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Cantata, la dernière création des Grands Ballets Canadiens de Montréal, offre un programme alliant quatre chorégraphies audacieuses de danse. La juxtaposition de ces pièces, aux tons très différents les uns des autres, offre une expérience dynamique et variée.
La première célébrait aussi l’annonce de la prometteuse saison 2024-2025, qui marque le 100e anniversaire de Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), la fondatrice des Grands Ballets Canadiens.
La première partie du spectacle propose trois pièces très variées, qui offrent au spectateur une expérience effervescente par leurs cachets distincts.
Après une brève présentation des danseurs, le spectacle démarre en trombe avec Podium, le premier ballet du chorégraphe Étienne Delorme. La pièce contemporaine sur pointes utilise un univers de Formule 1 pour explorer le thème d’une course contre soi. L’idée de l'œuvre est en elle-même ambitieuse, et est un pari extrêmement réussi, Podium étant la pièce la plus captivante de la soirée.
Le contraste entre les éléments contemporains et les danseurs sur pointes est un mariage aussi surprenant qu’efficace. La chorégraphie est originale, remplie de portés impressionnants et de sauts à couper le souffle. Les costumes, avec leurs lignes très graphiques, et les casques de course automobile illuminés rehaussent les mouvements précis des danseurs. La trame musicale techno ponctuée par des rugissements de moteurs est composée par des artistes montréalais. Elle est rafraîchissante et fonctionne extrêmement bien avec la chorégraphie énergique qui garde les spectateurs au bout de leur siège tout au long de la performance.
La chorégraphe américaine Bridget Breiner présente ensuite In Honor Of, un pas de trois bien ficelé et haut en émotions. Le début de l'œuvre, un solo sans musique, intimiste et minimaliste, est aux antipodes de l'adrénaline de la finale de Podium. L’opposition des deux pièces est quelque peu un contrecoup pour le spectateur, et on met un peu de temps avant de complètement s'immerger dans cet univers beaucoup plus lent.
Heureusement, In Honor Of gagne graduellement en intensité, et les mouvements innovants des trois danseurs envoûtent le spectateur. La lumière est un quatrième personnage sur la scène, les danseurs déplaçant un accessoire d’éclairage sur roues pour mettre en lumière - ou masquer dans les ténèbres - certaines parties de la scène. Le résultat est poétique et poignant, plein de subtilités.
La dernière pièce de la première partie est Nebe, chorégraphie de Jérémy Galdeano et Věra Kvarčáková. Nebe plonge son public dans un céleste univers de rêves par son choix délicat de musique et la majesté de sa chorégraphie. En particulier, les portés sont époustouflants. Ils semblent si naturels et fluides que l’on en vient presque à croire que les danseuses vont véritablement s’envoler.
La grâce et la légèreté des danseurs sont aussi mises en valeur par un éclairage empreint d’ingéniosité. La pièce fait notamment une utilisation ingénieuse de lasers et de fumées pour créer une frontière azurée sur la scène.
La deuxième partie de la soirée laisse place à l'œuvre éponyme du spectacle, Cantata, chorégraphié par Mauro Bigonzetti. Quatre chanteuses accompagnent les danseurs tout au long de la pièce. Leurs voix et leurs instruments (castagnettes, tambourins, tammoras et tambours) nous plongent dans une Italie pittoresque par leurs berceuses, pizziche et sérénades.
Avoir en permanence sur scène quatre chanteuses ne participant pas à la danse semble parfois être un défi au niveau de la mise en scène, et leur présence constante nuit parfois au dynamisme de la pièce. Néanmoins, dans l’ensemble, leur inclusion est bien réussie, et les chanteuses apportent un charme assurément unique et authentique à l'œuvre.
La chorégraphie elle-même est très terre-à-terre comparativement aux œuvres plus abstraites et fantasmagoriques de la première partie. Les danseurs se parlent, applaudissent, crient et rient, comme si l’on assistait à une célébration sur une place publique. L’énergie qui en découle est franche et candide, invitant presque le spectateur à se joindre à la fête et aux mouvements contemporains des énergiques danseurs. Quelques moments sont plus dramatiques, mais ce qui ressort principalement de Cantata est une joie de vivre contagieuse.
La sincérité de Cantata est à la fois une force et une faiblesse. La vitalité de la chorégraphie semble demander plus de vibrance au niveau de la production. Les costumes sont simples, quelque peu prosaïques. Ils rappellent ce que portent des gens de tous les jours, mais ne sont pas aussi éclatants que le jeu des danseurs.
L’éclairage est aussi plus sobre que celui des œuvres de la première partie, malgré certains effets intéressants. En contraste avec l’innovation des pièces précédant Cantata, qui prenaient avantage de la lumière, il semble que plus aurait pu être fait pour rappeler le chaud soleil du sud de l’Italie. La bonne humeur de l’interprétation de la chorégraphie pallie néanmoins ses petits bémols, et offre une deuxième partie fort charmante.
Les quatre segments du spectacle Cantata forment une expérience pleine de rebondissements et d’audace. L’innovant programme mixte était présenté du 14 au 16 mars 2024 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.