Dimanche 11 août, dans le cadre de la série Un après-midi au jardin, le Repos Saint-François d’Assise (RSFA) a reçu le célèbre baryton Gino Quilico qui nous a présenté Serata d’Amore, un récital éclectique, de quelque 85 minutes, qui a été ponctué de plusieurs ovations debout.

Contexte

Le spectacle s’inscrivait dans le cadre de la 8^e saison estivale de la série Un après-midi au jardin, qui a vu le jour à l’initiative de M. Alain Chartier, actuel Directeur général du RSFA, secondé par Mme Norma Ouellet, Soutien à l’animation. La présente saison, de six spectacles programmés le dimanche après-midi, s’est amorcée le 7 juillet et se terminera le 18 août avec Tango Mystique, un enlevant concert mettant en vedette un quintette de musiciens. Les concerts «gratuits» ont lieu, beau temps, mauvais temps, sous le chapiteau, érigé dans le Jardin du Souvenir.

Crédit photo: Daniel Raymond

Artistes

Gino Quilico, fameux baryton lyrique des plus polyvalents, qui peut légitimement s’enorgueillir d’un résumé personnel (C.V.) qui en jette et commande le respect, et qui s’est illustré internationalement dans les plus grandes maisons d’opéra, ainsi que dans le domaine de la comédie musicale, du chant classique, semi-classique et même populaire. En plus d'avoir remporté un Grammy Awards (1995) et un disque d’or (2003), il a également été fait Officier de l’Ordre du Canada (O.C.) en 1993 et Chevalier de l'Ordre national du Québec en 2024, en reconnaissance de ses nombreux accomplissements au cours d’une prestigieuse carrière.

Un superlatif accompagnement assuré par un trio de musiciens surdoués réunissant Dominic Boulianne, pianiste, arrangeur, accompagnateur émérite, et ami personnel de Gino depuis les seize dernières années, la violoniste Marjorie Bourque et la violoncelliste Marion Portelance.

Répertoire

Gino nous a tout à la fois surpris, charmés, épatés et divertis en interprétant le généreux florilège de 18 chansons que voici, dans l’ordre de présentation :

• Caruso (Lucio Dalla)

• Torna a Surriento (Ernesto et Giambattista de Curtis), ma chanson napolitaine favorite

• Tristesse (chantée sur musique de l’Étude Op. 10 N^o 3 de F. Chopin)

• «Parla piu piano» (thème du Parrain)

• Arrivederci Roma (Renato Rascel)

• O sole mio (Eduardo di Capua), un méga tube napolitain

• Con te partirò (Francesco Sartori et Lucio Quarantotto) 

• Planchers fragiles (Daniel Seff et Francis Cabrel)

• La Quête (Jacques Brel)

• La légende du cheval blanc (Claude Léveillée)

• La vie en rose (Édith Piaf)

• «Somewhere» (West Side Story, Leonard Bernstein)

• «Old man river» (Show Boat, Jerome Kern et Oscar Hammerstein II)

• Hallelujah (Leonard Cohen)

• «Comme un homme» (Prière de Jean Valjean, Les Misérables)

• Funiculì funiculà (Luigi Denza), autre incontournable succès napolitain

• «Largo al factotum» (opéra Le Barbier de Séville, G. Rossini)

• Volare (Domenico Modugno)

J’ai choisi de vous présenter l’intégralité du programme dans le but de clairement démontrer à quel point le multifacette Signore Quilico excelle, pour notre plus grand plaisir, dans tous les genres musicaux qu’il se permet d’aborder.

Appréciation

Bien que Gino Quilico – fils du célébrissime baryton québécois Louis Quilico (1925-2000), surnommé Mr. Rigoletto, et de la pianiste virtuose, concertiste, répétitrice et accompagnatrice québécoise Lina Pizzolongo (1925-1991) – soit maintenant âgé de 69 ans, il est encore en pleine possession de ses impressionnants moyens. Plus qu’un célèbre chanteur d’opéra à la voix agile, puissante, parfaitement maîtrisée, et au répertoire inépuisable, l’affable et disert Gino est un véritable artiste qui n’hésite pas à recourir à l’humour lorsqu’il présente un numéro ou raconte une anecdote.

C’est un artiste ravi, intense et ému qui s’est produit sous un chapiteau comble, devant une foule nombreuse, friande de belles et grandes voix, au sein de laquelle se trouvaient certains de ses proches (parents et amis). Plusieurs de ses vibrantes interprétations lui ont valu une ovation debout spontanée tellement elles ont été percutantes. Bref, Gino a cartonné et les vagues d'applaudissements se sont succédé.

L’indéniable talent, la flagrante polyvalence, la flamboyance de sa voix, et la grande forme physique de Gino sont tels qu’on ne peut que regretter son absence, depuis nombre d’années, des différentes productions de l’Opéra de Montréal, qui semble avoir oublié cet illustre Montréalais, alors qu’un large public s’ennuie assurément de lui. Vivement qu’on nous le ramène enfin sur une scène d’opéra québécoise!

Prochainement

Vous pourrez retrouver Gino Quilico en compagnie de la soprano Raphaëlle Paquette, de la chanteuse Geneviève Leclerc, et du chanteur Michaël Girard pour Broadway en lumière, une série de vingt spectacles qui seront présentés un peu partout au Québec et qui débutera le 16 octobre 2024, au Cabaret du Casino de Montréal, pour se terminer (si aucune supplémentaire ne s’ajoute) à la Salle Philippe-Fillion de Shawinigan le 4 mai 2025. Vous en trouverez le calendrier, et pourrez même vous procurer des billets, en vous rendant sur cette page de son site internet, que vous êtes par ailleurs invités à fréquenter pour en apprendre davantage sur ce grand baryton.

Crédit photo: Productions Martin Leclerc

Soit dit en passant, si vous désirez perfectionner votre technique vocale sous la gouverne d’une sommité dans le domaine du chant, Gino vous donne d’abord rendez-vous sur son second site internet, Voix de Montréal, à titre de professeur émérite.

Au moment où vous lisez ces lignes, Gino et sa douce Sara se seront probablement déjà envolés pour des vacances bien méritées à Venise, l’éternelle ville des amoureux où ils comptent bien pleinement profiter de la dolce vita (douce vie). Je leur souhaite donc un très agréable séjour ainsi qu’un aller et un retour sans encombre.

L’intégralité de la programmation estivale 2024 du RSFA se trouve ici ou encore là sous forme de document PDF. C’est un rendez-vous dimanche 18 août au Jardin du Souvenir, sous le chapiteau, pour le 6^e et dernier concert «gratuit» qui vous bercera au rythme du tango.