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Gilles Lellouche et Élodie Bouchez étaient tous les deux présents à Montréal dans le cadre du festival Cinemania pour y présenter leurs différents films, en tant qu’acteurs et réalisateur. Alors qu’on retrouve les deux comédiens ensemble dans Pupille de Jeanne Herry, Gilles Lellouche est également à l’affiche de L’amour est une fête ! du réalisateur français Cédric Anger. En parallèle, il présentait son premier long-métrage qu'il a réalisé : Le grand bain, où il met en scène Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde et Noée Abita, vue dans le récent Genèse de Philippe Lesage. Pour l’occasion, atuvu.ca s'est entretenu avec Élodie Bouchez et Gilles Lellouche: découvrez ce qu'il est ressorti de ces entrevues.
Pupille de Jeanne Herry
Pupille retrace l’histoire de Théo, un nouveau-né abandonné par sa mère à la naissance. Jeanne Herry met majestueusement en scène l’histoire de ses deux premiers mois où différents personnages gravitent autour de lui. De l’assistante sociale à l’éducatrice spécialisée, de la candidate à l’adoption (incarnée par Élodie Bouchez) au « père d’accueil » (incarné par Gilles Lellouche) pendant ces deux mois de transition, Pupille est un film émouvant, sociétal et véridique sur les difficultés dans le domaine de l’adoption en France.
Il semblait évident pour Élodie Bouchez et Gilles Lellouche d’accepter leurs rôles à la lecture du scénario. L'actrice précise : « J’ai lu le scénario d’une traite. J’ai été époustouflée par la virtuosité d’écriture de Jeanne Herry, la manière un peu tentaculaire dont elle mène son récit sur le destin de ce petit bébé. J’étais assez sonnée par cette écriture et par ce rôle qui est très beau. Alice Langlois – mon personnage – a une grande part d’humanité et c’était dans mes cordes de l’interpréter. C'est un personnage très bien écrit au sein d’une histoire elle-même très bien écrite, et ça, ça facilite tout de suite les choses pour les acteurs ! Ce qui m’intéressait, c’était la lumière de cette femme dans les moments les plus durs et de travailler cette matière humaine. Je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’humanité qui me rapproche de ce personnage. » Gilles Lellouche, quant à lui, précise : « Ça a été un déclic à la lecture du scénario, c’est la première fois que je pleure en lisant un scripte. Jeanne Herry était tellement chirurgicale et précise dans son écriture que l’interprétation pour ce personnage a été très fluide. »
Avec comme rôle principal cet « enfant pupille » de la nation, il fallait mettre en scène des nourrissons et des jeunes bébés. Les deux acteurs reviennent sur cette expérience fascinante : « Il y avait trois bébés sur le tournage. Et avec l’un des trois, c’est particulier à dire, mais il y a eu une rencontre. Une vraie chimie, une vraie chaleur. Je le prenais dans mes bras, on jouait tous les deux, il me regardait quand je lui parlais, c’était dingue. Il avait les réactions qui étaient prévues au bon moment. Ce n'est pas du tout explicable. C’était enveloppant, doux, vraiment incroyable », rapporte Gilles Lellouche.
Élodie Bouchez, du même avis, nous précise : « La législation française veut qu’on puisse tourner avec un bébé une heure par jour à partir du moment où il arrive sur le lieu du tournage. Donc toute la mise en scène et la production étaient organisées autour de ces bébés, pour qu’on soit tous prêts avec un grand calme pour accueillir ces petits. Il se trouve qu’on a eu des bébés exceptionnels, et notamment celui avec lequel j’ai tourné dans la dernière partie du film. Il était juste génial et il faisait tout ce qui était écrit dans le scénario. On était complètement ébahis, on hallucinait! Je sais que ce bébé m’a aidé à jouer. »
Bien qu’il n’y ait pas encore de date de sortie officielle, Pupille de Jeanne Herry sera présenté le 10 novembre au Cinéma Impérial dans le cadre du festival Cinemania. N’hésitez pas à vous procurer une place avant que ce ne soit complet, en cliquant ici.
Élodie Bouchez est également à l’affiche de GUY d’Alex Lutz, en salle depuis le 19 octobre, et vous avez pu la voir cet été dans Fleuve noir d’Éric Zonca. Avec ces trois films sortis au Québec, elle nous en dit plus sur sa manière de choisir ses personnages à l’écran : « Je cherche à jouer dans un film avant toute chose, quel que soit finalement le rôle ou bien son importance. Si la qualité de l’écriture du film me plait, alors je vais avoir envie d’y participer. Quand les films sont bien écrits, les rôles sont assez faciles à incarner, aussi différents soient-ils. Cette année avec GUY, Fleuve noir et Pupille, ce sont trois exemples très différents mais qui ont été assez faciles à appréhender. GUY par exemple, c’était magique grâce à Alex Lutz, son tempérament, sa manière de tourner. On a vraiment construit des choses de manière très folle, très spontanée et rapide. »
Le grand bain de Gilles Lellouche
Avec ce premier long-métrage, Gilles Lellouche se concentre sur huit hommes tristes et un peu dépressifs qui s’engagent dans une équipe de natation synchronisée. Ensemble, ils vont se serrer les coudes pour dépasser leurs difficultés de vie et s’entraîner jusqu’au championnat du monde.
Gilles Lellouche nous en dit plus sur la réalisation de son film et son envie d’être réalisateur : « Lorsqu’on est acteur, au bout d’un moment, on sert les mots des autres. J’avais envie de faire un film qui soit plus personnel et, pour être très honnête, j’avais envie de faire le film que j’avais envie de voir. Avant d’être acteur, j’étais réalisateur de clips vidéo et de publicités, j’ai également coréalisé le film Narco qui est sorti il y a 15 ans. Ça me trottait dans la tête de refaire un film, j’en avais très envie. Ce film, ça fait cinq ans que je le travaille et il fallait que j’aille au bout. C’est la première fois que je fais un film tout seul, car c’est la première fois que je tiens sur mes épaules 15 semaines de tournage; et je me suis senti très à ma place, très heureux. Je ne serai jamais quelqu’un qui fait un film par an, je ne sais pas comment on peut faire ça. Si j’ai mis 15 ans avant de retoucher à une caméra, c’est que j’avais envie d’avoir un sujet qui m’habite complètement, qui devait être très important pour moi. »
Bien que Gilles Lellouche mette en scène certaines de ses bonnes connaissances, dont Guillaume Canet avec qui il sera à l’affiche de L’amour est une fête !, son professionnalisme dans sa méthode de travail est admirable. Scénariste et dialoguiste de son film, il nous en dit plus sur sa relation aux acteurs : « Je n’avais aucun acteur en tête pendant l’écriture. Le fait d’avoir des acteurs avant de commencer à écrire, ce n’est pas forcément une bonne idée. Pour peu qu’ils vous disent non, vous n’avez pas encore commencé votre film que vous avez déjà une part de rêve qui s’envole. Je me suis interdit ça. J’ai écrit des personnages avec leurs façons de parler, leur vocabulaire, leurs agacements et leurs personnalités. Ensuite, je suis allé chercher les acteurs qui me semblaient être les plus idéaux pour les incarner, sans idée de copinage ou de popularité. Simplement les meilleurs. J’ai eu tous les acteurs que je souhaitais. J’ai commencé par Mathieu Amalric et il m’a dit oui tout de suite, sans avoir lu le scénario. »
Gilles Lellouche surprend également avec son univers visuel et une grammaire cinématographique bien présente qui découle de l'héritage de sa formation en vidéoclip. « En réalisant des clips dans les années 1990, cela m’a beaucoup entraîné et ma grammaire cinématographique est née, avec une volonté de faire des zooms, ce qui n’est pas anodin. Ça fait référence aux années 1970, qui sont pour moi l’une des périodes les plus prospères et intéressantes du cinéma mondial. J’avais envie d’avoir une ambition formelle dans la réalisation de ce film. Avec un sujet quotidien, très simple dans la première partie du film, et la natation synchronisée dans la deuxième partie qui amène un côté "comédie musicale", j’avais envie de passer d’une première partie très linéaire, presque étouffante, à quelque chose qui s’envole vers un quotidien sublimé, comme ce que vivent les personnages finalement. »
Gilles Lellouche réussit à faire « un film populaire avec des acteurs qui ne le sont pas tant que ça, tels que Philippe Katerine ou Mathieu Amalric, qui font du cinéma d’auteur. Et j’adore l’idée qu’on puisse parler au plus grand nombre, avec des acteurs qui ne sont pas forcément habitués à cela », conclut-il.
En salle le 9 novembre 2018 au Québec, et avec plus de deux millions de spectateurs en moins d’une semaine en France, Le grand bain est le film français de 2018 à ne pas manquer!