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La nouvelle année qui débute incarne toujours, pour les passionnés de théâtre, la rentrée et ses moult propositions de pièces qu’on espère pertinentes, innovatrices et touchantes. Bonne nouvelle, le 6e art québécois répond avec brio à son devoir de représentation et de remise en question des enjeux socioculturels dès ce début de saison, avec des pièces à l’image des sujets discutés dans la sphère publique dans les derniers mois.
Sans surprise, ce petit survol des œuvres à surveiller pour la saison hivernale est marqué au fer rouge par la protestation identitaire féministe, entre autres amorcée publiquement en 2018 avec le tristement célèbre #metoo. Tour à tour, ces suggestions vous présentent des pièces dans lesquelles l’héroïne embrasse une entité « atypique » de la femme.
ColoniséEs
Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 22 janvier au 16 février
Débutons avec une nouvelle création de l’auteure Annick Lefebvre, reconnue pour son style authentique et sans détour. ColoniséEs est une pièce qui raconte l’histoire de deux personnages ayant marqué le paysage politique québécois, Pauline Julien et Gérald Godin. Ces amoureux de longue date ont vécu la Révolution tranquille tout autant qu’ils l’ont sculptée, incarnant ses préoccupations et espoirs à travers leurs carrières respectives. Elle était chanteuse, militante féministe et comédienne; lui était poète, journaliste et ministre péquiste. Ensemble, il formait un couple ayant remis en cause la place de la femme « ménagère », au profit de celle de carrière avant le temps, confrontant ainsi convictions et bonheur au long fleuve tranquille. Avec Macha Limonchik pour camper le rôle de cette femme ayant bousculé les conventions paternalistes, Benoit McGinnis dans les souliers de Gérald Godin – figure masculine avant-gardiste plus que jamais d’actualité – et une mise en scène confiée à René Richard Cyr, ColoniséEs est le genre de pièce qu’on espère recevoir avec ravissement.
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Électre
À l’Espace Go, du 22 janvier au 17 février
« Depuis le meurtre de son père, Électre nourrit une impitoyable haine envers les assassins: sa mère et l’amant de celle-ci. Inconsolable, Électre se soulève, libère sa colère, prépare sa vengeance. Œil pour œil, dent pour dent, la loi du talion dans le déchaînement d’actes sanglants. La vengeance d’Électre est-elle courage ou folie? », résume l'Espace Go sur son site pour présenter le spectacle. Dans ce classique de Sophocle datant de 414 av. J.-C., et réécrit sous la plume lucide et sensible de sa contemporaine Évelyne de la Chenelière, on rencontre la colère, celle qui emporte tout sur son passage. Électre, personnage puissant et intemporel, porte celle-ci comme le talisman de sa rédemption, et c’est d’ailleurs ce qui rend cette pièce si intéressante et actuelle en 2019: l’appropriation féminine de cette émotion de toutes les violences est aux antipodes de l’image lisse qu’on se fait de ce que se doit d’être une femme raisonnable. L’héroïne grecque, interprétée par Magalie Lépine-Blondeau, représente un rôle de rêve pour la comédienne qui a pu compter sur le travail expérimenté de Serge Denoncourt pour la mise en scène, un habitué du théâtre de répertoire. Électre, même plus de deux millénaires plus tard, se présente encore comme un incontournable des planches.
Guérilla de l’ordinaire
Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 5 au 23 mars
Avec Guérilla de l’ordinaire, on découvre (ou redécouvre) avec plaisir le travail de la compagnie théâtrale Les Affamées, qui a pour mission de transcender l’identité de ses créations d’une vision féministe. Dans cette plus récente pièce, on navigue autour de la disparition d’une femme et des dommages collatéraux de l’événement: exploration de l’incompréhension et de la résilience, rencontres d’individus qui ne se destinaient pas avant le drame et assemblage des témoignages, qui, tels des morceaux de puzzle, tentent de créer une possible identité à la disparue. Par le biais de ce récit élaboré par les auteures Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent, alliant réalité et fiction, on s’immerge dans les violences sexistes ordinaires, enjeu primaire du féminisme qui y est traité avec humour, militantisme et sensibilité.
Parce que la nuit
À l’Espace Go, du 5 au 31 mars
Si Pauline Julien est au Québec une importante figure féministe, il en va de même de Patti Smith aux États-Unis. Dans cette coproduction de l’Espace Go, de la compagnie Sybillines et du Théâtre français du Centre national des Arts, on explore la destinée de la chanteuse, figure de proue de l’anticonformisme dans la sphère artistique des années 1970. En effet, celle à qui l’on doit la chanson « Because The Night » a marqué son époque par son désir brûlant de liberté, son rejet d’une identité figée, sa représentation de la contre-culture féministe et son incarnation de l’esthétique punk, qui allait éclore quelques années plus tard. Avec Parce que la nuit, on plonge, à travers l’œuvre substantielle de l’artiste, dans l’« américanité » et le foisonnement créatif et intellectuel qui en provient. Soutenue par la mise en scène de Brigitte Haentiens, l’interprétation de Céline Bonnier (dans le rôle de Patti Smith) et la présence de plusieurs autres interprètes et musiciens tels que Dany Boudreault, la pièce s’annonce comme une des belles propositions artistiques à contre-courant de la saison.
Les larmes amères de Petra Von Kant
Au Théâtre Prospero, du 19 mars au 6 avril
Dans cette dernière suggestion, on assiste à la rencontre passionnée de deux femmes aux réalités discordantes et à l’amour écorché. Les larmes amères de Petra Von Kant, c’est l’œuvre de l’Allemand Fassbinder qu’a remaniée l’auteur et metteur en scène Félix-Antoine Boutin, dans cette nouvelle mouture présentée cette saison au Théâtre Prospero. Une pièce dans laquelle la femme, maîtresse invétérée des relations interpersonnelles, ne s’en retrouve pas moins déstabilisée lorsque l’amour va au-delà de l’entendement et que l’émotion devient maîtresse à son tour. Ce drame psychologique, par le biais de la mise à nu de son héroïne, Petra, permet de sonder les sommets tout autant que les souterrains de la nature humaine, dans toute sa complexité.
D’autres sorties intéressantes sont à noter à l’agenda, pour ceux qui aimeraient déroger un tant soit peu de la thématique féministe. Par exemple, la très attendue œuvre visuelle et chorégraphique The Great Tamer (Usine C, 23 au 27 janvier), la pièce Windigo, traitant du sensible – quoique nécessaire – thème de l’acculturation (Usine C, 5 et 7 février) et l’œuvre contemporaine Lignes de fuite, qui aborde le Québec, le politique, l’avenir et ce qu’on en fait (Centre du Théâtre d’aujourd’hui, 12 mars au 6 avril). Ne manque plus que le lever du rideau!