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Samedi dernier s’est clôturée la 47e édition du Festival du Nouveau Cinéma avec Guy, un documentaire fictif sur un artiste inexistant. Alex Lutz, réalisateur et acteur français, nous livre la carrière du chanteur Guy Jamet à travers des clips, des concerts et des entrevues. Avec ce film, Lutz fait danser et fredonner. On ressort de la salle un petit peu mélancoliques face à son inexistence et finalement, en pensant à lui, il se peut qu'on continue de le faire vivre longtemps. Lutz démontre encore une fois sa maîtrise dans la création de personnages en signant un chef d’œuvre cinématographique.
Soirée de clôture du FNC
Cette année encore, le FNC fut un triomphe : plusieurs séances de films affichaient complet, les fêtes ont duré jusqu’au bout de la nuit, des surprises ont étonné les spectateurs comme ROMA, le dernier film d’Alfonso Cuaron, et la Louve d’Or a été remise au Québécois Philippe Lesage pour Genèse, son nouveau long-métrage avec Théodore Pellerin, Noée Abita, Paul Ahmarani et Pier-Luc Funk.
Samedi soir, la soirée de clôture s’est terminée à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l'UQÀM, et on espère que vous aviez fait votre récent traitement de blanchiment des dents car il fallait s’attendre à être pris en photo par Maryse Boyce ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver toutes ses photos du FNC en cliquant ici.
Bien que dimanche 14 octobre, le festival ait présenté Burning de Lee Chang-Dong et une nouvelle séance de The House That Jack Built de Lars Van Trier, c’est le samedi 13 octobre que se clôturait officiellement le FNC avec Guy, le second long-métrage d’Alex Lutz.
GUY d’Alex Lutz, un film touchant et un hommage à la musique française
Gauthier apprend qu’il est le fils illégitime de l’artiste Guy Jamet, un chanteur populaire français âgé de 74 ans. Bien qu’il ait promis à sa mère de garder le secret, il va réaliser un documentaire sur son père, Guy, pour apprendre à le connaître.
Du point de vue narratif, l’histoire est touchante et elle viendra vous émouvoir grâce à la performance de Lutz qui livre un sans-faute dans l’incarnation de cet homme de 74 ans. Techniquement, la force de GUY, ce « documentaire fictif », est l’alternance des différents formats (notons les clips au format 1:1 avec beaucoup de grains sur la pellicule qui alternent avec le reste des images tournées en numérique). On passe à travers 40 ans d’histoires, de looks, de musiques : GUY fait preuve d’un immense travail de recherches sur les époques. Cependant, bien que le sujet semble être la musique de Guy Jamet et son personnage, les thématiques des relations familiales, du deuil, du temps qui passe et des rapports humains s’installent au fur et à mesure du film.
Alex Lutz, réalisateur et interprète de Guy, nous précise sa démarche de création : « Il faut que le personnage soit très sincère. J’essaye de pouvoir répondre à tout sur le personnage, de sa couleur préférée à son plat favori, son lieu de naissance, ses maîtresses, ses amours, ses déceptions, les appartements qu’il a eus, ceux qu’il a quittés. Plus j’ai des détails biographiques, plus j’ai des facilités à jouer le personnage et plus, après tout ça, je peux l'incarner dans le corps et dans le look vestimentaire. »
GUY est un documentaire sur Guy Jamet et rares sont les plans où il n’en fait pas partie. Ce pari risqué d’être à la fois le réalisateur et l’acteur principal a été possible grâce au choix du format documentaire. Alex Lutz nous explique : « En choisissant la forme documentaire, le film n’a plus besoin d’installations de rails, de grues, de tous ces procédés techniques. Ce temps économisé pouvait alors être employé pour les 5 heures de maquillage que je devais faire par jour et c’était une chance, car le maquillage c’est un bail de temps unique alors qu’au cinéma, le temps est interrompu très régulièrement pour changer les plans des scènes. Là, une fois que j’étais préparé, c’était bon pour la journée. J’avais une seule caméra et très peu d’apport technique, on pouvait alors filmer, filmer, filmer. »
En plus d’être un documentaire sur un artiste fictif, GUY est également un hommage à la musique française à travers les époques. Alors que le personnage de Guy a nécessité un immense travail de création, les 15 chansons – d’ailleurs disponibles dans la bande originale du film – ont nécessité un important travail de recherches et d’archives. Lutz nous détaille : « Vincent Blanchard et Romain Greffe, les deux compositeurs, savent formidablement s’approprier des styles musicaux et ils ont une connaissance et une culture musicale très importante. Je voulais faire de probables tubes sans faire de la parodie ou de la caricature, et c’est surtout ça qui a été difficile. Il ne fallait pas s’inspirer des chanteurs mais des époques, des tendances musicales, de l’industrie du disque, demi-décennie par demi-décennie. C’était une recherche très intéressante. »
GUY est un film à déguster comme un bon plat en prenant le temps de savourer chaque plan, chaque scène et chaque séquence. Une fois fini, vous rêverez sans doute – comme nous – de voir et d'entendre davantage de Guy Jamet. Alex Lutz nous précise alors un projet de ciné-concerts en France avec des images exclusives, qui traversera peut-être l’Atlantique un jour. En ce qui concerne Guy, il nous livre : « Peut-être que je vais continuer à le faire vivre. Je trouve que ce personnage m’offre des possibilités incroyables, il est étonnant. »
Ce film saisissant est avant tout un hommage à la chanson française. Peu importe votre âge et votre génération, les partis pris d’Alex Lutz, réalisateur et interprète, sauront vous émouvoir. Avec GUY, Lutz nous donne également à voir l’envers du décor d’une star qui devient attachante, comme notre frère, notre père ou notre grand-père. Pour ce second long-métrage réalisé avec son équipe habituelle (Tom Dingler, Bruno Sanches, Amandine Cross et Arthur Sanigou), Lutz livre un réel chef d’œuvre cinématographique en créant de toutes pièces un chanteur. En salle le 19 octobre partout au Québec, GUY est à voir et à revoir sans hésitation.