, sur une certaine réalité toute relative, partielle et circonstancielle!
J’assiste depuis fort longtemps à des concerts classiques et je nie que ce soit un univers snobinard. Je m’y sens bienvenu et y suis à l’aise à seul titre de simple mélomane. Je ne suis ni musicien ni musicologue et une partition musicale est du chinois pour moi. Néanmoins, je crois savoir d'où provient le malaise concernant le classique.
Question d’attitude
J’ai maintes fois assisté à un concert classique au cours duquel le maestro, ou le soliste n’a pas adressé un seul mot à l’auditoire durant l’entièreté de sa présence sur scène : pas de salutation, de mot de bienvenue, de remerciement aux spectateurs pour s’être déplacés en si grand nombre, et souvent à prix fort. Pourquoi cette attitude distante, cet air d’apparence hautaine laissant supposer que s’adresser à la foule serait une dérogation au protocole, une inutile perte de temps?
Je ne me souviens pas avoir déjà vécu semblable situation lors d’un spectacle « populaire ». Les artistes « pop » sont habituellement très généreux de leurs épanchements verbaux de toutes sortes. Mais chez les classiques, ça ne semble pas aller nécessairement de soi : y aurait-il donc une règle non écrite(?), un certain décorum leur prescrivant la distanciation et proscrivant la fraternisation avec le public? À voir avec quelle application certains s’y conforment, on croirait que oui.
Pourtant, on retrouve de nombreuses exceptions dans l'univers classique : des musiciens et chefs d'orchestre affables, diserts, voire verbomoteurs, qui présentent volontiers chacune des œuvres au programme, et prennent le temps de saluer et remercier le public. Il est donc possible d'évoluer dans l'univers classique tout en adoptant une attitude décontractée, moins guindée.
Œuvres anonymes
J’ai souvent vu un musicien classique, ou un orchestre, s’exécuter sans préalablement mentionner le titre et le compositeur de l’œuvre qu’il s’apprêtait à jouer ou, encore, offrir un rappel sans d’abord l’identifier. Pourquoi cet anonymat?
Sous prétexte que les œuvres sont mentionnées dans le programme écrit et téléchargeable sur notre téléphone cellulaire? Or, l’usage des appareils électroniques est prohibé durant un spectacle. Ne sommes-nous pas toujours priés de fermer notre téléphone ou tablette durant un spectacle? Par ailleurs, ce ne sont pas tous les spectateurs, loin de là, qui possèdent un téléphone cellulaire (une tablette, ou même un ordinateur à la maison). Ils en auraient un qu’ils ne pourraient, de toute façon, pas l’utiliser durant le concert ! Et si nous disposons d’un programme sur papier, qu’on nous a remis à l’entrée de la salle, le faible éclairage nous empêche généralement de le consulter.
Alors, vraiment pas nécessaire d’annoncer les œuvres au fur et à mesure, avant de les interpréter ? Et les rappels qui, presque toujours, ne sont pas inscrits au programme ? Si nous ne disposons pas de l’information concernant une œuvre qui nous a néanmoins plu et que nous souhaitons réentendre, comment procéder alors pour la retrouver sur disque ou sur YouTube?
En définitive, qu’est-ce qu’un musicien professionnel peut faire de plus que jouer de son mieux? Que peut-on en attendre de plus? Qu’il rende tout simplement justice au compositeur, et informe du même coup l’auditeur, en mentionnant son nom et le titre de son œuvre. D’autant plus que les spectateurs n’ont pas tous une infaillible mémoire auditive éléphantesque leur permettant de spontanément reconnaître toutes les « tounes » dès qu’en résonnent les premiers accords.
Choix de répertoire
Les musiciens, chefs d’orchestre, orchestres et ensembles de toutes les déclinaisons s’attaquent occasionnellement à du répertoire moins populaire, plus sévère ou inusité, atonal, exigeant, virtuose, pour relever des défis, éprouver ou affiner leur technique, élargir leur répertoire, se distinguer, épater la galerie, etc.
C’est donc compréhensible qu’un musicien ou orchestre, jubile à l’idée de maîtriser une partition particulièrement ardue, rebutante même, pour la satisfaction que cela lui procure. Mais partition archi difficile à décoder, à apprendre et à jouer ne signifie pas pour autant œuvre agréable à entendre.
Dans le cadre académique universitaire d’un examen pratique, on conçoit aisément qu’une œuvre même soporifique, mais débordante de méritoires difficultés à surmonter, ait sa raison d’être. Mais dans une salle de concert, pour un public bigarré typiquement et majoritairement composé de simples mélomanes, plutôt que de musiciens chevronnés et de musicologues patentés, il en va autrement.
C’est formidable de présenter une œuvre difficile à jouer, un réel défi à surmonter, mais encore faut-il qu’elle soit intéressante à écouter pour le spectateur moyen qui ne tombe pas en pâmoison, contrairement aux experts, devant une partition exceptionnellement complexe, de musique atonale ésotérique, par exemple, dans laquelle la mélodie mémorable se fait éternellement attendre, et où le vers d’oreille brille désespérément par son absence. Le défi ne doit pas également être pour le public de ne pas s’endormir durant la prestation.
En définitive, c’est l’attitude distante de « certains » musiciens classiques, ainsi que leur mutisme, et leur choix de répertoire abscons, qui contribuent, entre autres, à entretenir le préjugé voulant que le classique soit élitiste et snobinard.
Donc, snobinard ou pas, le classique?
Tout dépend de ses interprètes! En règle générale, malgré certains persistants foyers de résistance, il l’est de moins en moins. La démocratisation va bon train et va sans cesse s’accélérant, notamment grâce aux nombreux concerts de type « crossover » qu’on nous présente de plus en plus souvent et qui font allégrement cohabiter différents genres musicaux comme le grand classique avec de la musique semi-classique, populaire, country, de film, de jeux vidéo, de comédie musicale, de jazz, etc. Et c’est bien tant mieux, car, comme l’affirme le violoniste virtuose et chef d’orchestre Alexandre Da Costa, à qui veut l’entendre : « il n’y a que deux sortes de musique, la bonne et la mauvaise! »