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Adam change lentement explore avec profondeur et originalité les défis de l'adolescence à travers une animation 2D créative et un humour loufoque. Malgré certains moments répétitifs qui ralentissent le rythme du long-métrage, cette première œuvre de Joël Vaudreuil à l’esthétique particulière demeure charmante.
Chaque fois que l’entourage d’Adam, 15 ans, fait une remarque sur son physique, son corps se module. «Grand tronc», «gras mou», «p’tite tête», chaque commentaire agit tel un sortilège et déforme le corps de l’adolescent. Les auteurs de ces insultes ne semblent jamais voir ces transformations physiques instantanées; tout comme ils ne réalisent jamais l’impact de leurs mots sur Adam.
Les sujets de la mortalité, de l’intimidation, de l’amour non réciproque, du rejet, réussissent à être abordés sans tomber dans une constante lourdeur. Les personnages loufoques aident à garder le ton comique du film; le voisin qui tient mordicus à ses règles de tonte de gazon, le professeur blasé et peu autoritaire, la grand-mère qui frôle le machiavélisme, nombreux sont ces personnages qui maintiennent l’humour tout au long du long-métrage.
Si les changements physiques d’Adam sont particulièrement visibles, son évolution personnelle l’est moins. Durant la quasi-totalité du film, Adam subit son histoire et reste particulièrement passif face aux différentes situations qui se présentent. Il faudra attendre les toutes dernières minutes du long-métrage pour que le personnage prenne des mesures pour modifier lui-même le cours de son histoire.
Cette passivité est en harmonie avec le titre du film; Adam change, effectivement, très lentement. Ce cheminement vers une plus grande authenticité et autonomie est de toute évidence difficile à amorcer à l’adolescence, et la lenteur de cette transition est bien représentée à l’écran. Adam, comme nombre d’adolescents, ne change pas du jour au lendemain afin de moins succomber aux remarques des autres.
Cependant, la lenteur de ce changement amène certains segments quelque peu répétitifs. Une contemplation intéressante de l’adolescence, mais qui aurait pu se permettre d’être un plus courte, ou plus variée.
Si ce coming of age n’est pas des plus impressionnants par son histoire, son animation 2D l’est bien plus. Rappelant King of the Hill (Henri pis sa gang au Québec) et Beavis et Butt-Head, les traits exagérés et caricaturaux rendent les transformations physiques d’Adam plus comiques, mais aussi plus poignantes et perturbantes. On capture bien par ce style le tourment adolescent ressenti lorsque différent.
Peau grise, corps et visages déformés, proportions irréalistes, ce style fonctionne avec le thème et ses personnages. L’animation 2D est une denrée rare, mais son charme demeure incontestable, surtout lorsqu’utilisé comme un reflet intelligent de l’histoire qu’on cherche à véhiculer.
Adam change lentement est disponible en salle depuis le 7 juin 2024.