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Le 14 mars, Anne-Marie Turcotte publiait son tout premier roman, La terre maternelle, qui se veut une véritable lettre d’amour envers le territoire et la langue française. À mi-chemin entre l'autofiction, le réalisme magique et le conte, ce roman d’apprentissage nous emmène à la rencontre d'Anne tout en explorant l’identité, l’appartenance, l’héritage et la résistance linguistique.
«Je voulais avoir des histoires qui me permettaient de m’identifier à ma région», raconte Anne-Marie Turcotte lorsqu’on lui demande d’expliquer son choix d’écrire un roman du néo-terroir.
«Quand j'ai commencé mes recherches au Bas-Saint-Laurent, j'essayais de voir les contes et légendes. Je trouvais seulement des histoires de gardiens de phare et des naufrages dans des bancs de brume avec des fantômes donc, rien qui me rejoignait».
C’est ainsi que de fil en aiguille est arrivé La terre maternelle, un roman du néo-terroir.
À l’origine, le terroir est un courant de la littérature québécoise «qui met de l'avant les valeurs traditionnelles comme la religion, l'agriculture, le conservatisme.»
Le néo-terroir, dont il existe plusieurs sous-branches, de son côté, met de l’avant un territoire mais de façon plus moderne. «Il y en a plus [des livres] qui sont dans la ruralité trash [...] et il y a d’autres branches, comme je me situe plus dans les contes et légendes, [voire] peut-être plus réalisme magique comme Fred Pellerin», avance-t-elle.
Pour une fois, l’auteure qui a grandi au Témiscouata explique que l'action ne se passe pas dans une grande ville. «On rejoint quand même le côté traditionnel, mais on a aussi beaucoup de références populaires avec des émissions, des technologies, des personnages mystiques…»
Et si le titre du roman vous dit quelque chose, c’est parce qu’il s’agit d’un petit clin d'œil à La terre paternelle de Patrice Lacombe, (1846) considéré comme le premier roman du terroir québécois.
Pour l’auteure, il n’est pas seulement question de terre paternelle, mais aussi de langue maternelle, et l’on devine assez tôt l’importance du français pour elle.
«Je parle beaucoup des filles du roi et des femmes qui ont eu des tonnes d’enfants et qui, grâce à elles, on parle encore français au Québec et dans le reste de l’Amérique du Nord.» Ce roman est à la fois une lettre d’amour envers la langue, mais surtout un hommage envers ces femmes.
«Il ne faut jamais la prendre pour acquise [la langue française]», rappelle l'enseignante en français langue seconde en milieu minoritaire à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba. «Je veux qu’on se réveille et qu’on se rende compte que ça serait important qu’on protège notre langue», explique-t-elle en indiquant une approche féministe, puisque pour elle, ce sont grâce aux femmes qui ont eu beaucoup d’enfants qu’on parle encore français.
La terre maternelle est à mi-chemin entre l’autofiction, le réalisme magique et le conte hybride.
«Dans la première partie du livre, c’est beaucoup plus moi, mais après les chapitres La Transcanadienne ou La Bouffathèque, on est dans le délire», avance-t-elle en riant.
«Je tiens quand même à la partie fiction, autofiction. Je m’inspire et je m’amuse beaucoup avec la réalité, je m'invente une nouvelle vie»
Plus sérieusement, le roman aborde plusieurs thèmes, comme la nostalgie, l’identité, l’appartenance, le sentiment de manque envers le territoire qu’Anne-Marie Turcotte a elle-même ressenti lorsqu’elle est partie étudier en ville. «Je me souviens qu’une fois je ne suis pas retournée à la fin de la semaine, je suis restée deux semaines à Rimouski et c’était difficile». Elle évoque au passage un certain choc territorial, un choc ville-campagne.
D’un autre côté, La terre maternelle permet à son auteure de faire découvrir le territoire dont elle vient. «Je donne accès à un monde de tradition orale, d’histoires cachées, d'histoires inventées mais toujours basé un peu sur des faits que j’ai entendus ou des histoires qui m’ont inspirées.»
En exemple, elle cite un classique de son village : le Brise-Culotte.
«Il n’existe sur aucune carte, mais tout le monde l’appelle le Brise-Culotte. Il n’existe aucun endroit où c’est écrit, à part dans mon livre, c’est comme une exclusivité».
La terre maternelle se veut aussi un roman d’apprentissage. «La narratrice, au début, a 16-17 ans, elle apprend à conduire. Puis, à la fin, elle a 20 ans je crois. Donc, c'est sûr que c'est à un âge où la quête identitaire est importante», affirme-t-elle.
«On voit beaucoup les premières fois, donc première fois derrière le volant, première fois hors de son territoire, premier amour aussi. On peut très bien s'identifier au personnage.»
«On rit dans le livre, il faut s'attendre à être surpris. Il faut s'attendre à tomber en amour avec le territoire», mais elle explique aussi que ce n’est pas un livre lourd.
La terre maternelle, qui est constitué d’un peu plus de 200 pages, se lit autant d'une traite que sur plusieurs mois, sans jamais perdre le fil. Les chapitres peuvent être lus autant dans l’ordre que dans le désordre. Le roman est disponible chez les Éditions XYZ depuis le 14 mars dernier. Cliquez ici pour plus d’informations ou pour feuilleter des extraits du livre.