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En annonçant, au printemps dernier, la sélection de Nos Femmes dans sa programmation 2016-2017, le Théâtre Jean-Duceppe ne se doutait sûrement pas du contexte social dans lequel elle serait présentée quelques mois plus tard. Si la prémisse de cette pièce est un meurtre conjugal, la suite du récit évacue la question de la violence faite aux femmes pour se concentrer sur la perte de repère d’une certaine génération d’homme.
C’est une autre traditionnelle soirée de partie de cartes pour un inséparable trio de vieux amis. Réunis chez Max (Sylvain Marcel), Paul (Guy Jodoin) et lui attendent l’arrivée de Simon (David Savard) qui est inhabituellement tardif. Lorsque celui-ci arrive afin, il est en état de choc. Simon avoue à ses deux fidèles amis qu’il vient d’assassiner sa femme. Paul et Max sont consternés et se retrouvent dans une situation délicate lorsque Simon leur demande de mentir afin de le couvrir. Les deux amis font face à un dilemme cornélien : se rendre complice d’un meurtre ou dénoncer leur meilleur ami. Cette soirée qui devait être banale révélera les failles d’une amitié qui, en apparence, était pourtant solide.
ENTRE LE COMIQUE ET LE TRAGIQUE
Nos Femmes est une pièce du dramaturge français Éric Assous, adapté pour le Québec par Monique Duceppe, qui a connu un beau succès en France. Elle a d’ailleurs eu droit à une adaptation cinématographique mettant en vedette Daniel Auteuil, Richard Berry et Thierry Lhermitte. Nos Femmes évolue à la frontière du drame et de la comédie. Le metteur en scène, Michel Poirier, a choisi d’en faire ressortir le côté dramatique bien que la comédie soit très présente dans le texte comme dans l’interprétation. En fait, il est possible de débattre si Nos femmes est un drame comique ou une comédie dramatique. La frontière est floue. Si les éléments comiques du texte sont très efficaces, la tangente plus dramatique adoptée par le metteur en scène jure par moment avec le récit original. La genèse de la pièce est tout de même le meurtre d’une femme. Mélanger comédie et drame dans une pareille histoire fait perdre de la crédibilité au récit. Il aurait été préférable d’assumer complètement le ton vaudevillesque d’origine plutôt que de choisir cette option mitoyenne.
UN HUIS CLOS DE GARS
Le huis clos entre Guy Jodoin, Sylvain Marcel et David Savard qu’est Nos Femmes fonctionne en grande partie grâce au talent des trois acteurs. La complicité entre les trois comédiens est palpable. Guy Jodoin et Sylvain Marcels sont particulièrement convaincants dans les rôles de deux amis déchirés entre solidarité et honnêteté. Ils donnent toute la crédibilité nécessaire à leur interprétation afin de montrer des hommes, en apparence maîtres d’eux-mêmes, mais qui sont remplis d’insécurités. Tout au long de la pièce, Guy Jodoin et Sylvain Marcel révèlent avec beaucoup de justesse toutes la complexité qu’Éric Assous a infusée à ses personnages.
La production de Nos Femmes présentée chez Duceppe est une étude intéressante de l’amitié masculine et des valeurs de notre société. Certains choix artistiques faits par le metteur en scène sont malhabiles et ne servent pas l’histoire à sa juste valeur, mais la pièce est certainement un vecteur de questionnements grâce au texte d’Assous et à l’interprétation du trio d’acteurs.
Nos Femmes est présenté au Théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 3 décembre 2016.