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Samedi 4 mai, la musique de Giuseppe Verdi (1813-1901) a résonné dans la Salle Wilfrid-Pelletier alors que l’Opéra de Montréal présentait sa première de La Traviata, cet immortel chef-d’œuvre (créé en 1853) qui sera encore à l’affiche les 7, 9, 12 et 14 mai 2024.
L’opéra en trois actes, d’une durée totale de 2h48 (incluant deux entractes), est mis en scène par le Montréalais Alain Gauthier, jadis formé à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, et est une coproduction du Manitoba Opera, du Edmonton Opera, du Pacific Opera Victoria, du Vancouver Opera et de l’Opéra de Montréal. Il nous arrive enfin à Montréal après deux reports pour cause de pandémie et après avoir été présenté un peu partout au Canada depuis 2018.
La scénographie et les costumes sont de la Montréalaise Christina Poddubiuk, et la chorégraphie est de Noëlle-Émilie Desbiens. L’Orchestre Métropolitain (OM) est sous la direction du Torontois Jordan de Souza, et le chef de chœur demeure l’incontournable Claude Webster.
Quant à l’excellente distribution, solidement soutenue et portée par l’OM, elle réunit onze éminents protagonistes en plus du flamboyant Chœur de l’Opéra de Montréal. Les cinq principaux rôles sont interprétés par la soprano américaine Talise Trevigne, Violetta Valéry; le ténor québécois Antoine Bélanger, Alfredo Germont; le baryton canadien James Westman, Giorgio Germont; la mezzo-soprano canado-américaine Ilanna Starr, Flora Bervoix; et le baryton canado-américain Geoffrey Schellenberg, Marquis d’Obigny.
Les autres rôles de Gastone, du Baron Douphol, du Docteur Grenvil, d’Annina, de Giuseppe et du Commissionario sont respectivement incarnés par le ténor canado-italien Angelo Moretti, le baryton canadien d’origine lettone Mikelis Rogers, le baryton-basse québécois Jean-Philippe Mc Clish, la soprano croato-canadienne Chelsea Kolic, le ténor canadien d’origine mexicaine Jaime Sandoval, et le baryton d’origine péruvienne Emanuel Lebel.
Argument
George Bernard Shaw (critique musical, dramaturge, essayiste, auteur de pièces de théâtre et scénariste irlandais, 1856-1950) a naguère humoristiquement déclaré: «Un opéra, c'est une histoire où un baryton fait tout pour empêcher un ténor de coucher avec une soprano.» Ironiquement, cette boutade comporte un tantinet de vérité, notamment et entre autres dans La Traviata et Rigoletto de Verdi, et Les Pêcheurs de Perles de Bizet, où c’est effectivement le cas lorsqu’on résume grossièrement l’intrigue.
En effet et très succinctement, dans La Traviata, la maladive courtisane Violetta Valery (soprano) est aimée d’Alfredo Germont (ténor), un fils de bonne famille. Cependant, le père d’Alfredo, Giorgio (baryton), désapprouve leur relation et persuade Violetta, une dévoyée à ses yeux, de quitter Alfredo pour sauver l’honneur familial des Germont, qu’elle lui semble menacer. Giorgio, éventuellement pris de remords, admet à son fils sa responsabilité dans la rupture du couple. Alfredo se rend alors auprès de sa bien-aimée, pour se réconcilier, mais il est hélas trop tard puisqu’elle rend bientôt l’âme entre ses bras.
Mise en scène
Alain Gauthier a opté pour une transposition de l’action dans «l’univers du music-hall» du Paris des années 20, dites des années folles, en s’inspirant, pour le personnage principal de Violetta, de «Joséphine Baker, danseuse, chanteuse, vedette parisienne de music-hall et surtout, femme libre et forte.»
Sur la photo: Talise Trevigne (Violetta)
Pour moi, l’opéra est une capsule temporelle, un voyage dans le temps. Règle générale, je me délecte d’y découvrir non seulement la musique et le chant d’un génial compositeur, mais également «sa» vision et celle de «son» librettiste, ainsi que les mœurs, coutumes et mentalités de l’époque. C’est la vision des géniaux créateurs originaux qui m’intéresse d’abord et avant tout. Je préfère donc qu’on respecte le plus fidèlement possible la scénographie et les costumes d’époque plutôt que de les moderniser; autrement, il y a une partie de l’incursion dans le passé qui se perd.
Ceci étant dit, la proposition Gauthier m’a-t-elle séduite? Absolument et parfaitement! Comme le propos de l’opéra s’y prête, sa transposition aux années 20 est un franc succès. Je lève donc bien volontiers mon chapeau à Alain Gauthier qui, en aucun temps, ne m’a fait regretter que l’époque de Verdi n’ait pas été fidèlement restituée (en décors, costumes et chorégraphies). C’est donc une transposition fort réussie dont M. Gauthier peut légitimement s’enorgueillir. J’ai déjà hâte de voir ses prochains choix de mise en scène.
À propos des choristes, Alain Gauthier affirme : «J’ai donné un rôle à chacun et chacune des choristes. [...] je me suis inspiré de gens qui gravitaient à Paris à cette époque [...] J’ai imaginé des relations amoureuses ou des conflits. Tous les choristes ont leur petite histoire. Cette préparation méticuleuse permet de donner des points de repère à chaque interprète par rapport aux autres choristes et aux autres personnages, facilitant ainsi les interactions et l’improvisation.»
Appréciation
Le décor est magnifique, les costumes sont aussi colorés que pertinents, la mise en scène est inventive et dynamique et chacun des protagonistes est en voix et à l’aise dans son interprétation.
La soprano Talise Trevigne et le ténor Antoine Bélanger incarnent respectivement une Violetta et un Alfredo théâtralement convaincants. Ils sont vocalement très audibles et techniquement à la hauteur de la situation. James Westman est remarquable, voire impressionnant, dans son rôle de Giorgio Germont. En fait, je n’ai qu’éloges à adresser à l’ensemble de cette solide distribution.
Mon seul bémol concerne le volume sonore lorsque le chant provient des coulisses : que ce soit Alfredo (Antoine Bélanger) ou le chœur qui chante, le volume sonore gagnerait à être légèrement amplifié. En ces deux occasions, ça sonnait très faible et lointain à mes oreilles.
La tombée du rideau a été accueillie par une ovation debout (tradition oblige) et un long tonnerre d’applaudissements très légitimement mérités.
Ne surtout pas oublier qu’une présentation pré-opéra gratuite, animée par le très docte et compétent musicologue Pierre Vachon, a lieu à l’espace dit Piano Nobile, une heure avant chaque représentation. C’est une excellente mise en appétit avant de consommer le plat principal.
Des notes biographiques sur chacun de ces chanteurs peuvent être consultées directement sur la page Facebook de l’Opéra de Montréal. Bien sûr, la plupart de ces artistes, sinon tous, sont actifs sur Facebook en plus d’avoir leur propre site internet. Gâtez-vous en vous offrant un billet pour l’une ou l’autre des quatre prochaines représentations de La Traviata en cliquant simplement ici. L’Opéra de Montréal vous convie évidemment à fréquenter assidûment sa page Facebook et son site internet pour en apprendre davantage à son sujet et consulter le calendrier de ses futures productions.