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Le 15 mai dernier au Cinéma du Parc, avait lieu la première du film Deux femmes en or, réalisé par la cinéaste Chloé Robichaud et scénarisé par Catherine Léger, qui revisite le long-métrage paru en 1970. Les protagonistes, interprétées par Karine Gonthier-Hyndman et Laurence Leboeuf, portent ce film avec brio, bien que ce dernier comporte quelques failles. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de la comédie estivale parfaite, à l’affiche dès le 30 mai 2025.
Deux femmes en or raconte l’histoire de Florence (Karine Gonthier-Hyndman) et Violette (Laurence Leboeuf), deux mères au foyer souhaitant raviver une vie sexuelle oubliée, alors que leurs conjoints les délaissent ou les trompent avec leurs maîtresses. Le scénario emprunte les codes classiques du ménage hétérosexuel. Les deux voisines tissent alors une amitié autour de leur révolte face au sentiment d’échec de leur féminité, et c’est à travers plusieurs aventures avec électriciens, livreurs, exterminateurs et autres qu’elles tenteront de se la réapproprier.
Cinquante ans se sont écoulés depuis la sortie du film original, et force est d’admettre que les thèmes abordés sont toujours d’actualité, alors que les tabous entourant la sexualité féminine persistent. La liberté sexuelle des femmes, thème central, y est explorée avec justesse. Le film présente plusieurs scènes de nudité, mais le tout est traité avec tact : on ne sent ni excès ni insistance, et le message n’est jamais forcé. Au contraire, il est rafraîchissant de voir des corps et le plaisir sexuel féminin à travers le regard d’une réalisatrice également femme. Encore plus réjouissant : voir les corps masculins filmés sous cet œil, renversant les stéréotypes du fantasme dans l’imaginaire cinématographique.
Le style rappelle celui de la réalisatrice Monia Chokri, sans que cela choque. Au contraire, on ne se lasse pas de voir des protagonistes féminins aux personnalités fortes en quête d’émancipation. Et lorsque la direction artistique est aussi soignée et les dialogues aussi fluides, on ne peut que savourer ce qui sera sans doute la comédie québécoise de l’été.
La trame sonore du film constitue également l’une de ses grandes forces : des chansons telles que Provocante de Marjo ou Pourquoi chanter ? de Louise Forestier nous plongent dans une ambiance rétro, fidèle à l’esthétique du film.
Il faut souligner les performances impeccables de Karine Gonthier-Hyndman et Laurence Leboeuf qui portent le film avec finesse et livrent leurs répliques avec une remarquable force comique. Les scènes partagées entre elles sont d’ailleurs mes préférées, tant leur chimie transperce l’écran. Parmi les autres acteurs qui nourrissent l’histoire, on retrouve Félix Moati, très attachant malgré le tempérament de son personnage, et Mani Soleymanlou, toujours convaincant dans le rôle de l’homme naïf et doux.
Véritable hommage au film sorti il y a plus de cinquante ans, le « remake » de Deux femmes en or multiplie les clins d’œil à l’original, notamment avec le retour des comédiens principaux Louise Turcot et Donald Pilon, le temps d’un caméo. Cette version contemporaine reprend également des scènes cultes du film de 1970, telles que celles de l’électricien ou de l’homme de ménage, évidemment réinterprétées à leur manière.
Et ce ne sont pas les seuls visages familiers que les spectateurs pourront s’amuser à reconnaître. Comme la trame suit deux femmes en pleine exploration de leur liberté sexuelle, multipliant les relations avec des inconnus, la présence de nombreux comédiens sur le plateau était inévitable — et la réalisatrice n’a pas eu à chercher bien loin dans le répertoire de l’Union des artistes.
Parmi les apparitions, on retrouve : l’humoriste Sam Breton, Katherine Levac, Claude Legault, Arnaud Soly, Jay DuTemple, Claude Bégin, Jean Sébastien-Girard, et bien d’autres. Loin de moi l’idée de remettre en question la qualité de leurs performances, mais le simple fait de voir des visages omniprésents sur nos écrans, enlève un brin de crédibilité aux scènes sexuelles. Comment ne pas décrocher de l’intrigue lorsqu’Arnaud Soly incarne un peintre intellectuel et sensuel amateur de grandes lectures ? Une sélection de comédiens moins connus aurait apporté au film une richesse supplémentaire et permis au public de découvrir de nouveaux talents, ce qui ne manque pas dans le paysage culturel.
Le problème avec cette parade de vedettes, c’est que le scénario, construit autour de plusieurs « scénettes » tend alors vers une structure de film à sketches. Cela dit, le tout reste plaisant à regarder, bien qu’il faille admettre que cette approche amoindrit sa profondeur.
Deux femmes en or est un film aussi pertinent et agréable à regarder qu’à l’époque. L’histoire ne s’essouffle pas, et a même été reprise sur scène en février dernier au Théâtre du Nouveau Monde.
Les informations sur le film ainsi que sur les horaires de diffusion se trouvent juste ici.