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Édouard Louis est un jeune auteur français, né en 1992, qui est aujourd’hui traduit dans plus de 30 langues et qui voit ses oeuvres être adaptées au théâtre, au cinéma et en séries télévisées. Ses deux premiers romans autobiographiques, En finir avec Eddy Bellegueule et Histoire de la violence, sortis en 2014 et 2016, deviennent instantanément de grands succès. Ses oeuvres abordent les mécanismes politiques français du XXIe siècle, le milieu ouvrier et défavorisé dans lequel il a grandi ainsi que la notion de transfuge de classe.
C’est avec ce troisième roman, sorti en 2018, que l’on suit son personnage qui rend visite à son père qu’il n’a pas vu depuis longtemps (dans la réalité, depuis l’édition de son premier roman). Il se retrouve devant un homme abîmé, qui continue d’appartenir à une classe sociale extrêmement pauvre et prolétaire. Prenant alors la parole, Edouard Louis se remémore en désordre des épisodes de son enfance, essaie de comprendre ce qui le rapproche et l’éloigne de son père, ce que cet homme a subi et ce qu’il lui a fait subir. Avec ce texte, Edouard Louis tend à faire un pont abrupt entre la violence sociale et la violence familiale qu’il a vécue.
Sous forme de monologue, on suit pendant 1h40 Félix-Antoine Boutin, dans le rôle titre qui livre tout autant une déclaration d’amour et de pardon à son père, incarné par Martin Faucher qu’un réquisitoire contre l’inhumanité du politique.
Il est, de notre point de vue, difficile d’interpréter avec émotion ce texte qui « parle des individus dont le monde ne parle pas » selon l’auteur, mais qui est surtout un peu racoleur, très classique et peu abouti. À l’image de cet ouvrage fade de sens, bien que Felix-Antoine Boutin livre parfaitement le texte, il en résulte une interprétation qui peine à nous émouvoir, d’autant plus lorsque les choix de mises en scène le font rester dos à nous; en réponse à ce choix réfléchi, évidemment, la présence de Martin Faucher, réceptionne ce flot de paroles. Sur papier, ce triangle de regards et d’adresses pouvait sembler interessant, pour que nous, spectateurs, interprétions toute cette déclaration à travers les yeux de ce père démuni. Malheureusement, plus la pièce évolue, plus ce choix se rapproche d’un artifice peu justifiable, d’autant plus qu'un éclairage très sombre peine à illuminer ses personnages. Et c’est bien dommage, car l’incarnation de ce père usé par le temps est plutôt réussie.
À cela, Jérémie Niel divise l’oeuvre en 3 actes, partitionnée par des choix musicaux qui viennent alourdir la situation (Prière païenne de Celine Dion, Blue da ba dee d’Eiffel 65 et Barbie Girl d’Aqua). Était-ce bien nécéssaire ? Créer ces jeux de contrastes semblaient découler du texte. La conception sonore de Sylvain Bellemare, tout aussi minutieuse et travaillée soit-elle, semble également de trop.
Nous ressortons donc des Quat’Sous déçus, car l’équipe réunie autour de ce projet est talentueuse mais le texte d’Edouard Louis est loin du chef d’oeuvre que nous avions espéré.