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Justine A. Chambers est de retour à l’Agora de la danse avec The Brutal Joy, une nouvelle création qui sera présentée du 26 au 29 mars 2025. Dans cette pièce mêlant son et lumière, la chorégraphe s’inspire de la danse en ligne des communautés noires, en y intégrant de l’improvisation, la mode et des souvenirs.
« Je pense que mon travail tend à se situer à mi-chemin entre l’art visuel et la danse », admet d’emblée l’artiste en danse et professeure adjointe à l'École d’art contemporain de l’Université Simon Fraser Justine A. Chambers.
Dans The Brutal Joy, le public découvre un décor modelé comme un espace social qui s'inspire d'un souvenir d'un club de jazz que l’artiste a visité lorsqu’elle avait 8 ans avec sa grand-mère.
Pour écrire The Brutal Joy, Justine A. Chambers s’est inspirée de diverses sources, telles que la danse en ligne, de l’influence tacite de sa mère, de sa grand-mère ainsi que de sa famille maternelle, sans oublier la mode. « Je pense que notre façon de nous habiller est une invocation de l'imaginaire, surtout en tant que Noirs », déclare-t-elle.
« [Dans la pièce] Je glisse entre des sortes de souvenirs mentaux, des souvenirs cérébraux concernant la famille, la vie et les difficultés, puis je place mon corps quelque part et un souvenir apparaît dans mon corps. »
Au cours de sa carrière, Justine A. Chambers a travaillé sur des projets liés à la danse en ligne, notamment sur l'Electric Slide, une danse à quatre lignes.
« [The Brutal Joy] sera en quelque sorte le dernier projet où je travaille sur ça et j'ai l'impression que tous les projets menaient à ce projet », continue-t-elle, avançant que, si sa formation était en ballet, le premier morceau chorégraphique qu’elle a dû apprendre plus petite était l’Electric Slide.
« J'ai commencé à réfléchir à ça comme une chorégraphie formatrice, puis à la fonction d'une danse en ligne. Et pour moi, elle permet deux choses : être en communauté et maintenir une structure ensemble, mais aussi s'exprimer à l'intérieur de cette structure. »
Si Justine A. Chambers est seule à danser sur scène et que l’attention est dirigée sur elle, elle ne considère toutefois pas la pièce comme un solo, mais comme un projet à quatre mains avec Mauricio Pauly au son, James Proudfoot aux éclairages et enfin Vanessa Kwan pour la dramaturgie.
« L’ensemble du travail repose sur une structure improvisée, simplement parce que, dans la danse et la musique vernaculaires noires, l’improvisation est une composition. Donc, d’une certaine manière, nous coécrivons et cocomposons dans l’instant. »
Justine A. Chambers décrit The Brutal Joy comme un exercice physique, voire performatif, qui consiste à retenir les itérations passées, présentes et futures d’elle-même. « C'est comme une façon de rassembler la danse, le son et la lumière en un seul geste chorégraphique. »
Parlant d’improvisation, Justine A. Chambers évoque un costume en coton ciré portée sur scène.
« Le costume a comme une sorte de structure qui fait que, quand je l'enfile, il fait froid et il est vraiment dur, mais quand je danse, il devient de plus en plus doux. Comme il est ciré, au fil du temps, il commence à créer tous les plis qui restent coincés dans le costume, débute-t-elle. Je pense au costume comme un processus d'archivage comme à la fin de notre tournée de deux ans, où chaque danse sera comme intégrée dans le costume ».
En revenant sur la pièce et son caractère multidisciplinaire, elle ajoute que, selon elle, « il s'agit de penser que la danse et la mode sont en quelque sorte des danses de ligne et des modes noires, mais plus particulièrement le dandysme noir, en pensant au dandy, au costume trois pièces et à la tournure africaniste de celui-ci. »
L’artiste met de l’avant la danse en ligne des communautés noires et l’expression vestimentaire, tout en cherchant à rétablir le cercle à partir de la ligne.
Lors de l’entrevue, elle raconte le fait que les danses en ligne viennent des européens, et que les danses en cercle, d’Afrique.
« Lorsque les esclaves sont arrivés, bien qu'ils venaient tous d'endroits différents, de cultures différentes, de nations différentes, ils ont été rassemblés comme un seul type de peuple […], mais la seule chose qu'ils avaient en commun, c'était ces rituels, ces danses en cercle. »
« Au fil du temps, ces danses ont effrayé les propriétaires de plantations, qui voulaient que les gens soient battus pour les avoir pratiquées, et tout le reste. Ils ont donc commencé à apprendre les danses en ligne et toutes ces sortes de danses en ligne européennes, pour cacher le cercle à l'intérieur de la ligne », explique celle qui essaye de comprendre comment faire en sorte que cette danse soit à nouveau un cercle.
Chambers espère que le public restera attaché au moment présent et ajoute que c’est un privilège pour elle de pouvoir partager son travail et de partir en tournée.
« L'Agora de la danse me fait me sentir comme chez moi. Ils m'ont aimée et soutenue en tant qu'artiste, et pas seulement pour mon travail. Je pense que j'ai commencé à travailler avec eux il y a huit ou neuf ans, et ils sont toujours là à me demander ce qu’on va faire ensuite. Il y a quelque chose à propos de cette maison de la danse en particulier et la façon dont ils m'ont vraiment accueilli, moi et ma famille. »
Plus d'informations The Brutal Joy sur ce lien.