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Le 2 juillet 2024, le Club Soda de Montréal s’est transformé en salle de bal géante tout droit sortie d’une faille spatiotemporelle nous renvoyant en 2 secondes à Kingston en Jamaïque.
Les pilotes de cet avion supersonique de reggae/dub ont été Protoje, le chanteur, MC (maître de cérémonie) et pionnier du reggae contemporain jamaïcain et Tippy I Grade, producteur et DJ jamaïcain aux racines haïtiennes, qui, tous les deux, en formule Soundsystem ont pris d'assaut la scène dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal et ont transporté un public qui n’a littéralement pas arrêté de danser pendant l’heure et demie qu’a duré le concert, leur offrant une fusion captivante de reggae, de dub et d’engagement politique.
Dès son arrivée sur scène, Protoje a été accueilli par des acclamations enthousiastes. Le chanteur jamaïcain, connu pour sa voix puissante et ses paroles engagées, a immédiatement instauré une ambiance électrisante avec son ouverture énergique rendant hommage aux anciens et notamment Bob Marley à qui il a dédié le titre Legend.
Insistant sur scène sur le rôle d’éveil politique des consciences que doit jouer le reggae, il a dit qu’il fallait écouter la musique (et les paroles qui vont avec) avec le cerveau et avec le cœur et pas seulement avec les pieds.
Accompagné de son compère Tippy I Grade, Protoje a livré une performance impeccablement synchronisée du duo: quand le premier mixait en live (pas de bande préparée ni d’USB préconçu) des sons via sa console d’overdub, de reverb et d’échos, le second le suivait mi-improvisant selon l’inspiration de l’instant, mi-exécutant des titres issus de sa nombreuse et déjà bien imposante discographie.
Certaines reprises se sont aussi glissées dans le lot, notamment celle du titre War de l’illustre Bob Marley où Protoje en a profité juste avant pour insister sur un message dénonçant les massacres en cours en Palestine, au Soudan et partout dans les pays du Sud. Des chansons comme Blood Money et Like This ont résonné avec une intensité particulière, traitant de thèmes sociaux et politiques avec une profondeur rare qui, bien souvent dans le reggae/dub, contrastait avec l’apparente légèreté des rythmes dansants.
L’interaction de Protoje avec le public a été un autre point fort de la soirée. Avec un charisme naturel et une aisance scénique remarquable, il a su établir une connexion authentique, partageant des anecdotes et des réflexions personnelles entre les morceaux ainsi que des checks et des salutations avec plusieurs personnes dans le public. À un moment, au micro, le MC a même confié avoir été très agréablement surpris par la qualité des produits d’une certaine société d’État (pas de pub ici…) qui vendait des produits à base de Cannabis (et puis, n’oublions pas la modération, toujours!).
Preuve de la communion presque en mode camaraderie entre le public et son chanteur: ce dernier a reçu deux mangues (les fruits, oui!) de la part d’une personne de l’audience et les a déposés fièrement sur la console de Tippy I Grade, celui-ci étant bien amusé par la situation. Cette proximité toute naturelle, tout organique a ajouté une dimension intime au concert, très rare à ce niveau de l’industrie du spectacle.
Le concert s'est conclu en apothéose, littéralement, avec une version Dub absolument magistrale de Who Knows, plus grand tube de la carrière de Protoje (chanté à l’origine en duo avec Chronixx, autre référence marquante du reggae contemporain jamaïcain) entraînant le public dans une dernière salve de rythmes vibrants, de chants enthousiastes et de communion sacrée entre le public et le chanteur.
Il y a des concerts où l’humain derrière l’artiste vous marque bien plus que d’autres, celui-ci en était un. Retrouvez toute notre couverture du Festival International de Jazz de Montréal sur ce lien.