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Long-métrage russe se passant dans l’espace, Salyut-7 retrace l’envoi de deux cosmonautes pour réparer la station Salyut-7. En plus de mettre en scène une histoire vraie, c’est avec une grande maîtrise cinématographique que cette excursion spatiale est réalisée par le cinéaste Klim Shipenko. Des mouvements de caméras plus déconcertants que le Gravity de Cuaron au réalisme du film, Salyut-7 est un petit bijou. Projeté en première canadienne lors du Festival du Nouveau Cinéma (FNC) en octobre 2017, il sort ce vendredi sur nos écrans. Un conseil : courez le voir, vous allez décoller !
Tout est maîtrisé. Les acteurs percent l’écran, Vladimir Vdovichenkov qui incarne Federov est majestueux, assez arrogant pour qu’on le déteste mais beaucoup trop charismatique pour ne pas l’aimer. La réalisation permet aux spectateurs de flotter dans l’espace tout autant que les protagonistes pendant 120 minutes. La caméra instaure des plans très géométriques sur terre (plans fixes, panoramiques, travellings) face à des plans flottant dans tous les sens au cœur de l’espace. Cette caméra, qui semble subir les lois de l’apesanteur, nous rapproche de choses irréalistes telles qu’un cafard oscillant dans l’espace et prenant une dimension hors-norme. La caméra passe au travers des fenêtres, tourne sur elle-même, nous promène dans des recoins, se rapproche de ses personnages et propose également des plans larges grandioses. Bref, ce long-métrage livre une expérience de mouvements hors-du-commun.
Salyut-7 s’inscrit donc avec son contenu dans la lignée d’Interstellar de Nolan et Gravity de Cuaron, et vient enrichir ce genre du « spatial » devenu populaire. La séquence de l’arrimage rappelle d’ailleurs beaucoup celle d’Interstellar jusque dans la trame sonore; cependant Salyut-7 a la chance de retracer une histoire vraie, ce qui rend cette séquence encore plus percutante. La réalisation minutieuse et sans à-coups est embellie par une séquence de split-screen (écran divisé) surprenante et envahie par ce flottement spatial où même les partitions d’écran sont mouvantes. Également, une bande sonore très présente – parfois un peu trop d’ailleurs – accompagne la majorité des plans. Accotées aux images, ces musiques d’ambiance viennent parfois donner le sentiment d’un vidéoclip plutôt que d’une séquence filmique. Bien que cela soit le parti pris de Shipenko, le silence spatial manque et aurait pu servir la puissance des images. Cependant, l’émotion reste présente et ce mélange audiovisuel se distingue d’une transparence cinématographique « à l’américaine ».
Salyut-7 retrace aussi un événement méconnu du grand public qui s’inscrit dans un contexte spatio-temporel particulier, parfaitement mis en scène. En effet, en parallèle des séquences dans l’espace, Salyut-7 représente les querelles presque risibles entre l’URSS et les États-Unis durant la guerre froide où la vie des deux cosmonautes semble mise au second plan face au conflit géopolitique. La représentation des femmes est aussi caractéristique de cette période du XXe siècle par leurs statuts et leurs dialogues (rappelons la séquence désarçonnante qui a fait rire toute la salle, où la petite fille de 4 ans explique que les généraux de l’URSS ne vont pas aux toilettes car ils sont des demi-dieux).
Lorsque l’on accumule le traitement de la caméra, la force des personnages à l’écran, les plans de sorties dans l’espace, les écrans divisés ou encore les rebondissements scénaristiques, Salyut-7 rappelle que le cinéma russe est encore l’un des meilleurs.
Incontestablement Salyut-7 plaira au plus grand nombre d’entre vous. À mi-chemin entre le film d’action et le drame, en passant par le film historique aux allures de science-fiction, ce blockbuster russe esthétisé au plus haut point va faire un carton!