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Vendredi 15 novembre, à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, l’émérite pianiste britannique Clare Hammond est venue nous en mettre plein les oreilles dans un programme éclectique exigeant où elle s’est spectaculairement illustrée grâce à sa notoire et prodigieuse virtuosité.
Bien que mon 1er paragraphe récapitule parfaitement bien le moment de grâce vécu par les spectateurs en salle, les infortunés absents se disent probablement : « mais encore ? » Alors, pour eux, je vais détailler davantage.
Selon une note au programme, Clare Hammond a été « Saluée comme une pianiste aux dons extraordinaires [Gramophone] et à la “puissance immense” [The Times] » et elle est « reconnue pour la virtuosité et l’autorité de ses interprétations. » On ferait difficilement mieux en matière d’introduction. Elle a déjà six disques à son actif, sous l’étiquette BIS, dont le dernier est sorti en 2022. « La musique contemporaine est au cœur de son travail » et « l’engagement social prend une place de plus en plus grande dans son travail. »
Récital de haute voltige d’une durée de 2 h incluant un entracte de 15 minutes. Les huit compositeurs à l’honneur ont été, dans l’ordre de leur présentation : Hélène de Montgeroult (1764-1836), Cécile Chaminade (1857-1944), Gabriel Fauré (1845-1924), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Clara Schumann (1819-1896), Jeffrey Mumford (né en 1955) et Frédéric Chopin (1810-2849).
Mme Hammond nous a offert un cocktail musical totalisant 18 pièces, dont une majorité d’études : cinq d’Hélène de Montgeroult, une de Cécile Chaminade, cinq de Frédéric Chopin et une autre, en rappel, d’un compositeur coréen (si j’ai bien compris) dont je n’ai pas saisi le nom.
Avec micro en main, la volubile virtuose s’est volontiers adressée à la foule, en impeccable français, pour introduire chacune des œuvres au programme. Or, sa voix est faible ou c’est la sonorisation de la Salle Bourgie qui l’a desservie parce que, où j’étais assis, en tout début de la rangée D de la section centrale, je n’ai réussi à saisir, au mieux, que 10% de ce qu’elle racontait.
Après cet aparté sur l'audibilité de ses propos, de retour aux études pour rappeler que ce sont là des pièces plutôt courtes conçues à l’origine pour faire pratiquer une ou des techniques spécifiques, par un étudiant ou interprète, dans le but de les maîtriser ou d’affirmer son savoir-faire. À mon oreille, ce sont des exercices pédagogiques dont la maîtrise par l’exécutant est certes méritoire et profitable, pour parfaire son perfectionnement ou se maintenir au sommet de sa forme, mais dont l’audition n’est pas nécessairement emballante pour un spectateur. Comme ce récital en comptait douze au total, je présume que le spectacle visuel des jeux de mains (que je ne pouvais pas voir et donc apprécier de mon siège) a été au moins aussi intéressant, sinon plus, que la seule audition de la musique.
Bien sûr que les musiciens et musicologues sourcilleront en lisant mon commentaire un tantinet négatif concernant les études, mais je rappelle que je ne suis qu’un simple mélomane — donc un typique spectateur lambda — friand de musique classique, certes, mais surtout de « musique classique qui se fredonne », c’est-à-dire qui comporte une mélodie susceptible de se transformer en vers d’oreille. Or, les études sont souvent de spectaculaires tsunamis de notes au sein desquels la mélodie mémorable brille par son absence ; mais elles demeurent tout de même de formidables outils d’apprentissage ou de mise en valeur de la maestria du musicien. Notamment grâce à son évidente prédilection pour les études, Mme Hammond a très éloquemment démontré une parfaite maîtrise de son instrument.
Mon premier coup de cœur est allé à la somptueuse Sonate pour piano no 14 en do dièse mineur, op. 27 no 2, « Clair de lune », en trois mouvements, de Beethoven. Un immortel chef-d’œuvre des plus lyriques, passionnés, vers d’oreille par excellence, joué avec autorité, maestria et brio par maestro Hammond. À mon humble avis — qui n’engage toujours que moi et ne force donc l’adhésion de personne — cette célébrissime sonate a été le point culminant de la 1re partie et le clou de la soirée. La virtuose s’y est totalement investie, dans une interprétation inspirée, qui m’a fait planer, avec tantôt toute l’énergie requise et tantôt toute la retenue, la subtilité et les nuances nécessaires.
Mes deux autres coups de cœur ont été pour la Sonate pour piano no 9 en ré mineur, K. 311, en trois mouvements, de Mozart, une œuvre inventive et enjouée, et pour l’envoûtante Drei Romanzen, op. 21, en trois mouvements, de Clara Schumann, un petit bijou romantique à souhait.
Le Jeffrey Mumford (Of ringing and layered space [2010 ; extrait]) et la pièce du compositeur coréen(?) jouée en rappel — que la pianiste a avoué être la plus difficile qu’elle ait eu à apprendre — m’ont semblé être carrément du n’importe quoi atonal moderne dénué de tout intérêt si ce n’est de mettre en évidence l’indéniable mérite de la pianiste de pouvoir apprendre et jouer des pièces indigestes.
Bien que j’adore littéralement la musique ô combien romantique, inventive et planante de Chopin, j’avoue que ses cinq Études, op. 25 (nos 1, 2, 4, 11 et 12), en conclusion de la 2e partie, ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable autre que l’époustouflante démonstration de savoir-faire de la pianiste.
L’ovation debout, les longs et chaleureux applaudissements qui ont salué sa performance « olympique » ont été très légitimement mérités.
Vous pouvez retrouver Clare Hammond sur Facebook, Instagram, YouTube, X et sur son site internet personnel (unilingue anglais) si vous désirez en apprendre davantage à son sujet et notamment consulter sa biographie et sa discographie. La Salle Bourgie a beaucoup d’autres excitants concerts à vous proposer. N’hésitez pas à fréquenter son site internet et à vous y procurer des billets. Gâtez-vous!