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Samedi 10 mai à la Salle Wilfrid-Pelletier, l’Opéra de Montréal, porté par la géniale musique de Giacomo Puccini (1858-1924), a soulevé l’enthousiasme et les salves d’applaudissements lors de la première de La Bohème, œuvre incontournable parmi les 10 plus jouées à travers le monde. Les prochaines représentations auront lieu les 13, 15, 18 et 20 mai.
Une aussi excellente distribution mérite d’être détaillée. Majoritairement canadienne, elle se décline ainsi :
Orchestre Métropolitain dirigé, pour une 1re fois, par le chef montréalais Simon Rivard
Chœur de l’Opéra de Montréal complémenté par 6 Petits Chanteurs du Mont-Royal et Petits Chanteurs de Laval
Lauren Margison (Mimi), soprano
Frédéric Antoun (Rodolfo), ténor
John Brancy (Marcello), baryton américain
Andrea Núñez (Musetta), soprano
Mikelis Rogers (Shaunard), baryton canadien d'origine lettone
Jean-Phillipe Mc Clish (colline), basse
Valerian Ruminski (Alcindoro/Benoit), basse américaine
Angelo Moretti (Parpignol), ténor italo-canadien
Jamal Al Titi (Sergent), baryton canadien d'origine biélorusse
Quelque 17 adultes et enfants comédiens, 3e rôle
On retrouve François Racine à la très efficace mise en scène. À la conception des décors, costumes et éclairages, on retrouve respectivement Peter Dean Beck, l’Opéra de Montréal et Nicolas Descoteaux, à propos duquel un commentaire poétique au programme nous informe qu’il « a signé des centaines de créations, sculptant la lumière pour révéler beauté, tension, mystère et émotion. » Hum ! « Qu'en termes élégants, ces choses-là sont dites ! » (Le Misanthrope de Molière).
Les décors sur deux étages — ingénieusement fonctionnels — qui évoquent éloquemment l’époque dite de la Bohème (si bien chantée par Charles Aznavour), « sont une réalisation d’Arizona Opéra avec la collaboration d’Henry Akana à la mise en scène originale. »
Je résume très succinctement cette tragédie : le poète Rodolfo et la brodeuse Mimi vivent très précairement — mal nourris et mal logés — entourés d’amis artistes tout aussi démunis. Ils font connaissance et s’amourachent l’un de l’autre. Ils se séparent, à cause de la maladie de Mimi qu’il n’a pas les moyens de faire soigner, pour brièvement se réunir à nouveau avant qu’elle ne rende l’âme. En parallèle, les ex-amants Marcello — peintre de son état et ami de Rodolfo — et Musetta se retrouvent après séparation et reforment un couple appelé à accompagner Rodolfo dans l’épreuve.
Au premier acte, le ténor doit surmonter le défi représenté par deux redoutables arias qui maintiennent les amateurs et connaisseurs dans l’expectative : d’abord le solo « Che gelida manina » et ensuite le duo « O soave fanciulla », qui culminent tous deux sur une héroïque note haute finale (le contre-ut, high C?). Frédéric Antoun s’en est honorablement acquitté bien qu’il ait choisi de viser plus bas que le contre-ut en finale du duo, laissant la soprano Lauren Margison se charger d’atteindre ce sommet.
Chez Fédéric j’aurais préféré une voix encore plus volumineuse et des aigus plus aisés, moins serrés. Mais ce n’est là que ma perception personnelle qui n’engage que moi. Je suis d’avis que, dans l’ensemble, il livre une performance exemplaire !
La très en voix, parfaitement audible et articulée Lauren, indubitablement mon 1er coup de cœur de la distribution, a également été formidable dans son interprétation de « Si, mi chiamano Mimi ».
Le deuxième acte — qui réunit le plus de chanteurs et comédiens sur scène et fait le plus large usage des chœurs — se déroule au Café Momus. Il m’a valu mon 2e coup de cœur de la soirée en la personne de la soprano Andrea Núñez, à la voix agile, puissante et portante, qui incarne une convaincante Musetta lorsqu’elle livre l’aria « Quando me’n vo » avec brio.
Le troisième acte, qui marque la séparation de Rodolfo et de Mimi, ainsi que de Marcello et Musetta, propose un emballant quatuor final intitulé « Addio, senza rancor ».
Le quatrième acte se déroule dans une lourde atmosphère anxiogène à cause de la condition physique de Mimi qui se détériore et aboutit à son décès, qui arrache un cri du cœur à Rodolfo, « Mimi ! Mimi ! » semant la consternation chez tous les témoins présents dans la mansarde. Rideau !
Mon 3e coup de cœur est allé à l'impressionnant John Brancy, qui incarne Marcello et s'impose par son autorité, son jeu et sa puissante projection vocale.
Tant au plan vocal qu’au chapitre de la théâtralité, j’estime que tous les membres de la distribution sont à la hauteur de la tâche et tirent allégrement leur épingle du jeu en livrant de notables — sinon remarquables — prestations, grâce à leur talent multifacette, bien sûr, et une judicieuse mise en scène bénéficiant notamment d’une lumière artistiquement « sculptée » et « révélatrice ».
Je suis heureux qu’il n’y ait pas eu tentative de moderniser cet opéra, c’est-à-dire de l’actualiser à tout prix. Parce que, pour moi, l’opéra est d’abord et avant tout un retour dans le passé permettant de se pénétrer de la vision originale d’un génial compositeur. Tous les éléments évocateurs de l’époque — scénario, musique, décors et costumes — se sont, encore une fois, admirablement bien conjugués pour nous offrir un spectacle relevé des plus mémorables. Un autre grand succès pour l’Opéra de Montréal à qui je lève volontiers mon chapeau.
Au final, une œuvre divertissante et attendrissante, parsemée de vers d’oreille et de pointes d’humour qui laisse d’impérissables souvenirs. Encore !
J’aimerais bien, qu’un jour, l’Opéra de Montréal filme la représentation et la diffuse en direct sur les écrans situés de chaque côté de la scène. Ainsi, tous les spectateurs - pas seulement ceux des premières rangées - pourraient mieux apprécier, en gros plan, le jeu des protagonistes. Il est permis d'espérer.
L’Opéra de Montréal vous invite à prendre connaissance de sa programmation 2025-2026, à en apprendre davantage à son sujet et à vous procurer des billets pour une prochaine représentation en accédant à son site internet.