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La grande scène de la Place des Festivals accueillait la majestueuse Elisapie samedi soir, le 28 juin, au Festival International de Jazz de Montréal. La chanteuse Inuk, accompagnée de ses musiciens, a jeté un sort à la foule, captivée par les chants, les costumes, les danses et la qualité des performances instrumentales. L’artiste habitait la scène comme si la pluie survenue plus tôt dans la journée lui avait donné des ailes.
Le coryphée de la soirée était une sorte de boombox lumineux, annonçant le début et la fin du spectacle, mais il en émanait également des récits racontés en inuktitut. Il venait soutenir les performances de la chanteuse, tout comme les musiciens, qui ont livré des solos et des prouesses musicales qu’il convient de souligner. Oscillant entre le rock, le jazz et la pop, l'orchestre a su accoter le talent de la chanteuse qu’ils accompagnaient. Mention spéciale au guitariste Joe Grass et au saxophoniste Jason Sharp, qui ont parfois même volé la vedette. De plus, accompagnée de sa choriste Béatrice Deer, la chanteuse a également offert au public des performances de halètements et de chants de gorge tirés de traditions inuites.
Le spectacle était parsemé de ses plus vieux morceaux comme Wolves Don’t Live by the Rules ou encore Arnaq, rendant hommage à la force des femmes, tiré de son album The Ballad of the Runaway Girl, sorti en 2018. Il se concentrait toutefois davantage sur les chansons de son plus récent opus, Inuktitut (2023).
Elle présente cet album de reprises d’œuvres des années 70-80 comme un projet lors duquel elle a « volé des chansons écrites par des Blancs » pour les réécrire dans sa langue. C’est d’ailleurs avec la reprise de la chanson Heart of Glass de Blondie qu’elle lance le concert, vêtue d’un costume à franges blanc et rouge conçu par Caroline Monnet.
La recette est assez épurée : Elisapie et ses musiciens, des projections venant soutenir les histoires racontées par la femme de 48 ans, et un ou deux changements de costume. Pourtant, il n’y avait rien de simplet dans le concert qu’a offert Elisapie. Avec un magnétisme évident, elle envoûte le public pour le transporter vers le Nord, dans les salles communautaires où elle dansait ou encore le sous-sol de sa maison d’enfance.
Chacun des récits est associé à un souvenir, et chaque souvenir porte en trame de fond l’une des chansons de son album. Bien que les morceaux d’Inuktitut reprennent des œuvres telles que Time After Time de Cyndi Lauper ou I Want to Break Free de Queen, des chansons que l’on pourrait décrire comme heureuses et entraînantes, celles-ci ont pourtant accompagné l’artiste Inuk à travers des moments plus tragiques de sa vie. C'est d'ailleurs sur ce ton plus solennel que la chanteuse décide souvent de les livrer.
Elle raconte, lors de l'interprétation de Dreams du groupe Fleetwood Mac, comment sa mère refusait d’allumer la radio lorsque cette pièce jouait, alors qu’Elisapie se rappelait adorer cette chanson plus jeune. C’est plus tard qu’elle a compris qu’il s’agissait d’une des pièces favorites de son frère, décédé alors que l’artiste n’avait que trois ans. C’est donc empreinte de nostalgie qu’elle livre la chanson, portée par les projections d’un homme en moto transportant un enfant derrière lui.
Elisapie transporte également la foule à son arrivée à Montréal, alors qu’elle avait « l’impression de venir d’un tout autre pays ». Elle remercie alors un homme qui lui a permis de tomber en amour avec la métropole, Leonard Cohen, en lui rendant hommage avec la chanson Taimaa Qimatsiniungimat (Hey, That’s No Way to Say Goodbye). Ce moment, déjà puissant en émotions, s’est enjolivé avec la venue de Patrick Watson, prêtant sa voix unique à la pièce chantée quasi a cappella.
Il revient également sur scène lors de l'interprétation de Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here), qu'Elisapie chante intimement autour d'un micro disposé au centre de la scène, accompagnée de ses invités et d'instruments qui se font plus discrets.
Alors que la magie d’Elisapie opérait sur scène, c’est en me promenant parmi le public que j’ai pu observer l’ampleur de l’importance qu’avait le concert qui se déroulait devant moi. L'artiste jouait hier sur l’une des plus grandes scènes montréalaises, et devant elle, des dames âgées, des hommes adultes et des enfants dansaient et chantaient dans leur langue.
Une semaine après la Journée nationale des peuples autochtones, qui a eu lieu le 21 juin dernier, la Place des festivals offrait l'occasion de célébrer à nouveau et en grand. Il était donc excessivement touchant de voir ces milliers de personnes réunies afin d’entendre des chansons en inuktitut livrées par une femme pouvant nous raconter et nous chanter le Nord.
Elisapie dégage une force, une beauté et un talent hors du commun. Il n’y a aucun doute en la regardant habiter la scène, que les amateurs de musique ont permis à la bonne personne de se faire connaître pour porter son message sur la grande scène du Festival International de Jazz de Montréal.
Suivez notre couverture du Festival International de Jazz de Montréal sur ce lien.