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Samedi 28 septembre à la Salle Wilfrid-Pelletier, l’Opéra de Montréal présentait la 1re d’une série de 4 représentations du Barbier de Séville de Rossini dans une production qui émane d’une coproduction entre le Canadian Opera Company, le Houston Grand Opera, l'Opéra national de Bordeaux et l'Opera Australia.
Créé en février 1816, ce chef-d’œuvre de l’opéra-bouffe italien est basé sur la comédie Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. La musique est de Gioachino Rossini (1792-1868) et le livret de Cesare Sterbini.
Le paragraphe ci-dessous est mon condensé, en 49 mots, d’un scénario vaudevillesque tarabiscoté et cousu de fil blanc que le programme détaille en rien de moins que 658 mots, car, oui, l’histoire comporte moult rebondissements!
Le comte Almaviva est amoureux de Rosina hébergée chez le Dr Bartolo, son ancien tuteur, qui aimerait bien épouser sa protégée pour profiter de sa fortune. Sous divers pseudonymes et déguisements, aidé par Figaro (le rusé barbier du docteur), Almaviva parvient à s’introduire chez Bartolo et à marier Rosina.
Décidément internationale, elle réunit les interprètes suivants : du Canada, le baryton québécois Hugo Laporte (Figaro), la mezzo-soprano Pascale Spinney (Rosina) et la soprano Bridget Esler (Berta); d’Italie, le baryton Omar Montanari (Bartolo) et le baryton-basse Gianluca Margheri (Basilio); d’Australie-Angleterre, le ténor Alasdair Kent (Almaviva); de Lettonie-Canada, le baryton Mikelis Rogers et de Biélorussie-Canada, le baryton Jamal Al Titi.
L’équipe d’artisans et concepteurs est résolument espagnole et réunit : Pedro Halffter, chef d’orchestre; Joan Font, metteur en scène; Xevi Dorca, chorégraphe; Joan Guillén, concepteur scénographie et costumes; Albert Faura, concepteur éclairage original; et l’exception à la règle, la Canadienne Anne-Catherine Simard-Deraspe, conceptrice éclairage pour Montréal.
Structures fonctionnelles, aux parois semi-transparentes, réparties sur deux étages réunis par un escalier. Le tout est plutôt sobre et grisâtre, sauf pour l’arbre stylisé, visible à travers une grande fenêtre, et l’imposant accessoire rose reposant au milieu de la scène et servant tour à tour de clavecin, de meuble secrétaire, de bateau, de table et de plateforme pour certains protagonistes.
À mon avis, suffisamment colorés et évocateurs de l’époque, les costumes contribuent généreusement à l’aspect divertissant du spectacle.
En général j’aurais apprécié un volume sonore plus élevé provenant de la fosse d’orchestre et des chanteurs qui n’ont pas tous des voix de stentor.
Vocalement et théâtralement, le très solide Hugo Laporte et la ravissante et non moins talentueuse Pascale Finney livrent allégrement la marchandise dans leurs respectives incarnations de Figaro et Rosina : jeu convaincant et voix suffisamment forte et audible dans les deux cas. Et Omar Montanari (Bartolo) possède, à mon avis et à mon oreille, la voix la plus puissante de la distribution. J’ai apprécié chacune de leurs prestations.
Selon mon opinion subjective, le ténor Alasdair Kent, apparemment à l’aise dans sa livraison des fioritures rossiniennes qui caractérisent ses arias, tire efficacement son épingle du jeu en comte Almaviva, même si j’aurais souhaité qu’il ait une voix plus ronde et volumineuse. Par le passé, j’ai maintes fois écouté des extraits du Barbier de Séville chantés par feu l’incomparable ténor suédois Nicolaï Gedda, alors vous comprendrez que, dans mon livre à moi, la barre soit très haute pour les ténors qui s’attaquent au rôle d’Almaviva.
Dans l’ensemble, la mise en scène est imaginative, enjouée et certainement divertissante. Cependant, dans un article, au « contenu partenaire produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir en collaboration avec l’annonceur », intitulé Les arts du cirque propulsent l’opéra vers de nouveaux sommets - dont voici le lien internet - on retrouve l’énoncé suivant, à propos de la mise en scène de Joan Font : « [...] le directeur et fondateur de la troupe espagnole Els Comediants propose cette fois au public québécois un heureux mélange de cirque, d’acrobatie et de pantomime. Un cocktail éclaté et coloré, qui propulse Le Barbier de Séville vers de nouveaux sommets... »
Est-ce bien le cas ? Pour ce qui est de la pantomime, oui ! Il y en a régulièrement. Mais pour ce qui est du cirque et de l’acrobatie... franchement... on repassera ! Si vous pensiez assister à des performances circassiennes durant l’opéra, oubliez ça ! Heureusement d’ailleurs ! Puisque cela aurait été regrettablement distrayant pour le spectateur.
Il ne se passe strictement rien, à mes yeux, qui soit circassien sauf, peut-être, les bouffonneries des figurants dont la plus périlleuse, pour l’un d’entre eux, consiste à simplement s’asseoir pendant quelques minutes sur un chandelier, hissé dans les airs, pour soi-disant l’épousseter ou en changer les ampoules défectueuses. Mais, à part s’y asseoir, il ne se livre à aucune acrobatie que ce soit. L’aspect cirque et acrobatie se distingue par... son inexistence, ou sa très (trop) grande subtilité qui m’aura complètement échappé.
La mise en scène m’a occasionné de nombreux sourires et ne m’a fait franchement rire, de bon cœur, qu’au 2e acte quand le comte Almaviva (alias Alfonso, alias Lindoro) accompagne Rosina au clavecin en se livrant à une mémorable performance burlesque à voir absolument.
La photo qui orne la page couverture du programme est un gros plan d’un jeune couple s’apprêtant à s’embrasser au travers d’une clôture grillagée, au bas d’un gradin à l’intérieur d’un stade. Je cherche encore le lien, la pertinence, entre cette image et le Barbier de Séville!
Règle générale, je privilégie les productions qui s’efforcent de respecter la vision initiale des géniaux compositeurs et librettistes qui nous ont livré des chefs-d’œuvre. Parce qu'assister à un opéra est l’occasion de faire un voyage dans le temps grâce aux décors et costumes, à la mise en scène, à la musique, au chant, et aux mœurs et coutumes d’une époque révolue. La fidélité à la vision créatrice initiale m’importe beaucoup.
Si on pouvait magiquement remonter le temps pour aller filmer la toute 1re représentation d’un opéra et revenir la projeter dans le temps présent, je serais comblé. Mais cette opinion n’engage que le nostalgique moi et ne force donc l’adhésion de personne. Aussi, et surtout, certains artisans sont soucieux d’actualisation, de modernisation à tout prix, pour apparemment ne pas blaser le public cible traditionnel, ou dans le but de séduire un nouveau public, plus jeune, plus friand de nouveautés et d’innovations, et du même coup assurer la pérennité de cette très dispendieuse forme d’art qu’est l’opéra.
Finalement, je suis d'avis qu'au moins un écran géant, situé en périphérie de la scène, devrait être utilisé pour projeter les faciès et mimiques des protagonistes pour que tous les spectateurs dans la salle, et non pas seulement les privilégiés des premières rangées, puissent pleinement apprécier la théâtralité de leur jeu, en plus du chant et de la musique.
Malgré mes bémols, je recommande très certainement ce divertissant opéra qui saura vous plaire et qui sera encore représenté les 1er, 3 et 6 octobre à la Salle Wilfrid-Pelletier. À vos marques, prêts, partez vous procurer un billet sur le site internet de l'Opéra de Montréal. Et bien sûr, la plupart de ces artistes, sinon tous, sont actifs sur Facebook et ont leur propre site internet où ils attendent de se livrer à vous.