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Une soirée de douceur a déferlé sur les plaines d'Abraham le 8 juillet 2024 à l'occasion de la cinquième journée du Festival d'Été de Québec (FEQ). Dur à croire que ce lieu ait déjà été celui de la guerre en 1759. On faisait la paix ce soir-là grâce aux douces voix de Beyries et Élisapie et du talent d'Alexandra Stréliski.
Beyries, vêtue d’un joli une-pièce à paillettes commence en nous jouant du piano accompagné d'un guitariste et d’un percussionniste. Je me disais que le choix de cette artiste était judicieux en tant que première partie d’Alexandra Stréliski. Elle nous propose ses douces chansons folks de sa composition. Les grands écrans ont définitivement des airs cinématiques ce soir.
« Cette chanson parle de la difficulté d'être profondément soi. Pas toujours facile en ce monde. Je vous souhaite ça ce soir. D'être libre. », dit Amélie Beyries avant d’entamer sa chanson qui traite de ce sujet. Debout à la guitare, elle nous joue des accords rythmés, mais tranquilles. Ses élans de voix pleins d'émotions et les paroles m’ont touchée.
« On parle souvent de l'importance de dire aux gens qu'on aime de leur dire qu'on les aime », raconte Beyries, survivante du cancer. « Je vous souhaite à tous une santé physique, et surtout mentale. Et d'avoir cent ans. » Pour entamer la chanson J’aurai cent ans.
« Un jour j’ai rencontré Alexandra Stréliski avant même qu'elle ne devienne connue. Elle m'a dit qu'elle écoutait mon album en boucle. Je veux te dire que je suis ravie et honorée d'ouvrir à ta soirée au festival ce soir », nous confie-t-elle.
Alexandra Stréliski fait son entrée sur scène vêtue de rose. Ses mains se baladent doucement sur le clavier du piano dans la brume des projecteurs. Il y avait quelque chose de spécial de voir des dizaines de milliers de personnes écouter du classique. « Cette semaine, il y a 50 Cent, Nickelback, Mötley Crüe, mais là, il y a nous », et c’est vrai que c’est tout un contraste! On n’oubliera pas ce premier spectacle instrumental sur la Scène Bell de sitôt.
«Bienvenue à la plus grande messe d'hypersensible du Québec», lance-t-elle. «C'est de la musique instrumentale, mais n'hésitez pas à faire du bruit. C’est le plus grand spectacle de toute ma vie, merci», s’exclame-t-elle. Des gens crient, prennent le droit qu'Alexandra nous a donné de nous exclamer. Elle rit, elle s'en étonne presque.
La musique, c’est presque la magie, en tout cas c’est ce qu’il me semblait ce soir-là. La pianiste au visage expressif vivait les émotions de ses chansons en même temps. L'orchestre de violons créait un effet des plus dramatiques. Au fil des chansons, je pouvais m'imaginer un film dans ma tête.
« La pièce que je vais jouer, je ne la joue pas souvent. Je l'ai composée quand j'avais 14 ans. » Elle joue une chanson au xylophone courte et discrète, puis retourne à son piano. On voit quelques vidéos d'elle enfant au grand écran dans un graphique d'autobus « Inscape Express ». On voyage dans le temps. Cette chanson est justement pleine de nostalgie.
On a même eu droit à des invités spéciaux un peu plus loin dans le spectacle. La voix forte de Loud perce la musique Cette collaboration des plus inattendues marchait drôlement bien. Le piano ajoutait aux propos touchants. Les bons rappeurs ont cette force, le texte a un rythme efficace en lui-même et viennent ajouter de la puissance à toute musique. Par la suite, Sarahmée, une autre invitée fait son apparition. Elle fait un slam à la mémoire de son défunt frère, Karim Ouellet.
Alexandra Stréliski est définitivement la rock star du piano. « C'est-tu maintenant le moment où je me lance dans la foule et je fais du crowd surfing? » nous demande la pianiste. Elle ne faisait que plaisanter, mais souhaitait faire de ce rêve inavoué une réalité. « Là ma mère ne va pas être contente, mais il me reste un rêve de rock à réaliser. » Elle se retourne sur scène en surfant sur la foule! Personnellement, je n'aurais jamais cru assister à ce moment, mais nous y voilà!
«J'ai réalisé plein de rêve de rock star ce soir, mais moi il y a quelque chose que je ne peux pas faire normalement, c'est faire chanter les gens», nous confie la pianiste. «Mais je vais essayer une mélodie que vous connaissez. Quelqu'un qui est venu ici l'année passée», continue-t-elle en introduisant Les Étoiles filantes des Cowboys fringants. Toutes les voix des spectateurs qui fredonnent le rythme avaient quelque chose de grandiose et d'émouvant. À la fin de la chanson, Alexandra Stréliski regarde le ciel et fait un salut au défunt Karl Tremblay, chanteur du groupe.
«J'avais peur de vivre ce métier-là, mais maintenant c'est le plus beau métier du monde. Ça m'a pris un burnout, une séparation pour réaliser que c'est ce que je devais faire. Ça peut être beau ces moments de déconstructions», nous confie-t-elle. En tout cas merci Alexandra Stréliski de nous partager ton génie!
Devant un coucher de soleil rosé, la chanteuse originaire de Salluit au Nunavik Elisapie à la prestance solide, telle une déesse Inuk, était vêtue de rose pastel de longue frange aux manches. Elle est venue nous chanter diverses chansons de son répertoire, dont principalement celles tirées de son album Inuktitut paru en 2023. Il s’agit de reprises de chansons populaires qu’elle a traduites dans sa langue. Je m’amusais à deviner qu’elles étaient les chansons originales. «Ces chansons, je les ai volés des blancs, mais c’était nécessaire pour raconter mon histoire», dit-elle. Plus que des reprises, ce sont des souvenirs.
La première chanson est Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) de Blondie. On a également pu entendre Taimangalimaaq (Time After Time), chanson popularisée par Cyndie Lauper. Sa version m’a fait ressentir un frisson aussi froid que les terres du Nunavik en hiver.
Une autre chanson qui m’a marqué est sa version de The Unforgiven de Metallica, Isumagijunnaitaungituq en inuktitut. Sa voix cristalline remplie d'émotions qui rappelle pendant quelques instants de chants celles des chanteuses traditionnelles inuites qui respirent en chantant, m’ont beaucoup réconfortée. La chanson n’avait rien de métal, mais présentait juste l’émotion brute que cette chanson m’a toujours fait ressentir.
Elisapie nous fait des confidences et nous parle de rêves récurrents dans son enfance. Elle vole, elle a peur, puis elle ressent un sentiment intense. Elle sent que quelqu’un derrière elle. Elle a peur, mais elle se sait est aimée. Elle a appris que son frère avait une moto et l’accompagnait quand elle était petite. «Une chanson de Fleetwood Mac jouait à la radio, et ma mère m’a demandé de fermer la radio. Mon frère qui ressemblait à Bruce Lee du Nord est décédé quand j’avais à peine trois ans. Ce rêve était en fait mon premier souvenir», nous explique-t-elle avant d’entamer Sinnatuumait (Dreams). Son frère aimait beaucoup cette chanson. L’explication rendait la prestation déjà émouvante encore plus touchante.
«Cousin Tayara, juste un dancefloor chez lui. Il aimait beaucoup danser. La première fois qu’il va à Montréal, habillé en rose et mauve, il s'est retrouvé. Il était heureux», nous confie Elisapie. « Plus tard, il s'est pendu dans sa garde-robe », continue-t-elle. « J’ai envie qu'on danse pour mon cousin Tayara. Il aimait beaucoup cette chanson ». Il s’agissait de Qimatsilunga (I Want to Break Free) de Queen.
Accompagné debout par tous ses musiciens. Violon jouer doucement et une égoïne. On se serait sur le bord de l'eau près d'un feu de camp. C’est là qu’Elisapie nous chante Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) de Pink Floyd de sa douce voix. Le moment était magique à la tombée de la nuit dans l'écho de toutes les voix de la foule et des gens qui brandissaient la lumière de leur téléphone. On a vécu un moment incroyable ce soir. Qui ne peut être reproduit.
Nakurmiik (merci beaucoup), Elisapie!
Le FEQ, de son côté, terminera son édition 2024 le 14 juillet prochain.