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La quête de la coupe annuelle de la TOHU a eu lieu ce jeudi 9 novembre. Au cours de cette soirée-bénéfice, avec pour président d’honneur Alexandre Taillefer, quatre équipes de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI) s’affrontaient en trois périodes sur la patinoire. Quatre équipes, mais surtout quatre générations: les Pee-Wee, les Bantam, les Midget et les Légendes se rencontraient pour fêter les 40 ans du théâtre spontané, sous les notes de la Famille Ouellette, grande gagnante des Francouvertes 2016.
Le match s’est très bien fondu dans le contexte de la soirée-bénéfice annuelle de la LNI. Plusieurs tête actives au sein de l'organisation ont saisi le micro pour vanter les mérites de l’improvisation dans le quotidien de tous, dans le quotidien d’un acteur, celui d’un directeur, celui d’un entrepreneur. Nous avons entendu Pierre Carrier (président du conseil d’administration) et François-Étienne Paré (directeur artistique). Yvon Leduc, son co-fondateur, était également présent.
Comment un match d’impro se déroule-t-il ? Plusieurs contraintes font le jeu: le temps, le sujet, la nature, la catégorie, le nombre de joueurs. Pour cette coupe TOHU 2017, lors de la première partie, les Pee-Wee affrontaient les Midget. Après plusieurs matchs, le public a voté en faveur des Midget. Ils étaient donc sélectionnés d’office pour la troisième et dernière partie, lors de laquelle ils joueraient contre les gagnants de la deuxième partie.
Comme thème de l’un des matchs de la première partie, « blanche beige » a été proposé en improvisation mixte. L’interprétation du thème est libre; ici, l’humour et le jeu d’acteur étaient maîtres. Le match opposait Guy Jodoin, des Pee-Wee et Salomé Corbo, des Midget.
Dès la première réplique, le ton a été donné, chacun des deux comédiens réagissant et improvisant pour créer une histoire saugrenue mais tout à fait cohérente. Cette histoire est née de la confrontation de ces deux personnages dans un contexte d’improvisation et de spontanéité. C’était de la créativité à l’état pur, et voilà ce qui rend les matchs magiques. Le public a suivi, seconde après seconde, la création d’une histoire qui n’existait pas une seconde avant, même les comédiens n’en savaient rien parce qu’à chaque fois que l’un d’eux répliquait, l’histoire prenait une nouvelle tournure. Quel jeu de créativité !
La deuxième partie opposait les Légendes aux Bantam. L’un des thèmes du match, « les traditions », dans la catégorie « documentaires ». Là encore, l’humour régnait à chaque seconde. Les deux équipes sont passées l’une après l’autre étant donné que l’improvisation était de nature comparée. Les deux performances semblaient particulièrement professionnelles pour quelque chose de brut, de spontané. C’était impressionnant. La période a été remportée par les Bantam, qui allaient maintenant affronter les Midget pour connaître le grand gagnant de la coupe TOHU 2017.
La troisième et dernière partie tant attendue opposait l’équipe des Midget, composée de joueurs émérites tels que Réal Bossé et Salomé Corbo, et l’équipe des Bantam, celle de la nouvelle génération, comme Florence Longpré et Pierre-Luc Funk. Cette période était remarquable de par le talent de chacun des joueurs sur la patinoire. Le dernier match l’était tout particulièrement. Avec pour thème « dans la tête d’un rat », il opposait Réal Bossé et Pierre-Luc Funk, avec quelques apparitions humoristiques de Salomé Corbo. Cette courte séquence a écrit une réelle histoire, composée presqu’intégralement de mimiques et de bruits des deux protagonistes principaux. Les gestes étaient d’une précision immense, Réal Bossé et Pierre-Luc Funk improvisaient dans la même direction, racontant une histoire cohérente et pleine d’humour.
Après avoir assisté aux prestations des quatre équipes, on ne pouvait que consentir aux dires de la LNI lorsqu’elle a affirmé avec détermination que le théâtre spontané est plein de vertus. Nous parlons ici de vaincre la timidité en accroissant sa créativité, son empathie. Car oui, improviser en sachant soi-même où l’on va, c’est plutôt faisable; improviser dans la même direction que l’improvisateur en face de nous pour créer ensemble une histoire, ça demande un réel travail de projection. Les comédiens doivent se lancer, ne pas craindre ce qui peut sortir de leur bouche, conduire le match ou le suivre, essayer d’emmener voguer l’histoire le plus en profondeur possible.
Ce qui rend le théâtre d’improvisation aussi beau au Québec, c’est sa
propension à savoir rassembler deux activités qui trouvent leur essence
ici-même: l’art dramatique (et l’humour !) et le hockey. En
construisant les matchs d’improvisation sur le modèle de matchs de hockey, en
donnant aux joueurs des maillots de hockey et en les faisant jouer sur une
patinoire, les créateurs du théâtre d’improvisation et de la LNI, Yvon Leduc et Robert Gravel, ont gravé dans la pierre le
théâtre spontané il y a aujourd’hui 40 ans, et continueront à toucher des
générations et des générations de Québécois, c’est certain.