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Vendredi le 20 janvier, à la Maison Symphonique, l’Orchestre Philharmonique & Chœur des Mélomanes (OPCM) - sous la baguette du maestro Francis Choinière - et les Petits Chanteurs du Mont-Royal, présentaient La Bohème - célèbre opéra de Giacomo Puccini (1858-1924) - en version concert, c'est-à-dire sans décor, accessoire et costume.
Nous avons, encore une fois, été émus par l’amour tragique du poète Rodolfo et de Mimi, de même que par les amours épisodiques du peintre Marcello et de Musetta, son ex amoureuse, au sein d’un groupe d’artistes vivant précairement la vie de bohème.
Je rappelle que la création de ce chef-d’œuvre en quatre actes a eu lieu à Turin le 1er février 1896. Le livret est de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après le roman Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger.
La présente distribution réunissait le ténor Andrew Haji (Rodolfo), la soprano colorature Myriam Leblanc (Mimi), le baryton Christian Wagner (Marcello), la soprano Sydney Baedke (Musetta), le baryton Justin Welsh (Schaunard), le baryton-basse Alex Halliday (Colline), le baryton-basse Tom Goerz (Benoit / Alcindoro), et le ténor Sam Champagne (Parpignol / Sergent des douanes), directeur artistique de l’OPCM et membre du groupe pop opératique Lyrico.
Comme il s’agissait d’une version « concert », on aurait pu s’attendre à ce que les chanteurs s’exécutent statiquement, sur le devant de la scène, constamment face au parterre, partitions en mains, sans aucune mise en scène, mais il en a heureusement été autrement.
L’action s’est entièrement déroulée sur une scène légèrement surélevée située au fond de la scène principale qui, elle, était occupée par l’orchestre. Tandis que les chœurs prenaient place dans les gradins situés à l’arrière, « au-dessus » de la scène, les chanteurs, quant à eux, évoluaient « derrière » l’orchestre. Je ne crois pas que ce choix de mise en scène ait été des plus heureux en ce qu’il a augmenté la distance séparant les protagonistes du public. Je suis d'avis que c’est là un arrangement scénique qui ne facilite pas l’appréciation, par les spectateurs, du jeu et des expressions faciales des chanteurs, et qui contribue moins bien à l’audibilité des voix, puisque tous les chanteurs ne projettent pas leur voix avec le même volume et la même efficacité. Par ailleurs, le programme ne mentionne pas qui s’est chargé de la mise en scène.
Version concert oblige, la scène où ont évolué les chanteurs n’a été meublée que de tables et de chaises. Les costumes, décors et accessoires ont brillé par leur absence, exceptions faites de l’écharpe de Schaunard, ainsi que du petit chapeau / foulard rose et du manchon de Mimi. Le minimalisme matériel a donc été de mise, et la mise en scène a entièrement reposé sur le jeu des membres de la distribution. En effet, déplacements, gestuelles et mimiques ont été au rendez-vous et, à mon avis, le tout a été suffisamment évocateur pour que notre imagination n’ait pas trop à faire pour combler les vides.
Étant donné que l’opéra est une forme de spectacle dont les coûts de production versent aisément dans le prohibitif, peut-être la version concert, dépouillée du faste traditionnel, est-elle la voie d’avenir pour assurer la pérennité de cet art lyrique par excellence.
Le 1er acte se déroule la veille de Noël dans une mansarde parisienne et nous a donné, tôt dans le déroulement de l’action, l’occasion d’entendre trois chefs-d’œuvre de l’art lyrique, soit « Che gelida manina », interprété par le ténor Andrew Haji (Rodolfo), « Si, mi chiamano Mimi » par la soprano Myriam Leblanc (Mimi), et « O soave fanciulla » par le duo Rodolfo-Mimi.
Même si sa voix n’est pas énorme, Andew s’est allégrement acquitté de la redoutable et grandement attendue aria « Che gelida manina », qui a probablement été interprétée, voire enregistrée, par tous les ténors dignes de ce nom. Et dans « O soave fanciulla », lors de la note finale, sa voix n’a pas été éclipsée par celle de Myriam. La voix des ténors qui manquent de puissance est souvent « enterrée » par celle de la soprano qui l’accompagne : ça n’a pas été le cas ici grâce à la voix suffisamment volumineuse d’Andrew.
De toute la distribution, la voix la plus impressionnante, à mon humble avis, a été celle de Myriam Leblanc dont le volume est remarquable lorsqu’elle ouvre la machine, pousse et soutient énergiquement la note. Sa voix porte et, de la corbeille où je me trouvais, elle a été parfaitement audible, et je présume qu’il en a été de même aux étages supérieurs (mezzanine et balcon). Elle n’éprouve visiblement aucun problème, à passer par-dessus l’orchestre lorsque l’occasion s’y prête, et elle peut tout aussi facilement naviguer en douceur et en nuances au gré des caprices de la partition et de la finesse de son jeu. Superbe Myriam Leblanc!
À mon oreille, la voix d’Andrew a eu un tantinet plus de peine à couvrir l’orchestre à certains moments, bien que j’aie été plaisamment surpris par sa qualité, son timbre et sa tessiture. J’ai hâte de le réentendre dans d’autres productions.
Le 2e acte se déroule au café Momus et sur une place publique, et marque l’entrée en scène des chœurs. C’est surtout le moment de gloire de la soprano qui tient le rôle de Musetta et livre la lyrique et envoûtante aria « Quando men’ vo ». Ici, l'excellente Sydney Baedke s’en est tirée avec grâce et élégance, d'une voix agile et séduisante qu’elle a su projeter avec notoire assurance, force et efficience.
Le 3e acte se déroule dans une auberge aux portes de la ville et se démarque par le duo Marcello-Mimi (Christian Wagner et Myriam Leblanc), « Mimi?!... Speravo di trovarti qui », et par le mémorable quatuor final, « Dunque è proprio finita », réunissant Rodolfo, Mimi, Marcello et Musetta. Chez Christian, dont j'ai apprécié l'ensemble de la performance et la théâtralité, j'aurais souhaité un peu plus de coffre et de projection vocale.
Au 4e et dernier acte, de retour à « l’hôtel des courants d’air », les joyeux troubadours sont bientôt confrontés à la maladie terminale et à la mort de Mimi. À cette occasion, le personnage de Schaunard y va d’une déclaration plutôt drôle en déclarant : « Fra mezz’ora è morta! », ce qui se traduit par « Dans une demi-heure elle sera morte! » Cette grande précision concernant l’heure de la mort appréhendée, en l’absence de tout médecin dans la pièce, m’a toujours fait sourire. D’autant plus que jamais moribonde n’aura eu voix plus énergique que l’agonisante Mimi de La Bohème. Eh oui! Un libretto d’opéra vient parfois avec son lot d’éléments humoristiques involontaires.
Bien que brève, 80 secondes à peine, la musique qui marque la mort de Mimi, et la fin de l’opéra, est des plus émouvantes.
C’est une solide distribution qui a été réunie pour nous offrir deux heures de délectation musicale durant lesquelles tous les chanteurs se sont surpassés en interprétant leurs rôles respectifs avec conviction – malgré l’absence de tout décor, costume et accessoire (ou presque) - accompagnés et portés par un orchestre, des chœurs et un maestro pleinement à la hauteur du défi à relever. Ils ont livré la marchandise avec brio.
Je lève volontiers mon chapeau à tous ces artistes qui ont très légitimement mérité la longue ovation debout ainsi que les bravos et les applaudissements que leur ont valu leurs prestations. Vivement que l’OPCM récidive avec une prochaine production opératique.
En plus de suivre l’OPCM sur sa page Facebook, vous pouvez en apprendre davantage sur ses origines, sa composition et son calendrier en accédant à son site internet. Tous les chanteurs sont actifs sur Facebook et certains ont même leur site internet - notamment les deux sopranos Myriam Leblanc et Sydney Baedke - que vous êtes invités à fréquenter.