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Le 2 octobre dernier, le Front commun pour les arts lançait une campagne de communication et alertait sur la situation économique actuelle qui menace la pérennité du domaine culturel québécois. Au sein de ce collectif de 17 organismes se trouve l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), dont le président, Pierre-Yves Villeneuve, a récemment partagé plus en profondeur les préoccupations du Front commun pour les arts.
Pour contextualiser, ce lancement d’une campagne de communication résulte d’un constat en mars dernier d’un manque d’argent dans le milieu, comme l’a expliqué l’auteur et président de l’UNEQ Pierre-Yves Villeneuve. « On le savait déjà en culture, on est toujours un peu serré, mais les budgets ne suivaient pas », ajoute-t-il.
Pierre-Yves Villeneuve le reconnaît, il y a eu des investissements en culture, notamment pendant la pandémie où le gouvernement a été actif en développant des fonds particuliers, ce qui a permis de donner « une bouffée d’air frais » dans le milieu. Bien que certains aient pu « passer au travers » de la crise, d’autres secteurs du domaine culturel ont été plus durement touchés.
« Quand on a reçu les réponses des sommes qui ont été accordées, on se rend compte qu'il y a un recul et qu'il y a plusieurs secteurs qui sont en difficulté et il y a certains de nos membres qui sont en danger de fermer. »
« Du côté littéraire, c'est un peu bizarre parce que nous, pendant la pandémie, on a été un peu une bouée de sauvetage pour la population parce que c'est une activité dite solitaire. Les gens sont allés chez les libraires, donc les ventes ont été en augmentation, ce qui a fait que le milieu du livre était déjà très dynamique », ajoute-t-il.
En revanche, au même moment, les arts vivants, le milieu du théâtre comme celui de la musique étaient dans l’impossibilité de performer pendant la pandémie. « Donc là, ça a été vraiment désastreux. Chaque secteur du milieu culturel a vécu ces moments-là de façon différente », conclut-il.
Cependant, le président de l’UNEQ rappelle que le besoin de soutien reste commun à tous les domaines, « la situation économique, elle est la même pour tout le monde. »
« Il y a des gens qui ont fait beaucoup de choses avec très peu de moyens en culture, mais c'est épuisant. Et à force de tenir le monde, de tenir nos projets à bout de bras, il y a de l'épuisement professionnel et les gens décident carrément parfois de dire “ça ne vaut plus la peine de courir après des budgets, de faire des activités qui font que je reste dans la pauvreté, je vais me trouver une job qui va assurer possiblement ma retraite.”», déplore Pierre-Yves Villeneuve.
Pour lui, cette situation est une double perte, d’abord pour le milieu culturel, puis pour la société.
« Il y a de grands bénéfices à la culture. Si on prend la littérature, toutes les rencontres que les auteurs organisent quand on va dans les écoles, on participe à développer la littératie chez les jeunes, c'est un processus qui est très long. »
La Fondation pour l’alphabétisation avait en 2022 actualisé les chiffres de sa projection des résultats québécois en littératie qui avait été réalisée en 2020. La proportion de Québécois n’atteignant pas le niveau 3 en littératie ( soit la capacité de comprendre des textes plus complexes et longs, qui contiennent des informations multiples) serait passée de 53,2 % en 2012 à 46,4 % en 2022, une réduction qui reste toutefois encore proche des 50%.
Pierre-Yves Villeneuve explique que la littératie est un soutien à l'éducation qui permet chez les adultes ou même chez les jeunes de développer l'empathie, mais aussi d’avoir une meilleure santé mentale, par exemple.
« Investir dans la culture, il y a un coût, c'est clair [...], mais c'est encore plus coûteux pour la société de ne pas investir en culture.»
Pour Villeneuve, si rien n'est fait, d’autres conséquences pourraient suivre : « on a la vague européenne qui pousse d'un côté, on a les Américains de l'autre côté. On a nos jeunes qui se tournent vers l'anglais. On le voit depuis toujours, ce n'est pas nouveau.»
En ce sens, il affirme aussi que la défense de la langue française va passer par la culture, la découverte de soi, de notre histoire, de nos expériences.
Pour Pierre-Yves Villeneuve, la situation est claire : il faut consolider le budget alloué au domaine culturel, mais surtout l'indexer. « Il y a des discussions à avoir et à poursuivre. Ce n'est pas la première fois que le milieu sonne l'alarme, mais ça devient de plus en plus dramatique », martèle-t-il.
« On sait que le premier ministre et le gouvernement en général sont sensibles à la culture, mais comme le disait Jean Lapierre, il faut que les bottines suivent les babines. Il faut que la volonté politique se transforme en action. »
Pierre-Yves Villeneuve explique que pour le Front commun, un financement de 200 millions de dollars pour le CALQ permettrait à tous d'au moins garder la tête hors de l’eau. « Ce ne serait même pas une augmentation, ça nous permettrait à tous de continuer nos opérations », nuance-t-il.
« Nous, on veut travailler avec le gouvernement pour, justement, tenter de résoudre cette impasse-là, d'apporter une bouffée d'air frais au milieu.»
Plus d’informations sur le Front commun pour les arts ici.