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C’est samedi soir, 4 juin, dans le cadre de la 12e édition du Festival Classica, que le baryton québécois - de renommée internationale - Gino Quilico a accueilli les amateurs de bel canto, à l’église catholique de Saint-Lambert, pour leur offrir un récital en hommage à la femme.
Accompagné de Dominic Boulianne - son excellent pianiste, arrangeur, et complice des quatorze dernières années -, de la violoncelliste Loredana Zanka, et de la violoniste Jeanne Côté, il Signore Quilico nous a offert un charmant bouquet de chansons dont certaines, jusqu’à tout récemment, ne faisaient pas partie de son répertoire.
Après le concert, il m’a confié avoir été un tantinet nerveux à l’idée de s’aventurer ainsi dans du nouveau répertoire, mais le polyvalent chanteur et artiste chevronné s’en est bien sûr tiré haut la main, avec tout le professionnalisme et le brio auxquels il nous a habitués. Jamais sa nervosité n’a transparu; il nous a même semblé plutôt détendu, loquace, et heureux de retrouver à nouveau un public en salle.
Installé en excellente place à l’avant, j’ai pu expérimenter le romantisme, en musique et en chansons, de très près. Toutes les œuvres au programme avaient la femme, et l’amour, pour fil conducteur et méritent d’être mentionnées, ce que je m’apprête à faire. D’autant plus que Gino a bien pris soin de nous en donner systématiquement les titres, et de nous mettre en contexte pour chacune d’elle. Voilà donc un chanteur perfectionniste qui a le souci du détail, que nul ne saurait lui reprocher.
Il a amorcé son récital avec « Bella siccome un angelo », un extrait de l’opéra Don Pasquale (de Gaetano Donizetti), qu’il a dédié à feue sa maman, Liza Pizzolongo (pianiste, concertiste, accompagnatrice accomplie), qu’il vénère, avec raison, pour l’énorme influence qu’elle eue dans sa carrière et dans celle de son célébrissime père, feu l’illustre et regretté baryton Louis « Mr. Rigoletto » Quilico.
Il a enchaîné avec trois canzone aussi célèbres les unes que les autres, soit Mamma, Musica proibita et incroyablement lyrique Un amore cosi grande (d’Antonella Maggio et Guido Maria Ferilli), que je ne me lasse jamais d’entendre, et un clin d’œil à la môme Piaf avec les immortels tubes La vie en rose et L’hymne à l’amour, avant de nous faire planer avec l’immortel Adagio d’Albinoni.
La lingua italiana est revenue en force avec un autre de mes coups de cœur Malafemmena, et la chanson napolitaine que je déteste le plus, c’est-à-dire La Danza, une racoleuse tarentelle qui plaît néanmoins beaucoup au public en général, et que les chanteurs lyriques aiment bien conserver dans leur répertoire.
Ensuite, les musiciens nous ont gratifiés d’un interlude musical fort apprécié, soit le thème de Roméo et Juliette de Nino Rota, avant que Gino nous revienne avec « Mi mancherai » (provenant du film Il Postino), « Some enchanted evening » (de South Pacific), et « Be my love » (de The Toast of New Orleans) jadis rendu immensément populaire par le ténor Mario Lanza.
Et puis c’est une élève de Gino (qui enseigne également l’art du chant), la jeune Sarah Lakehal - bravement venue s’exécuter devant public pour la toute première fois - qui s’est jointe à Gino pour former duo et interpréter Je serai là pour toi, un titre qui a déjà valu un disque d’or à Gino. Sarah a magnifiquement chanté et a été chaudement applaudie.
Gino a enchaîné avec deux mémorables œuvres de feu Claude Léveillée avec lesquelles il nous a bercés : Adagio pour une femme et La légende du cheval blanc.
C’est avec Arrivederci Roma que le concert s'est conclu... officieusement, et officiellement, en rappel, avec un court pot-pourri de O sole mio et Con te partiro.
Durant toute la durée du concert, de splendides projections architecturales ont orné l’immense arche ovale qui domine le choeur ainsi que le mur arrière de celui-ci. On y a régulièrement aperçu des images de statues et de monuments rappelant, entre autres, ceux de la ville de Rome, en plus d’éléments plus abstraits mais tout aussi visuellement apaisants, du moins à mes yeux. On doit le concept lumière à Dominique Arcand, directeur de production.
Pour ce qui est de la qualité sonore, il faut avouer que cette église est loin d’avoir une acoustique idéale. La réverbération se fait implacablement sentir. C’est très certainement un réel défi pour le technicien du son d’en tirer le meilleur parti possible. Je lui lève donc mon chapeau pour avoir fait au mieux dans un tel environnement quelque peu défavorable.
En dépit de la faiblesse inhérente de l’acoustique du bâtiment, l’accompagnement musical est ressorti surprenamment bien, du moins d’où j’étais assis. Les musiciens ont été très solides. Ils ont assumé leur rôle avec grande efficacité et même brio. Les trois musiciens ont tout autant fait vibrer leurs instruments que leur public qui, en retour, les a généreusement applaudis et leur a offert une ovation debout.
Quant au versatile Gino, il a été égal à lui-même, c’est-à-dire en voix, tantôt en subtilité, tantôt en force, toujours en contrôle, et en pleine forme. Il nous en a mis plein le cœur et les oreilles et a amplement mérité l’ovation debout finale qui s’en est suivie. En conclusion, ce récital a été un franc succès et on en aurait pris encore bien davantage.
Je m’en voudrais un peu de conclure cette critique sans faire mention d’un mystère persistant, du moins à mes yeux, entourant Gino Quilico. En effet, comment se fait-il qu’un baryton de cette envergure, ayant chanté sur les plus grandes scènes d’opéra du monde, résident de Montréal, toujours en pleine possession de ses impressionnants moyens, ne soit pas plus présent à l’Opéra de Montréal? Au cours des vingt-deux dernières années il n’y a tenu que trois rôles (respectivement en 2000, 2016 et 2017). L’amateur d’opéra et de belles grandes voix, que je suis, est tout simplement perplexe devant une telle regrettable absence que tout opéraphile ne peut que déplorer.
Gino Quilico est actif sur Facebook et il vous convie à fréquenter régulièrement son site internet pour en apprendre davantage sur ses réalisations, consulter le calendrier de ses nombreux spectacles à venir, et vous gâter en vous procurant des billets.