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Le 24 octobre est paru aux Éditions Hurtubise Déchiffrer la tempête d’Ariane Millette, un roman jeunesse touchant qui plonge dans l’univers des troubles auditifs et des défis qu’ils suscitent. L’auteure malentendante de naissance a cherché en grandissant des modèles positifs de personnes vivant avec une surdité, en vain. atuvu.ca s’est entretenu avec l’écrivaine qui a décidé de changer les choses.
Déchiffrer la tempête, c’est l’histoire du jeune Noah Poirier, qui, après avoir assisté à un concert, subit un choc auditif. Du haut de ses 15 ans, il devra porter des appareils auditifs et, pour lui, c’est un drame. Mais comment parviendra-t-il à accepter sa nouvelle réalité ?
« Il s’agit majoritairement de fiction. Je me suis certes inspirée des symptômes de ma surdité, soit de la façon dont j’entends mal, pour donner vie aux difficultés de Noah. Par contre, Noah et moi sommes différents ; c’est d’ailleurs pour creuser nos différences que j’ai fait du narrateur un gars, alors que je suis une fille », explique l’écrivaine Ariane Millette, qui est aussi une étudiante universitaire en édition et une passionnée de français.
« À ma connaissance, il n’existait pas de livre fictif réaliste sur la surdité [non autobiographique] et je voulais être la première personne à le faire. Puis, j’ai mis sur pause mes autres projets d’écriture parce que j’avais peur que quelqu’un d’autre le fasse à ma place », avance-t-elle.
En publiant Déchiffrer la tempête, elle souhaite d’un côté « que le livre soit un moyen de communication — un pont — entre ceux qui entendent mal et ceux qui entendent bien. » Et d’un autre, « que ceux qui ont une surdité se sentent compris et qu’ils aient un outil pour aider les autres à les comprendre. »
Dans son roman de 190 pages, l'auteure aborde d’ailleurs une multitude de thématiques, comme la famille, l’amitié, ou l’amour, mais parle aussi de sujets un peu plus profonds, comme le deuil, l’intimidation, sans oublier l’estime de soi ou encore l’espoir.
Pour le titre, l'auteure raconte s'être longtemps démenée. « Avant Déchiffrer la tempête, c’était (Mal)entendant. Je n’aimais pas cet ancien titre à 100 % ; je voulais quelque chose de plus poétique. J’ai songé au mot "déchiffrer", parce que c’est ce que font les personnes avec une surdité, mais je ne savais pas comment l’accompagner. »
Ariane Millette s'est donc « mise en quête de synonymes liés à la surdité » avec lesquels elle pouvait jouer, notamment avec « bruit » sur Antidote.
C’est à ce moment qu'elle est tombée sur « tempête », qu'Antidote 11 (version bilingue v2.0.2) définit notamment comme une « Suite brusque de paroles, d’exclamations produisant un bruit violent et confus. »
Ariane Millette souligne également l’importance de sensibiliser le lectorat aux défis et à la réalité de la surdité, puisque cela permet, selon elle, de « travailler sa compassion, [de] garder en tête que pas tout le monde a le même rythme que soi. »
« Les gens avec une surdité ont besoin, entre autres, de patience et de moyens de communication adaptés. Par exemple, dans les services de santé ou le service client, les gens sont pressés. Ils doivent aller vite et c’est difficile parce que les personnes avec un handicap auditif se heurtent souvent à leur impatience », développe-t-elle.
Déchiffrer la tempête porte aussi l’idée que l'orage laisse toujours place à la lumière, pour reprendre les mots de l’écrivaine. « C’est correct d’être différent. [...] C’est correct d’être en retard sur les autres ; tout le monde a ses forces comme ses faiblesses. »
Pour sensibiliser ou aider à mieux comprendre le monde de la surdité, les lecteurs et lectrices pourront enrichir leur lecture grâce au lexique inclus à la fin du livre, une idée de l’éditrice d’Ariane Millette.
« Elle a sélectionné les mots qui seraient judicieux d’expliquer en annexe. J’avais aussi quelques mots définis en note de bas de page qui ont été déplacés à la fin du roman. Au terme du manuscrit original, il y avait également les entrées lexicales de "malentendant", de "sourd" et de "malentendance". »
Elle précise également qu’elle ne trouvait pas claires les définitions du Grand dictionnaire terminologique de l’OQLF de « personne malentendante » et de « personne sourde » pour le public général.
« Aussi je n’étais pas tout à fait d’accord avec ce qui était proposé. Je voulais donc préciser ma pensée en faisant mes propres recherches terminologiques et en rendant les définitions accessibles. »
Même si le site Web des Libraires indique que le roman s'adresse aux 14 ans et plus, Ariane Millette avance qu’il peut convenir aux 12 ans et plus puisque des scènes ont été retirées pour répondre aux attentes de la catégorie d'âge.
« De façon générale, Déchiffrer la tempête s’adresse à tous ceux qui ont des prothèses auditives, peu importe leur âge. J’aimerais surtout que les personnes âgées lisent mon livre, car en plus des ados, ce sont elles qui semblent avoir le plus de difficulté à accepter le port d’appareils auditifs », souligne-t-elle.
Déchiffrer la tempête est désormais disponible aux Éditions Hurtubise. Pour aller plus loin en ce qui concerne la surdité profonde, l’auteure conseille les autobiographies Le cri de la mouette d’Emmanuelle Laborit ainsi qu’Abandonner ? Jamais ! par Virginie Delalande.