Le Centre Phi propose, depuis le 26 janvier, son activité PHI VR TO GO, une expérience en réalité virtuelle à emporter.  Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c'est l’occasion de partir à la découverte de deux univers; des paysages à couper le souffle ou des histoires extraordinaires. Voilà une manière innovante de vivre et de consommer l’art de chez soi. Une tasse de thé, une paire de pantoufles et un casque de réalité virtuelle sur le nez : parfaite soirée de confinement ! 

Lors de l’annonce en mars dernier d’un premier confinement, le centre d’arts montréalais Phi a réagi très rapidement.  L’idée inédite de louer ses casques Oculus GO aux particuliers est venue naturellement ! Pour une durée d’environ 48h, il est possible de voir une sélection de  court-métrages immersifs primés dans les plus grands festivals internationaux. 

La particularité de cette saison concerne le choix entre deux programmations; Découvrir le monde et Récits imaginaires.

La première programmation, déjà disponible au printemps dernier, propose une série de films documentaires époustouflants qui parcourent les cimes de l’Himalaya, les profondeurs de la forêt Amazonienne ou encore le quotidien des astronautes.  

La seconde programmation, petite nouveauté de cette nouvelle saison, que j'ai eu le plaisir de découvrir, se concentre uniquement sur des fictions, chose plus rare en réalité virtuelle. Zombies charmants, plantes hallucinogènes et punks dans le New York des années 70 font, entre autres, partie du voyage. Le tout est séparé en deux mini séries animées et 3 courts-métrages expérimentaux.

Vivre des films

Là où les documentaires en réalité virtuelle permettent aux spectateurs d’être passifs, observateurs, presque comme des petites souris témoins de scènes sans jamais se faire voir, les fictions en réalité virtuelle jouent sur l’implication totale du spectateur. 

Gloomy Eyes | Fernando Maldonado et Jorge Tereso

Cette implication peut être physique comme dans la série animée de 3 courts épisodes Gloomy Eyes.  Dans cette adorable histoire de zombies, le spectateur est obligé de tourner plusieurs fois sur lui-même pour suivre la trame narrative ; quasiment comme s’il était présent dans chacune des scènes et qu’il changeait de lieu de tournage en même temps que les personnages (pour un confort optimal, un visionnement sur un tabouret rotatif est conseillé).

Ayahuasca | Jan Kounen

Dans le film Ayahuasca de Jan Kounen, la participation du spectateur est bien différente. Il n’accompagne pas les personnages, au contraire, il est le personnage principal.  Cette œuvre, nommée d’après une boisson hallucinogène amazonienne, nous plonge dans un voyage de formes et de couleurs spirituel. Au milieu des serpents, des structures kaléidoscopiques et des ossements, les sensations sont fortes et presque réelles tant la technologie utilisée est bien maitrisée. Bémol : les personnes souffrant de claustrophobie ou d’ophiophobie risquent de trouver l’expérience difficile. 

Vestige | Aaron Bradbury, Atlas

Avec la réalité virtuelle, l’observateur et l’acteur deviennent des notions floues et le court-métrage Vestige en est l’exemple parfait. Une jeune femme (dont la voix est celle de Marion Cotillard) raconte au téléphone le deuil qu’elle doit faire de son amant tout en se remémorant des instants de leur vie commune.  Il est clair que nous sommes l’interlocuteur, la personne au bout du fil. Nous pouvons voir ses souvenirs, comme si nous les avions vécus avec elle, comme si nous pouvions comprendre sa peine. Le timbre de sa voix, le crescendo du rythme, les visuels colorés presque aveuglant et tournoyant autour de nous, ne peuvent que nous bouleverser.  

Tous les films proposés sont d’excellentes qualités, autant au niveau du scénario qu’au niveau du visuel. La programmation Récits Imaginaires, avec plus de 110 minutes de visionnement, explore toutes les possibilités de la réalité virtuelle, et ce, de manière différente dans chacun de ces courts-métrages sélectionnés.

Si bien chez soi

Avec une dizaine de films par programmation, on peut profiter pleinement de l’activité comme nous n’aurions jamais pu dans d’autres circonstances. En effet, le fait d’être chez soi,  confortablement  installé, sans bruit perturbant et aucun inconnu pouvant observer nos contorsions afin de tester les possibilités du 360°, permet de vivre ce moment à 100%.

Lorsque l’on reçoit le casque, il est surprenant de voir la simplicité et la légèreté de l’appareil ; deux boutons, un chargeur et c’est tout. Pour une expérience que l’on n’aurait pas pu vivre, il y a encore quelques années, il est incroyable de réaliser l’accessibilité de la réalité virtuelle aujourd’hui. Les casques sont désinfectés, livrés chez vous et récupérés après la période de location, service delux!

Les musées et les cinémas étant toujours fermés, PHI VR TO GO est une manière rafraichissante de consommer notre dose quotidienne recommandée de culture. Et qui sait, peut être que cela nous donne un aperçu du futur des films à la demande. 

Pour réserver votre casque, vous pouvez vous rendre sur le site PHI VR TO GO.

Livraisons uniquement sur l'île de Montréal et possibles uniquement les mardis ou les vendredis.