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Samedi 18 novembre à la Maison symphonique, l’Orchestre Métropolitain (OM) et son renommé chef Yannick Nézet-Séguin nous ont fait revivre, en musique, le siège de Leningrad durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), grâce à la Symphonie no 7 « Leningrad » de Dmitri Chostakovitch (1906-1975).
En première partie du concert c’est d’abord la violoniste virtuose invitée Maria Dueñas, âgée d’à peine vingt ans, originaire de Grenade en Andalousie et déjà fort estimée sur la scène internationale, qui est venue interpréter le Concerto pour violon et orchestre, op. 28 (1908) du compositeur norvégien Johan Halvorsen (1864-1935), œuvre que l’on croyait perdue à jamais avant que la partition soit retrouvée à l’Université de Toronto en 2015.
Entre autres distinctions, en mai 2021 à Richmond en Virginie, la jeune prodige a remporté la première place du prestigieux Concours international de jeunes violonistes Yehudi Menuhin, ce qui lui a valu un prix de 20 000$ ainsi que le prêt d’un violon Stradivarius durant deux ans.
Du concerto d’Halvorsen, d’une durée d’environ 22 minutes – dont Yannick Nézet-Séguin a déclaré qu’il est d’une « durée idéale » et qu’il est « à la limite du jouable, plein de doubles cordes et de rubatos » - elle s’est spectaculairement jouée des difficultés en livrant une enlevante et très convaincante prestation.
L’œuvre, initialement composée pour la violoniste albertaine Kathleen Parlow (1890-1963) qui l’a créée aux Pays-Bas en 1909, comporte de belles envolées orchestrales et la partie violon solo consiste en un époustouflant étalage de virtuosité qui laisse l’auditeur pantois d’admiration. Sa mémorable prestation lui a valu une retentissante ovation debout.
En rappel, du même compositeur, elle nous a offert La jeune fille chante, une lente et lyrique berceuse, m’a-t-il semblé, d’une durée d’environ trois minutes, soit approximativement la durée de la deuxième ovation debout qu’elle a très méritoirement reçue.
Soit dit en passant, sa prestation a été filmée pour la chaîne Stage+ de Deutsche Grammophon, et pour le documentaire Opus 28, de la Canadienne Sofia Bohdanowicz, qui traitera de la redécouverte de l’œuvre.
Avant d'attaquer la deuxième et dernière œuvre au programme, le maestro a rappelé aux gens de bien vouloir tousser discrètement en étouffant le son au moyen de leur avant-bras. Ils ont bien saisi le message, car ils ont été très silencieux...durant les mouvements; mais vous auriez dû entendre les salves de toux durant les pauses entre les mouvements.
En deuxième partie ce fut l’apothéose et le triomphe pour l’OM et son inspiré maestro qui ont livré une très percutante et parfois fracassante Symphonie « Leningrad ».
Composé en 1942, pour dénoncer en filigrane le totalitarisme autant nazi que stalinien, alors que la Russie était en pleine guerre contre l’Allemagne, ce chef-d’œuvre est tout à la fois une condamnation, un cri du cœur, une révolte, une supplication, un cri de ralliement, et une lueur d’espoir. Puisque Chostakovitch ne se targuait pas de composer de la musique descriptive, mais plutôt évocatrice, il revient donc à chacun d’interpréter à sa façon ce qu'elle évoque pour lui ou elle.
D’abord jouée une première fois à Kouïbychev en mars 1942, elle a ensuite été reprise dans un Leningrad assiégé en août de la même année.
Aux dires même de Yannick Nézet-Séguin, « par moments il ne se passe musicalement rien, tout semble normal » et soudainement la situation tourne lentement au drame, comme un conflit initialement bénin qui s’envenime et dégénère. Alors là, c’est le crescendo, la pétarade, la canonnade (d'où mon titre). L’orchestre joue à plein régime, s’éclate à grand renfort de décibels, en total contraste avec les moments paisibles, quasi bucoliques et pastoraux qui règnent entre les épisodes fort mouvementés.
Ce n’est pas une œuvre qui donne dans le lyrisme enjôleur, quasi sirupeux, comme le fameux et très planant « Intermezzo » de l’opéra Cavalleria rusticana, par exemple. C’est plutôt une musique tourmentée de contrastes, de sautes d’humeur, d’embrasements, d’accalmies, de colère et puis d’espoir.
Nous vivons à une époque troublée où la guerre sévit encore en certaines contrées, notamment entre la Russie et l’Ukraine. Alors qu’on dirait bien que l’humanité n’a rien appris des hécatombes d’antan, cette symphonie retrouve son statut de symbole d’espoir et de solidarité entre les peuples.
Ah! Si la lumière pouvait autant jaillir de cette symphonie - pour éclairer le chemin que l’humanité devrait emprunter - que les décibels en jaillissent, on entrerait de plain-pied dans une ère nouvelle de fraternité universelle. De grâce, laissez-moi au moins rêver que la musique puisse avoir un tel pouvoir!
L’OM a passionnément interprété cette symphonie avec fougue et grande efficacité. Chaque musicien a donné le meilleur de lui-même et la réaction balistique finale de la salle a été une ovation debout, chaleureuse et tonitruante.
L’OM vous invite à fréquenter sa page Facebook et vous convie sur son site internet pour en apprendre davantage à son sujet, consulter son étoffé calendrier, et vous procurer des billets pour une future prestation.