Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
La première soirée des demi-finales des Francouvertes avait lieu le 15 avril au Cabaret Lion d’Or et a été marquée par la présence de Karolan Boily, Soleil Launière et Sensei H. Les trois artistes nous ont ouvert les portes de leur monde bien différent les uns des autres, mais surtout ont ouvert leur cœur au public.
C’est Anatole qui a brisé la glace. Il est de retour au Cabaret Lion d’Or pour la première fois depuis son dernier passage, car cette salle reste, selon lui, teintée de ses passages aux Francouvertes. Il y a participé en 2015 pour son projet Anatole et ainsi qu’en 2012 avec son groupe Mauves.
Il nous rappelle les commentaires qui l’avaient marqué : «ce n’est pas un concours de théâtre, honte à toi!», puis «est-ce que ce band est une joke?» avec Mauves. Il rappelle donc aux participants de ne pas trop s’en faire et de ne pas essayer de plaire au jury.
Ce soir, Alexandre Martel est seul à la guitare et fait renaître Anatole, son projet artistique ayant pris fin en février dernier, et pour cette raison, il n’a pas pu nous jouer de chanson inédite comme le veut la tradition des Francouvertes avec J’aime mes ex.
La prestation de Karolan Boily commence dans une ambiance mystérieuse dans la brume des projecteurs où une douce voix perce le silence. Elle nous plonge dans une atmosphère post-rock dans lequel elle raconte ses états émotionnels. La musique plane dans des moments de douceur et passe vers des moments d’intensité.
Karolan Boily est accompagnée de musiciens, les notes de piano et de batteries ponctuent le rythme des chansons et apportent une certaine force. On sent que le courant passe bien entre elle et ses musiciens. Elle nous a également présenté des moments seule à la guitare. Ses chansons sont introspectives et laissent place à des montées de voix.
Elle nous joue une toute nouvelle chanson que seuls elle et ses musiciens avaient entendue jusqu’à maintenant. La chanson en question parle de laisser aller des personnes, même si ce n’est pas notre choix. Les paroles de ses chansons sont plutôt intimes et vulnérables, ce qui peut vraiment venir parler au cœur des gens.
Dans ses interventions, elle est tout autant douce et posée que ses chansons. On la sent nerveuse. Son projet est bourgeonnant et commence tout juste à se déployer. Elle n’a pas encore l’aisance scénique des plus habitués, ça saura venir avec le temps.
L’artiste multidisciplinaire originaire de Mashteuiatsh avance lentement sur scène comme si elle glissait sur le sol. Pendant ce temps, ses musiciens commencent à jouer. Leurs rythmes sont comme une trame sonore de film. Elle qui vient d’un milieu de théâtre et d’art performance, en plus de la musique, nous propose vraiment une prestation complète. Soleil Launière habite toute la scène par sa présence. Elle garde ses bras dans les airs, chaque côté d’elle et au-dessus de sa tête tout le long de sa première chanson, il y a quelque chose de très puissant là-dedans et ça donne l’impression d’assister à une cérémonie magique. Le début est des plus mystiques.
Soleil Launière nous transporte vers un autre univers, tantôt elle chante, tantôt elle fait des cris d’oiseau. Les femmes sont au cœur de ses créations, elle célèbre la féminité et souhaite aussi rappeler la mémoire des femmes victimes à un certain moment, elle nomme des noms de multiples femmes, toutes tuées en 2023. Cette chanson avait tellement de force, j’ai eu la chair de poule.
«Je ne parle pas ma langue, je parle la langue du territoire» nous dit-elle. Au fil des chansons, on ressent toute la richesse et la profondeur de son héritage autochtone. Dans la lumière, elle brillait si fort, elle a enchanté le public. On ne sent aucune hésitation. Sa dernière chanson Pekuakami qui signifie le grand lac Saint-Jean. Elle nous rapproche de ce lieu et peu importe notre appartenance à cet endroit, elle réussit à nous transmettre sa nostalgie pour sa terre natale.
Sa prestance est si solide, digne d’une grande diva. On dirait qu’elle a fait de la scène depuis toujours, on ne sent aucune hésitation. Je me suis sentie hypnotisée, comme si rien d’autre n’existait, je ne voulais pas perdre une seule seconde. Soleil Launière nous a livré une performance impressionnante et profonde. Assurément, son nom sera bientôt sur toutes les lèvres.
La rappeuse établie à Québec Sensei H est venue sur scène accompagner d'un MPC1000 et d’une contrebassiste, ce qui est peu fréquent dans le rap. Son style musical est inspiré du hip-hop et du rap français.
La mise en scène est minimaliste, mais laisse place à ses propos. Elle souhaite donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Elle propose des textes percutants et remplis d’assurance et nous débite des mots à une vitesse incroyable, mais on saisit tout. On sent qu’elle maîtrise son art.
Des moments sont plus axés sur les paroles et on a également des moments plus dansants, c’est bien équilibré. La musique est très efficace. Sensei H fait également participer le public et ce dernier répond bien à l’appel. Quand elle dit «premier», on dit «arrivé». Interagir avec son public est un élément important de la prestance scénique.
Avant d’entamer la chanson 10 novembre, elle nous fait part des violences qu’elle a subies et comment tous les types de violence que les femmes de son entourage vivent l’ont marqué profondément. «Qui peut prétendre faire du rap sans prendre position. Pour persister dans le rap, on doit avoir un combat», dit-elle. Sensei H explique qu’elle souhaitait prendre davantage position dans ses écrits et mettre l’accent sur des causes. C’est tout à son honneur et je pense qu’elle devrait continuer dans cette voie. Elle est capable de traiter de divers sujets, même les plus sérieux.
01 — Soleil Launière
02 — Sensei H
03 — Karolan Boily
La suite des demi-finales se déroulera ce mardi 16 avril, avec Le Belladone, PRINCESSES et Nectar Palace ainsi que Laurence-Anne en tant qu’artiste invitée de la série J’aime mes exs. La dernière soirée des demi-finales se déroulera également le mercredi 17 avril prochain. C’est un rendez-vous à ne pas manquer pour assister aux prestations des artistes qui se rendront potentiellement en finale des Francouvertes. Lisez notre couverture entière du concours-vitrine ici. Pour écouter l'analyse des candidats des demi-finales, cliquez ici.