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Lucy Grizzli Sophie, de la réalisatrice Anne Émond (Jeune Juliette, Nelly) et de la dramaturge Catherine-Anne Toupin, propose un thriller psychologique intense dans lequel chaque scène est un pas de plus vers la révélation d'une vérité complexe et troublante, dévoilée avec une maîtrise éblouissante.
Dans des circonstances initialement nébuleuses, Sophie (Catherine-Anne Toupin), traquée, est en fuite. Isolée et bien loin de Montréal, elle atterrit dans un état de trouble inquiétant et d’ébriété chez deux inconnus; Martin (Guillaume Cyr) et sa tante Louise (Lise Roy). Malgré sa réticence initiale à rester, Sophie choisit de passer un séjour chez ses deux hôtes durant lequel elle se rapproche de manière intime et inquiétante de Martin.
Lucy Grizzli Sophie est une adaptation de la pièce de théâtre La Meute, écrite par Catherine-Anne Toupin. Le film conserve la distribution originale de sa version théâtrale. Un trio bien rodé qui réussit son transport à l’écran; la bienveillance rencontre la méfiance, qui à son tour rencontre l’étrange, le tout ficelé par un suspense soigné sans aucune longueur.
Que s’est-il exactement passé avec Sophie pour qu’elle se retrouve à se cacher chez des étrangers? Qui (ou que) fuit-elle? Qu’expliquent les comportements perturbants, parfois violents, souvent sexuels, de la part de Martin et de Sophie? Les non-dits crèvent l’écran et portent le suspense. On sent (et se doute) que quelque chose d’horrible va finir par se passer, et que les personnages clairement torturés cachent une partie de la vérité.
L’explication de l’intrigue, brillamment dévoilée au compte-gouttes, est remplie d’actes ignobles et de scènes difficiles, mais refuse de tomber dans la facilité du « torture porn ». L’œil de la réalisatrice, Anne Émond, y joue pour beaucoup; elle n’en est pas à son premier traitement de sujets lourds touchant à la vie de femmes.
Des bribes du film sont dotées d’une violence qui choque, mais qui est nécessaire pour porter la lourdeur des thématiques abordées : les violences sexuelles envers les femmes, le doxing (divulgation de données personnelles), le cercle de la violence, la cancel culture, le poids des mots, le sentiment de surpuissance et d’anonymat amené par Internet, etc.
La violence devient ici un outil important qui choque, mais qui fait réfléchir. Si Lucy Grizzli Sophie s’éloigne d’une approche moralisatrice, difficile de rester de marbre devant une représentation fictive aussi poignante, aussi révélatrice d’une réalité peu lointaine. Difficile de ne pas se tenter de comprendre ce qui rend le dénouement aussi immoralement satisfaisant, même si sordide.
Parce que comprendre la nocivité du cercle de la violence et se permettre un petit sourire en coin devant une récompensant, mais déplorable, revenge story coexiste, ici. Qui ressort vraiment gagnant de ce jeu sans fin?
Lucy Grizzli Sophie sortira en salle au Québec le vendredi 23 février 2024.