Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Dans Je t’écris au milieu d’un bel orage, le Théâtre du Nouveau Monde ravive la correspondance passionnée et tourmentée de Maria Casarès et Albert Camus. Entre éloignement et passion, cette adaptation poétique de Dany Boudreault, sublimée par la mise en scène sobre et élégante de Maxime Carbonneau, nous plonge dans l’intimité de deux amants mythiques.
Anne Dorval et Steve Gagnon, dans des interprétations vibrantes, nous rappellent avec force la profondeur et la complexité d’une relation forgée dans les tempêtes de la guerre et du temps.
Au cœur de cette adaptation, la correspondance de Casarès et Camus devient un espace sacré où se mêlent espoirs, désirs, et questionnements. Dany Boudreault nous livre une sélection de lettres qui nous fait entrevoir toute l’intensité de cette relation épistolaire. Ces lettres, tels des fragments d’âme, dévoilent l’intimité de deux êtres passionnés et confrontés aux obstacles de l’Histoire.
Maria, exilée et brûlante de vie, cherche dans ses mots la chaleur d’un amour impossible, tandis qu’Albert se révèle tourmenté, pris entre son besoin de solitude et sa fascination pour cette femme qui lui échappe. Le texte de Boudreault évite la lourdeur en s’appuyant sur une poésie simple mais profonde, en accord avec le tempérament des deux personnages, nous entraînant dans une réflexion sur l’amour à distance, la fidélité aux idéaux et l’usure des sentiments dans l’éloignement. La mise en perspective de cette correspondance d’une autre époque résonne comme un hommage à la beauté d’une relation où le lien subsiste malgré la séparation.
Sous la direction de Maxime Carbonneau, la mise en scène se fait discrète et puissante, jouant des contrastes pour mieux incarner la distance qui sépare Casarès et Camus. Par un usage subtil des ombres, de la lumière et des jeux de projection vidéo sur de longs draps clairs, Carbonneau parvient à évoquer l’espace mental et émotionnel des deux personnages, reproduisant ainsi la solitude dans laquelle chaque amant est enfermé.
Les jeux de lumière dessinent des frontières invisibles entre eux, reflétant la dualité de leur relation : un amour vibrant et simultanément intouchable. Les changements de lumière viennent rythmer la pièce en signalant le passage du temps et l’évolution des sentiments, ajoutant une dimension visuelle à cette correspondance intime.
Anne Dorval et Steve Gagnon incarnent Maria Casarès et Albert Camus avec une intensité remarquable, rendant vivants des personnages complexes et habités. Dorval insuffle à Casarès une fougue teintée de vulnérabilité, exprimant avec une rare sensibilité l’ardeur d’une femme indépendante, marquée par l’exil et le besoin de réconfort. Sa voix tremble, sa gestuelle se fait expansive, et l’on perçoit toute l’ambiguïté de ce personnage en quête de réassurance. En miroir, Gagnon campe un Camus aussi passionné que torturé, oscillant entre la solitude exigée par son travail d’écrivain et le désir ardent qu’il nourrit pour cette femme hors du commun. Leur duo s’articule dans une complémentarité fascinante, chacun révélant les failles et les forces de l’autre.
Pourtant, malgré cette intensité, la pièce souffre de quelques longueurs, surtout dans sa première partie. Le texte s’étire, et certaines lettres ou pensées se répètent, donnant un effet de redondance qui finit par atténuer la tension dramatique. Les échanges passionnés deviennent parfois presque figés, et l’attention du public peut être mise à l’épreuve. Une version plus condensée aurait permis d’éliminer ces passages superflus, renforçant ainsi l’impact émotionnel du texte sans le diluer.
Je t’écris au milieu d’un bel orage réussi toutefois à toucher en plein cœur, malgré un rythme inégal, rappelant que certains amours survivent aux tempêtes de la vie et aux aléas du temps. La dernière partie de la pièce tient le spectateur en haleine, portée par un rythme soudainement plus vif et une tension croissante, alors que les échanges épistolaires s'intensifient et touchent à leur fin, redonnant un coup de fouet à la narration et soulignant la force de cet amour prêt à défier le temps et l'absence.
La pièce est actuellement en tournée québécoise. Informations ici.