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Trois marionnettistes, deux tables, un musicien… Il ne faut pas plus, pas moins d’artifices pour les artistes de La Ruée vers l’or pour nous faire voyager dans le Groenland des années 50.
Hier soir, le théâtre aux Écuries présentait la première de Racontars arctiques (du 7 au 11 février), une adaptation de l’oeuvre de l'écrivain danois Jørn Riel. Retour sur ce spectacle plus grand que nature.
Avant d’arriver sur les planches comme spectacle de marionnettes, l’oeuvre Racontars arctiques a d’abord fait un bon bout de chemin… C’est après avoir vécue une expédition de plus de 16 ans au Groenland que Jørn Riel décide de laisser couler sa plume sur le versant arctique! Il publie une dizaine de volumes humoristiques qui prennent alors le pouls d’une bande de chasseurs-expéditeurs partis vivre sur la banquise. Le caractère cuisant des personnages inspire ensuite le bédéiste français Gwen de Bonneval, qui transforme la série en bandes dessinées publiées entre 2009 et 2013.
Fille du livre et de la BD, le spectacle de marionnettes réussit finalement à combiner une belle prose à des personnages plastiques issus directement de l’esthétique des bandes dessinées.
Dans un jeu de coordination, de lumières et de perspectives, Jérémie Desbiens, Jean-François Beauvais et Anne Lalancette actionnent décors, marionnettes et accessoires pour nous transporter dans l’univers blanc et silencieux de la banquise. Les trois marionnettistes font preuve d’une capacité de coordination impressionnante : il leur arrive parfois de tenir à 6 mains une seule marionnette, sans pour autant qu’on ne quitte des yeux ses mouvements et qu'on ne perde le fil de l’intrigue.
Habillés sobrement, ils ne sont pas pour autant effacés de la scène. Ils vivent avec leurs marionnettes, prenant parfois leur rôle : ils instaurent ainsi une double narration qui ajoute une vraie dynamique à l’intrigue. La beauté de leurs gestes est magnifiée par le musicien-bruiteur Alexandre Harvey qui nous tient en haleine tout au long du spectacle et qui démontre encore une fois l’importance du fond sonore. Alors qu’il est éclairé par une faible lueur, on s’amuse à identifier tous les matériaux qu’il utilise pour transposer des bruits de fusils, de pas dans la neige, de sifflement de bouilloire, de feu de cheminée… L’excellente coordination entre l’action des marionnettes et le bruitage renforce la vraisemblance des aventures contées.
Racontars arctiques se présente finalement comme une fenêtre sur la vie d’explorateurs et de chasseurs du Nord-Est, perdus dans l’infiniment grand et blanc du Groenland. Il n’y a pas vraiment de début ou de fin, les artistes capturent simplement, pour un instant, la vie de ces drôles de personnages. Second plan de la pièce, l’intrigue offre avant tout une réflexion sur l’écoulement du temps et la plénitude des grands espaces. Nous flottons alors dans un espace poétique, où les aiguilles du temps fondent sous les glaces.
Finalement, rien n’est raconté, sinon l’essentiel : comment passer le temps ? Qu’est-ce que la solitude ? L’humain est-il prêt à vivre confiné ? Des questions qui ne nous laissent pas de marbre après deux années de pandémie, où solitude et confinement ont marqué nos quotidiens.
Les marionnettes, objets artistiques aux formes étranges, exacerbent les émotions de chacun des personnages : les cicatrices du temps et de l’exclusion se dressent avec évidence sur leurs visages. Le théâtre du « petit » des marionnettes finit par nous transporter avec merveille dans l’infiniment grand de la banquise… Une aventure dans lequel on embarque jusqu’au 11 février!
Informations et réservations sur le site du théâtre aux Écuries.