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Pour son 20e anniversaire, Don Juan est de retour sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier. La comédie musicale, dont la mise en scène est signée par Gilles Maheu, a été présentée en première jeudi dernier. Don Juan est incontestablement le spectacle musical de l’été au Québec.
Depuis 2004, plus de 600 000 personnes ont assisté à ce spectacle qui a notamment voyagé en France, en Corée du Sud et en Chine.
Éternel coureur de jupons, Don Juan brise le cœur des femmes de Séville, jusqu’à ce qu’il rencontre la sculptrice Maria. L’amour est à la fois la délivrance et la condamnation de ce Casanova qui est rattrapé par son destin.
La version de 2024 garde les mêmes lacunes. Le développement de la romance entre Don Juan et Maria est inexistant (Changer reste un des plus beaux morceaux, mais concrètement, les paroles ont peu de sens pour le personnage de Maria, que le public ne voit que quelques minutes avant cette chanson), certains personnages, dont Don Luis, ont une utilité narrative discutable. Thématiquement, certains morceaux sont redondants, les paroles sont répétitives et souvent peu poussées.
Mais le charme de Don Juan est enivrant, son énergie est contagieuse et ses vers d’oreille font oublier les textes aux lignes parfois douteuses.
Gian Marco Schiaretti avait de grandes pointures à chausser. Si le Don Juan de Jean-François Breau avait conquis le cœur du Québec, celui de Gian Marco Schiaretti est instantanément tout aussi inoubliable. Passant du tombeur sensuel et torride au doux amant, le talent de l’interprète italien resplendit sur scène et dégage une grande aisance. Son interprétation de Du plaisir mérite d’être réentendue et revue, encore et encore.
Alyzée Lalande est la parfaite Elvira. L’interprète offre une Elvira plus angélique et puérile que celle que proposait Cindy Daniel dans de précédentes versions de la comédie musicale. Cindy Daniel semble plus naturelle en Maria, comme le propose la nouvelle mouture de Don Juan.
Le comédien Philippe Berghella reprend son rôle en tant que Raphaël. Sa voix rauque et son intensité sont au service de ce mari jaloux et trahi qui ira jusqu’à se battre à l’épée (dans une chorégraphie bien menée par Berghella et Schiaretto) par amour pour Maria.
Le visuel, l’esthétique et les décors de Don Juan n’ont rien à envier des plus grands Broadway de ce monde. Certaines projections sont époustouflantes : comme des versions précédentes de Don Juan, on ouvre le rideau sur un tableau composé de deux silhouettes dansant devant une pleine lune, sous un ciel étoilé. Un rendu romantique à souhait et magnifique, et dont les effets sont particulièrement réussis.
Mais les projections sur le cyclo sont inégales. Si les images en mouvement de masques lors de Ce ne sera pas nous ajoute au dynamisme du numéro déjà intense en lui-même et les arbres teintés de rouge dramatise Le sang des soldats, celles durant Les amoureux de Séville en mettent trop. Face à un kaléidoscope d’éventails colorés qui ne cessent jamais de bouger, de se transformer, difficile de rester concentré sur le numéro.
Le Commandeur en CGI est incontestablement l’élément le plus faible de la mise en scène. J’oserais même défendre que celui de 2003 est moins pire. La projection n’a pas manqué de décrocher quelques chuchotements et rires de la part de certains spectateurs, peu convaincus. Pas certaine non plus que ce revenant qui prophétise le destin de Don Juan se veut particulièrement comique.
Au-delà de quelques effets qui poussent trop la note, la mise en scène reprend beaucoup d’éléments d’éditions précédentes qui fonctionnent bien. La plaque tournante fait son retour et est toujours aussi fluidement intégrée à la pièce (et ô combien brillamment intéressante pour Seuls – dont le mariage et les harmonies des interprètes donnaient des frissons, jeudi).
À ces magnifiques éléments visuels s’ajoute la chorégraphie, suave à souhait, signée Carlos Rodriguez. Le son des talons des souliers de flamenco résonnait dans la Salle Wilfrid-Pelletier. On souligne au passage le judicieux choix du retour de nombreux costumes colorés qui vont de pair avec les pas dynamiques qui suivent le rythme d’une comédie musicale qui ne connaît presque aucun temps mort.
Don Juan est présenté à la Place des Arts jusqu’au 24 août. La comédie musicale poursuivra sa tournée québécoise au Grand Théâtre de Québec du 27 août au 8 septembre, puis sera à l'amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières du 11 au 14 septembre. Informations sur les prochaines dates ici.