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Grâce à Dieu est le dernier film du réalisateur français François Ozon. En salle ce vendredi 5 avril 2019, Ozon marque les esprits avec ce film « coup de poing » qui retrace les faits réels de l’affaire Barbarin, lorsque l’un des prêtres du diocèse (Père Preynat) est accusé d’actes pédophiles par plus de soixante victimes. S’ensuivent alors plus de deux ans de combat acharné devant la justice et l’Église pour entraîner la démission des deux hommes.
François Ozon est très connu pour son cinéma singulier, réfléchi et artistique. En effet, depuis la sortie de Huit femmes en 2001, il est l’un des réalisateurs français les plus prolifiques de sa génération. C’est avec des films comme Potiche, Une nouvelle amie ou bien L’amant double, projeté d’ailleurs en 2017 au festival Cinemania de Montréal, qu’il révèle son talent dans tous les genres de cinéma. Cependant, il nous revient cette année avec Grâce à Dieu, un drame inspiré de faits réels: une nouveauté dans son répertoire. Il maintient la maîtrise de son art, que ce soit dans la narration, les cadrages de ses plans, la direction d’acteurs, le montage et même la musique. Grâce à Dieu est un grand film avec lequel il gagne, cette année, le Prix du Jury à la Berlinale.
Grâce à Dieu retrace le combat des victimes du Père Preynat de juin 2014 à décembre 2016, à Lyon, en France. Nous nous recentrons sur trois hommes qui se sont fait agresser sexuellement entre 1983 et 1991. Naissent alors le regroupement et la recherche de plusieurs dizaines de victimes, la création de l’association La Parole Libérée et le combat, mené d’arrache-pied, pour aboutir à l’apostasie du Père Preynat.
Ozon réalise un film à la narration classique – au début, en tous cas – qui devient de plus en plus singulière. En effet, différents partis pris de réalisation sont utilisés: tout d’abord, la lecture de toutes les correspondances entre les différents personnages en voix off sur les images. Cela ancre davantage dans le réel ce que nous voyons, et favorise ainsi le réalisme et l’immersion des spectateurs dans cette histoire. Puis, le nombre de personnages principaux décuple au fur et à mesure de l’avancée du film où Ozon réalise quelques bifurcations narratives plus que maîtrisées.
Nous notons également des performances d’acteurs d’une justesse folle. Melvil Poupaud est brillant dans ce personnage d’Alexandre, un catholique, mari aimant et père de cinq enfants. Denis Menochet, qui sera dès la semaine prochaine aux côtés de Vincent Cassel dans L'empereur de Paris et qui était nommé aux Césars pour son incroyable performance dans Jusqu’à la garde, nous donne ici à voir un personnage sympathique et engagé. Enfin, Swann Arnaud, qui joue aux côtés de Josiane Balasko, nous scotche grâce à sa sincérité de jeu. Bref, Ozon met en scène un casting cinq étoiles.
Avec énormément de paroles entre les dialogues et les correspondances des personnages, nous constatons également un colossal travail d’écriture. Inspiré de la réelle affaire Barbarin, du livre Grâce à Dieu, c’est prescrit de Marie-Christine Tabet ainsi que du texte de théâtre éponyme, Ozon montre une fois de plus sa maîtrise d’écriture dans la finesse des dialogues jusqu’à aller remettre en question la foi des spectateurs les plus croyants.
Rappelons que, quelques semaines avant sa sortie en France, Grâce à Dieu a failli ne jamais voir le jour car la défense de Bernard Preynat a demandé une présomption d’innocence. Mi-février, le tribunal de grande instance de Paris s'est prononcé pour que le film puisse sortir à sa date initialement prévue en France, puis à l’international, ce qui est une raison supplémentaire, nous croyons, pour ne pas le manquer!
Grâce à Dieu ne vous laissera pas indifférent. Quelques heures après être sortis de la salle, nous sommes encore sous le choc. Ozon signe un film engagé et magistralement réalisé. Une pépite à ne pas manquer, à partir du 5 avril dans toutes les salles au Québec. Enfin, pour accéder au réel site de La Parole Libérée, n’hésitez pas et cliquez ici.