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Vous ne connaissez pas le grand écrivain russe Fiodor Dostoïevski et êtes impressionné(e) à l’idée de découvrir L’Idiot, chef d’oeuvre pharaonique de mille pages? Ne craignez surtout pas d’aller voir cette adaptation originale et décalée de Catherine Vidal et Étienne Lepage au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), bien au contraire.
Pour faire l’éloge de l’innocence, quoi de mieux qu’un personnage au visage angélique et au verbe bienveillant. Voici les atouts du prince Mychkine, un homme interné des années durant dans un hôpital suisse pour combattre les crises d’épilepsie qui le foudroient depuis sa plus tendre enfance. De retour au pays, sans le sou, sans attache, mais empli d’une naïveté touchante, il souhaite rencontrer une parente éloignée qui possède le même nom que lui. Tout le monde s’étonne de l’absence d’intérêt caché dans la démarche du jeune prince et lorsque sa parente, Madame Epantchine, l’annonce héritier d’une fortune colossale, les comportements changent.
Dès lors, il pénètre le cercle fermé de la société pétersbourgeoise qui l’amène à côtoyer des personnalités variées dont il a un fort talent pour percer à jour la psychologie. Mais toujours, sa bonté le rattrape et l’amène à se comporter tour à tour en sauveur, en amoureux transi et humilié ou en piètre adversaire de combat.
Pour incarner cet univers hétéroclite, allant du petit bourgeois au militaire gâteux, en passant par le fils nihiliste et malade, la metteure en scène Catherine Vidal mise sur l’humour inhérent au texte de Dostoïevski et plante un riche décor aussi vibrant que démesuré. De la moquette changeant de couleur sous les projecteurs à l’immense panneau de faux marbre qui sert de cadre à la pièce, l’atmosphère générale cultive un doux mélange entre l’étrange et l’esthétique « kitsch ». Elle n’hésite pas à vêtir les comédiens en short, longue robe à paillette ou à volants, grande cape flamboyante, ou encore avec de mystérieux masques, donnant un ton résolument décalé et humoristique à la pièce. En parallèle, la conception sonore et l’éclairage de la scène convoquent une atmosphère plus sombre, quasi « lynchienne » qui révèle toute la critique du matérialisme et de la cupidité humaine en jeu dans le roman.
La réécriture du texte de Dostoïevski opère le même tournant comico-tragique de la mise en scène et fait le choix contemporain d’adapter la langue en québécois pour un rendu naturel qui semble plus propice à nous faire voir le fond de l’âme humaine. Chaque personnage possède une diction singulière, qui renoue avec la richesse des personnages du roman. Par exemple, celle de Nastassia, la femme qui a perdu l’espoir et son honneur, est appuyée sur les consonnes occlusives bilabiales; ce qui la fait parler en insistant sur les “p” comme si elle se défendait par le langage. En outre, moment phare de la pièce, le prince Mychkine sort de son ADN débonnaire et déclame une longue tirade face au public pour interroger plus durement le comportement individualiste des hommes. D’autres rebondissements sont à découvrir dans cette adaptation réussie, à ne certainement pas manquer !
Texte d’Étienne Lepage et mise en scène de Catherine Vidal, d’après le roman de Fiodor Dostoïevski, présenté au Théâtre du Nouveau Monde du 20 mars au 14 avril. Pour en savoir plus et réserver vos billets, cliquez ici.