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Ceci est un album de guitare, le projet initié par le producteur et gérant d’artiste Marc Pérusse, est paru le 23 mai dernier. Dix-sept guitaristes y ont imaginé individuellement une composition que le public pourra voir naître sur scène le 11 novembre prochain au Théâtre Outremont, sous la direction du metteur en scène Luc De Larochellière, également artiste sur l’album. Pour l’occasion, atuvu.ca s’est entretenu avec Marc Pérusse et Michel Cusson afin d’aborder le processus créatif des morceaux, la sélection des artistes ainsi que les souhaits pour l’avenir du projet.
Avec pour mandat « une pièce que l’on pourrait écouter un dimanche au chalet » (c’est d’ailleurs effectivement ce qui transparaît à l’écoute de l’opus), l’idée d’un album composé uniquement de pièces de guitare s’est imposée comme une évidence pour Marc Pérusse, quelque part pendant la pandémie. « Je me suis levé un matin avec l'idée la plus simple que j'ai jamais eue. Le concept, le titre de l'album, tout en même temps. Tout le monde a trouvé ça trippant, puis j'ai eu une réponse favorable de tout le monde que j'ai appelé. C'est né comme ça. »
Parmi les 17 guitaristes figurant sur l'album, on retrouve Luc De Larochellière, Jocelyn Tellier, Christine Tassan, Jordan Officer, Ivan Boivin-Flamand, Salomé Leclerc, David Laflèche, Steve Hill, Éric Goulet, Marie Claudel, Michel Cusson et bien d'autres. La sélection des guitaristes n’a pas été difficile pour le producteur, qui a contacté une poignée d’artistes qu’il connaissait déjà ou qu’il admirait depuis longtemps. « Comme Michel justement que j'admire depuis les années 80. »
Michel Cusson, guitariste ayant travaillé avec Diane Dufresne et qui a composé la musique de plusieurs films québécois tels que Une galaxie près de chez vous et Aurore, a sauté à pieds joints dans le projet, soulignant qu’il est habitué à travailler de manière spontanée. « Ce qui est rigolo, c'est que Marc m'appelle, j'ai dit “bien sûr, ça me tente”. J'ai pris ma guitare électrique, j'ai commencé à faire de quoi. »
Après avoir finalisé une première pièce, Michel Cusson a jugé qu’elle ne convenait pas à l’esprit de l’album. « Il me semble qu'un album de guitariste, ça doit être accessible. J'ai recommencé, j'ai réenregistré avec l'autre guitare un morceau acoustique. Et là, ce qui m'a étonné, c'est que la plupart des morceaux sur l'album ont un peu la même vibration. Ça m'a étonné parce qu'il y a personne qui s’est parlé dans la liste de guitaristes, mais c’est une belle suite logique. », soutient le compositeur.
Ce dernier souligne avoir accepté de participer au projet car il trouve qu’il y a toujours quelque chose de spécial dans un long-jeu strictement instrumental : « Ce ne sont pas les paroles qui disent quoi sentir. Et ça fait du bien de temps en temps d’écouter un album où tu peux imaginer ce que tu veux. »
Le morceau signé Cusson s’intitule Six cordes en sol mineur et ouvre l’album. C’est D’en haut, du célèbre guitariste Réjean Bouchard, qui le clôt. « Réjean était très malade quand il s'est enregistré. Il a failli ne pas être capable de la faire, sa toune. Et puis, il est décédé pas beaucoup de mois après me l'avoir envoyé, en 2023. C'est son dernier enregistrement. » Il était donc évident pour Marc Pérusse de boucler son projet avec cette composition, en guise d’hommage.
Michel Cusson, fébrile à l’idée de jouer avec des artistes tels que Steve Hill ou Jordan Officer, mentionne avoir bien hâte de voir le résultat de l’opus porté à la scène. « Parce que la raison d'être de la musique, c'est de jouer devant quelqu'un. Je le dis souvent. Mais en même temps, de jouer avec d'autres personnes, de participer, c'est le fun d'être sur scène. J'imagine qu’on va jouer à deux aussi ! », dit-il.
Le spectacle présenté à l’automne prochain réunira 13 des 17 guitaristes figurant sur l’album et connaît déjà un grand intérêt de la part du public. « Je laisse carte blanche à Luc De Larochellière pour ça. Ce n'est pas tout le monde qui va être assis sur scène tout le temps, mais les guitares de tout le monde vont être sur scène tout le temps. Ça va être branché, ça va être prêt à jouer, et puis il va y avoir un enchaînement probablement assez rapide », confie Marc Pérusse.
Ce dernier participe d’ailleurs à son projet, présentant la composition Printemps 1976, qu’il avait écrite pour une amie du cégep à qui il avait promis une chanson. Bien qu’il n’ait pas gardé contact avec elle, Pérusse a tenu sa promesse et la pièce figure aujourd’hui sur Ceci est un album de guitare.
Le producteur entretient depuis toujours une histoire d’amour avec l’instrument : « Mon domaine, ça a été plus de réaliser des albums, puis à un moment j'ai lâché la guitare. Ça a été un deuil pour moi, puis la pandémie m'a donné l'occasion de recommencer à en faire. »
À travers ce projet, il a pu renouer avec sa passion, et souhaite continuer à y investir de l’énergie. L’idée d’un second album Ceci est un album de guitare germe d’ailleurs dans la tête de Marc Pérusse, qui porte un attachement sincère à cette aventure : « On est loin de la coupe aux lèvres encore. Dans le sens où, moi, j'aimerais ça aller chercher des guitaristes en Europe [et ça s'appellerait] Ceci est un album de guitare européen »
Après avoir écouté l’album en boucle un dimanche d’été au chalet, café en main, le public pourra donc retrouver les guitaristes de ce long-jeu entièrement instrumental le 11 novembre prochain.
Les billets pour le spectacle Ceci est un album de guitare sont disponibles sur la billetterie via le lien suivant.